USL Dunkerque : « méthodologie claire », « équipe protagoniste » et « personne exceptionnelle », qui est Albert Sanchez ? | OneFootball

Nommé entraîneur principal de l’USL Dunkerque il y a une semaine, après le passage express de Gonçalo Feio, Albert Sanchez a été présenté à la presse ce mercredi. L’occasion pour l’Espagnol d’en dire un peu plus sur son parcours et ses principes, et de recevoir les louanges de Demba Ba sur ses méthodes.

Albert Sanchez, un choix mûrement réfléchi

Si le français n’a eu sa place que pour un enjoué « Bonjour à tous ! » à son arrivée dans la salle de presse, Albert Sanchez n’en paraît pas moins déjà bien intégré à Dunkerque. Officialisée le 30 juillet, sa venue a « décuplé l’énergie des joueurs et du staff », dixit un Demba Ba tout souriant et apparu très proche de son nouvel entraîneur. Il faut dire que le directeur du football de l’USLD a de quoi être soulagé après « un départ imprévu » de Gonçalo Feio qui « nous a mis dans une situation d’urgence ». Et si le board a mis quinze jouurs à retomber sur ses pattes, c’est car il se voulait d’autant plus « vigilant » et qu’il « s’est assuré de cocher toutes les cases ».

« Retrouver un coach, ce n’est pas la chose la plus difficile, poursuit l’homme en charge du sportif. Des propositions, on en reçoit beaucoup. Mais retrouver un coach qui puisse représenter ce qu’on a envie de faire, ça c’est quelque chose qui devient un peu plus complexe. On a passé 15 jours à travailler d’arrache-pied, à faire 5, 6 ou 7 rendez-vous rien qu’avec Albert avant de le valider. Avant de finaliser avec Albert, on a regardé toutes les options qui étaient les plus cohérentes pour nous. Il a été choisi pour la continuité dans le projet de jeu a mis en place depuis la saison 2023-2024 avec l’arrivée de Luis (Castro). (…) Les hommes peuvent changer, mais l’idée reste la même. »

Tourner la page Gonçalo Feio

Passé par la Chine et l’Arabie saoudite, récemment formateur de la Masia et coach du Barça B de juillet 2024 à février 2024, l’Espagnol débarque dans le Nord avec un CV intrigant sous le bras. Et un projet de jeu ambitieux et prometteur : « Je veux une équipe protagoniste et dominante avec le ballon : essayer de jouer le plus de temps possible dans le camp adverse ; être agressif avec le ballon aussi, pas seulement sans le ballon ; toujours avoir l’intention d’aller vers l’avant ; garder un bon équilibre positionnel et de bonnes distances entre les joueurs. Et au niveau défensif, je veux une équipe qui presse haut et qui veut récupérer le ballon le plus tôt possible, avec une ligne défensive qui va vers l’avant. Et une équipe qui, quand elle perd le ballon, est prête à presser rapidement et agressivement. »

En somme, « un modèle de jeu et une méthodologie très clairs » qui vont dans le sens « dont on a envie de développer les joueurs et de développer le club », résume Demba Ba, qui n’en oublie pas « sa qualité humaine, parce que c’est une personne exceptionnelle ». Très calme, pédagogue et souriant, le Catalan, qui met « la relation personnelle avec les joueurs et le staff » au centre de sa réflexion, est apparu aux antipodes du volcanique Gonçalo Feio, sur lequel Demba Ba n’a pas voulu s’attarder tout en louant ses qualités de tacticien.

S’il a d’abord voulu éluder le sujet (« Au bout de quelques semaines, il a considéré que le niveau dans lequel on était n’était pas adéquat avec ce que lui voulait mettre en place et il a voulu partir. Ça ne sert à rien de développer. »), Demba Ba, relancé sur le sujet, est revenu sur le départ de Gonçalo Feio : « Avant tout, c’était un tacticien hors-pair, il était top dans ce qu’il faisait. Et au fond, je ne pense pas que c’était une mauvaise personne. Chacun a ses réalités dans la vie, il n’est peut-être pas tombé dans le meilleur des environnements en fonction de ce qu’il est ».

L’humain à nouveau au centre de la réflexion

« De mon expérience, trouver des bons entraîneurs, il y en a. Mais trouver des belles personnes, c’est plus compliqué, explique Demba Ba. Je pense qu’on est sur une personne qui est à l’image du club, de l’équipe et de la ville, quelqu’un d’assez humble et de travailleur. C’est ce qu’on essaie de rechercher à chaque fois qu’on signe quelqu’un, que ce soit joueur ou entraîneur. » Un projet sain et aux allures familiales dans lequel se reconnaît le néo-Dunkerquois, qui va endosser le costume de numéro un d’une équipe première sur une saison complète pour la première fois de sa carrière.

« Depuis que Demba m’a contacté et m’a expliqué un peu le projet de Dunkerque, j’ai senti que c’était un projet qui convenait à mes idées, se réjouit-il. À partir de là, nous avons commencé à approfondir davantage sur ce qu’était l’équipe, ce qu’elle cherchait. En tant qu’entraîneur, je suis très attaché au développement des jeunes joueurs, à avoir une identité en tant qu’équipe en appliquant un modèle de jeu positionnel et proactif. C’est aussi un projet qui veut grandir, se développer et aller plus loin. C’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Je suis un entraîneur jeune qui veut encore se développer, progresser et s’améliorer. C’est un projet qui me convient. »

Hugo Pfeiffer/Icon Sport

Inconnu du grand public, encore plus en France, l’ancien de la Masia puise ses inspirations chez plusieurs tacticiens renommés. Pep Guardiola, évidemment, dont il a disséqué le Barça (2008-2012) pour évoluer tactiquement, mais aussi Antonio Conte – « au niveau défensif » -, Roberto De Zerbi ou encore Luis Enrique : « J’essaye de prendre le meilleur de chacun et essayer d’appliquer ça de mon côté ».

L’USL Dunkerque et Albert Sanchez encore en rodage

À un niveau bien inférieur pour le moment, en Ligue 2, un championnat qu’il s’apprête à découvrir et qu’il a analysé en profondeur ces dernières semaines. « La Ligue 2 est un championnat très physique où les joueurs courent beaucoup, où il y a beaucoup de duels. J’aime bien aussi m’adapter au championnat et aux joueurs, sans pour autant perdre l’identité et nos principes », prévient-il, dans un savant équilibre entre dogmatisme et pragmatisme.

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En débarquant fin juillet, à quelques jours de la reprise, Albert Sanchez va surtout devoir appuyer sur la deuxième option et s’adapter à un contexte loin d’être idéal pour un entraîneur. « Après une semaine, on a beaucoup travaillé et je suis très content du niveau des joueurs, mais aussi de leur attitude et de leur envie sur le terrain, assure-t-il. Je suis quelqu’un qui n’aime pas chercher des excuses. On a le temps qu’on a, donc on fait notre maximum pour que les joueurs comprennent notre projet de jeu. On aura besoin de temps, évidemment, mais il y a un match dans trois jours et on devra être compétitifs dans trois jours. L’équipe est très réceptive aux nouvelles idées. »

Peut-être pourra-t-il déjà compter sur un nouvel entraîneur adjoint « international » avec une « grosse expérience dans le monde professionnel ». Son arrivée semble si bien engagée que Demba Ba n’a pu s’empêcher de livrer quelques indices, hésitant même à révéler son nom. Avant de garder sa langue dans sa poche et d’offrir à l’équipe de communication de l’USL Dunkerque le luxe d’officialiser elle-même cette nouvelle arrivée.

Source : USL Dunkerque

Crédits photo : USL Dunkerque Médias