FC Nantes. Entre défaillances individuelles et médiocrité collective, comment prendre un nouvel élan ? | OneFootball

Retour à la réalité. Malgré des résultats encourageants face à des cadors du championnat tels que Lille (1-1) et Monaco (2-2), les hommes d’Antoine Kombouaré n’ont pas su rivaliser avec Brest (défaite 2-1) à l’occasion des 16es de finale de la Coupe de France, mercredi 15 janvier. Une élimination qui met fin à toute perspective d’une fin de saison palpitante pour les supporters du FCN.

Loin de l’euphorie d’un beau parcours en coupe, le club Jaune-et-Vert pointe à la quinzième place en Ligue 1 et va vraisemblablement lutter, une fois de plus, jusqu’à la toute fin de la saison pour se maintenir dans l’élite du football français. À égalité de points avec Saint-Étienne, barragiste, Nantes s’apprête justement à affronter l’ASSE (dimanche 19 janvier, 15h). Une rencontre de bas de tableau qui s’annonce déjà cruciale pour le sort de sa saison 2024-2025.

Des chiffres peu encourageants

Il ne paraît pourtant pas insensé de considérer que l’effectif du FC Nantes devrait lui permettre de se maintenir sans difficulté en Ligue 1… voire d’accrocher la première partie de tableau. Entre la qualité technique de Moses Simon, la hargne de Douglas Augusto, l’immense potentiel des jeunes Nathan Zézé, Johann Lepenant ou encore Herba Guirassy et la régularité des cadres tels que Nicolas Pallois, les Canaris ont les armes pour viser plus haut. Malheureusement, s’ils sont parfois minés par des errances individuelles, à l’image de la passivité de Jean-Kévin Duverne mercredi à Brest, les Nantais semblent également avoir perdu les clés de la réussite collective. Cela se retranscrit évidemment par de mauvais résultats, mais avant tout sur le terrain.

Sur le plan statistique, certains chiffres sont plus qu’inquiétants : Nantes affiche la plus faible moyenne de possession en Ligue 1 cette saison (40,91%). Dans le top 5 européen, seuls Nottingham Forest (39,1%) et le Hellas Vérone (39,18%) font pire. Symbole de ce manque de maîtrise, les Canaris n’effectuent en moyenne que 3,93 passes par possession. Le deuxième plus faible total de l’élite française dans cette catégorie, derrière Auxerre (3,65). Le FCN est également le club qui mise le plus sur les contre-attaques cette saison en L1, avec une moyenne de 1,76 par match. Avec un réalisme nettement plus impressionnant, seuls Francfort, Barcelone et Nottingham contre-attaquent davantage que les Canaris dans le top 5 des championnats européens.

Des attaques trop directes… et une défense trop attentiste

Sans surprise, les soucis du FCN ne s’arrêtent pas au manque d’efficacité de son animation offensive. Sur le plan défensif, les Nantais sont également présents en tête de certaines catégories statistiques peu élogieuses, en particulier avec le PPDA (passes per defensive action). Cet indicateur permet de mesurer l’intensité et l’efficacité du pressing d’une équipe en se focalisant sur le nombre de passes effectuées par l’adversaire lorsqu’il est en possession du ballon. Avec une moyenne de 18,21 (synonyme d’une ligne défensive très basse et relativement passive) le FC Nantes devance très largement tous les autres clubs européens, dont Saint-Étienne (16,68) et Le Havre (16,64), qui complètent ce podium.

Les indicateurs de PPDA et de possession des 18 clubs de Ligue 1 (Source : DataMB)

Conséquence de cette passivité : les Jaune-et-Vert font face à d’innombrables phases d’attaques placées… et affichent le plus faible pourcentage de duels défensifs remportés (60,25%) parmi les 18 formations de Ligue 1.

Face à ces chiffres alarmants, la direction du FC Nantes devra tôt ou tard déterminer les responsabilités de chacun et, peut-être, prendre des décisions fortes si elle ne veut pas subir un scénario catastrophe après avoir joué la saison de trop à la limite de la zone rouge. Faut-il changer d’entraîneur, remanier largement l’effectif ou bien repartir de zéro pour démarrer un énième nouveau projet ? Pour l’heure, les clés de la Beaujoire sont toujours entre les mains d’Antoine Kombouaré, bien que ce dernier soit, plus que jamais, installé sur un siège éjectable.