Girondins4Ever
·1 September 2025
[Interview Exclusive G4E] Antoine Vergès : “Je dis souvent que les Girondins m’ont éduqué d’une certaine manière, donc ça a toujours été un club particulier pour moi”
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·1 September 2025
Alors que la réserve des Girondins de Bordeaux a débuté son championnat peu de temps après l’équipe première, c’est un staff tout nouveau qui a pris ses commandes avec un effectif remodelé en quasi-totalité. Antoine Vergès, arrivé du Stade Bordelais, vient s’offrir ce nouveau challenge. Lui l’amoureux de “son club” comme il aime à le rappeler, s’est livré en exclusivité au cours d’une longue interview. Formé aux Girondins de 10 à 18 ans mais non conservé, il revient avec nous sur son parcours, évoque son arrivée et nous présente son effectif afin que les supporters puissent mieux le connaître lui et son groupe. Grand passionné du FCGB, investi et jovial, nous découvrons avec plaisir sa passion pour le scapulaire.
Vous arrivez du Stade Bordelais après deux saisons passées chez le club voisin. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J’ai un parcours de joueur totalement bordelais. J’ai été aux Girondins de Bordeaux de 10 à 18 ans, je ne suis pas passé pro et je suis resté dans le coin à Blanquefort, au SA Mérignac, à Arlac. En parallèle, très jeune j’ai commencé à passer mes diplômes d’entraîneur. J’ai eu le Brevet d’Etat à 20 ans, le DEF à 26 ans, j’étais à chaque fois un des plus jeunes. J’étais déjà orienté vers ça, je coachais des petits en même temps que je jouais. J’ai eu un parcours en DH (R1) et CFA2 (N3) à l’époque, dans différents clubs, à Arlac j’ai une année joueur puis le président a voulu que je prenne l’équipe. J’ai été deux ans entraîneur-joueur, c’était un peu atypique (sourire) mais ça se faisait un petit peu à l’époque. On ne le voit plus trop maintenant. Après j’ai eu deux filles, des jumelles (rires) et il fallait que je choisisse, j’étais trop fatigué (rires).
Donc vous avez fait un choix…
Je me suis lancé pleinement dans le fait d’être entraîneur principal et ne plus jouer, à 30-31 ans, donc j’ai enchaîné. En tout j’ai fait 9 saisons d’entraîneur à Arlac. On a fait du bon boulot là-bas. On était en DH à l’époque, maintenant R1, on a été champion, on est montés au bout de 4 ans en CFA2. On est restés 3 saisons en National 3 jusqu’à l’époque Covid, où là, je l’ai toujours en travers de la gorge… On jouait le maintien en National 3, il restait presque 10 matchs, on était en position de premier relégable et on nous a descendus… Ils avaient gelé les classements, ce que je trouvais complètement aberrant. On était toujours dans notre objectif de maintien, tout se passait bien, donc je l’ai toujours eu en travers. Je n’ai jamais considéré que c’était une descente classique parce que pour moi c’était complètement anormal. Peut-être qu’on serait restés en National 3. Ca faisait 10 ans que j’étais à Arlac, et au bout de 10 ans j’ai ressenti l’envie de faire un petit peu autre chose, ce qui était un peu légitime. Puis j’avais mon président de l’époque, Jean-Jacques Darroman, avec qui j’étais très lié et qui avait pris la décision d’arrêter. Je me suis donc dit que c’était le moment aussi pour moi d’arrêter et de faire autre chose, de voir autre chose.
Du coup vous passez aux Portes Entre 2 Mers…
J’ai signé aux Portes Entre 2 Mers, sur quelque chose d’atypique. Quand j’ai pris la décision d’arrêter à Arlac, je ne savais pas que j’allais signer aux Portes Entre 2 Mers, mais ça s’est su assez vite dans la journée que j’arrêtais et le soir même, Portes Entre 2 Mers m’appelait. Ils avaient une situation particulière dans le sens où ils avaient fini champions de R1, ils montaient en National 3 et il y a eu des histoires avec l’entraîneur, le président, bref plein de choses qui ne s’étaient pas très bien passées avec les joueurs, et il y avait une quinzaine de joueurs qui partaient (rires). J’ai été là-bas au feeling, je me suis très bien entendu avec les dirigeants, le président Jean-Luc Veyssy. Il y a eu un super feeling et je me souviens leur avoir dit “Vous êtes conscients qu’on monte et qu’il y a quasiment tout l’effectif qui part, on va redescendre”. On le savait, en plus c’était une petite structure, mais j’avais besoin de faire autre chose, d’être confronté à autre chose, de me renouveler, d’être en difficulté. J’ai adoré l’année que j’ai passé là-bas, on a tout refait. Il y avait des problématiques, c’est-à-dire qu’on avait droit à 6 mutés, on avait recruté 14 joueurs (sourire). Franchement c’était un bordel monstre mais humainement, côté aventure on a découvert des joueurs, on a réussi à sortir des joueurs et on a passé une superbe année. Je dis souvent qu’on a réussi quelque chose, en plus on tombe l’année où il y a une refonte des championnats et il y avait 5 descentes ! Donc sur la ligne de départ on le savait, on se disait qu’il y avait 9 chances sur 10 qu’on descende, mais faisons-nous plaisir etc… Ce qu’on avait réussi à faire c’est que les équipes adverses n’étaient jamais tranquilles de nous rencontrer, on jouait sur synthétique. J’avais des profils un peu à l’aise là-dessus. Sur la durée il a toujours manqué quelque chose mais on avait gagné ça, on finit onzième et si ça avait été une année classique à 3 descentes, on se serait maintenus. C’était une fierté d’avoir fini à cette place, tous les clubs devant nous étaient plus structurés. Sur le côté aventure, foot, etc, j’ai adoré cette année-là. Après je comptais rester là-bas, même après la descente en R1, pour continuer puis le Stade Bordelais est venu me chercher.
Donc ce fut une belle opportunité…
C’était pour moi difficile à refuser. Je prends toujours des trucs un peu… (rires). Ils descendaient de National 2, là aussi il y avait eu 12 ou 13 départs donc il fallait reconstruire. Il y avait une baisse de budget donc le projet était de faire avec des mecs d’ici, ce que n’était pas trop habitué à faire le Stade Bordelais parce qu’ils recrutaient un peu au niveau national. On a ciblé un peu ici avec ce qu’on avait, et on s’est plutôt bien démerdés puisque sur une saison de reconstruction on a fini 6ème, en étant toujours entre 4ème et 8ème tout au long de la saison. Il nous manquait un truc en plus pour rester dans les quatre premiers, on n’y arrivait pas. On a fait un maintien, entre guillemets tranquille, ça s’est bien passé. Après, on avait décidé d’enchaîner, de se renforcer, de mettre de la continuité dans tout ça mais je reconnais que parfois on a fait des erreurs de recrutement. Je me suis séparé de joueurs pour qui je me dis maintenant que je n’aurais pas dû, en recruter d’autres, etc… L’histoire de vie d’un entraîneur on va dire (rires), de club à l’intersaison. On a fait une mauvaise année… J’ai envie de dire que c’est le seul échec que j’ai eu dans mon parcours, échec sportif. Je le prends avec beaucoup de recul dans le sens où quand on entraîne et qu’on met de la durée dans cette vie là… Je démarre ma 13ème année, il faut aussi se confronter de temps en temps à des choses difficiles. Parfois il y a un échec par ci, par là, et il faut s’en servir. Ça a été un échec, c’est dur à vivre quand vous êtes toujours à jouer le maintien, mais c’est à faire. Ça m’a permis d’avoir de l’expérience, il y a 2-3 erreurs que j’ai faites et que je ne renouvellerai pas.
Comment réagit-on quand on apprend que le club des Girondins de Bordeaux s’intéresse à vous ?
J’ai toujours eu des rapports particuliers avec le club parce que j’y ai vécu. Quand vous y passez de 10 à 18 ans, que vous vivez plein de choses… Je dis souvent que les Girondins m’ont éduqué d’une certaine manière, donc ça a toujours été un club particulier pour moi. J’ai toujours dit “mon club”, c’est un peu ça. John Williams m’a appelé assez tard, c’était en Juin, fin Juin. En fait je répondais à plusieurs critères pour eux dans le sens où il y avait un changement de fonctionnement de l’équipe réserve, c’est-à-dire qu’on n’était plus sur une équipe réserve qui allait s’entraîner tous les jours le matin, calquée sur l’équipe première. C’était un fonctionnement entre guillemets amateur. Donc ils recherchaient quelqu’un du coin pour qu’il y ait du sens aussi. Je travaille à côté, j’ai toujours fait ça en plus, donc on basculait sur des entraînements comme le font toutes les équipes du coin tout simplement. On s’est calqué sur ça et je répondais à ces critères-là, puis il y avait une baisse de budget etc… Un changement total donc ils sont venus me chercher pour ça.
Vous avez fait votre formation avec quels joueurs parmi les plus connus ?
On était une belle génération. C’était la génération de Rio (Mavuba), Mathieu Valbuena, Marouane Chamakh… C’était aussi l’époque de Juan Pablo Francia, il y avait plein de joueurs. On était de la génération 83-84, il y avait Sylvain Franco, Gérald Cid, Marc Planus, il y en a eu un wagon (rires), Trémoulinas… J’ai eu la chance de jouer avec des joueurs qui sont sortis et qui ont fait de belles carrières. Mais quand on y était, on ne l’a pas vécu comme ça. Ça a beaucoup changé mais on a eu une expérience de vie extraordinaire.
Qu’est-ce qu’il vous a manqué pour ne pas avoir percé ?
Le talent je pense (rires) ! Si Valbuena a connu pareille mésaventure lui aussi ? Oui, après on était très souvent ensemble avec Rio et Mathieu, on se connaît tous les trois depuis l’âge de huit ans, on a une relation particulière. Ce qui m’a manqué ? J’ai toujours été dans le bon wagon mais à un moment donné il faut la qualité en plus, ou la petite chance en plus. Bon je pense que je n’avais, ni l’un, ni l’autre, voilà (rires). Puis je me suis blessé à un mauvais moment, une blessure de six mois à l’épaule. Au début on s’en sert comme excuse en disant comme tout le monde “J’ai été blessé à ce moment-là”, mais avec du recul je pense que je n’avais pas le talent qu’il fallait pour accéder chez les pros. Mais je suis très fier de ce que j’ai fait et des joueurs avec qui j’ai joué. Il faut une part de réussite, être là au bon moment, au bon endroit, taper dans l’œil de la personne qu’il faut au bon moment. Ca n’a pas été mon cas mais je suis très fier de ce que j’ai fait là-bas parce que si je suis heureux dans ma vie d’aujourd’hui, si je suis l’homme que je suis, c’est en grande partie aussi – bien entendu grâce à mes parents, ma famille – mais grâce aux Girondins qui y ont contribué, je le dis et je le rappelle souvent.
Est-ce que vous avez toujours plus ou moins suivi le club avant votre venue ?
Oui totalement, depuis toujours (sourire) ! Si cela m’a fait un choc de voir Bordeaux tomber en National 2 ? Oui un choc, après ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Ça s’est fait par étapes mais ça faisait un moment que le club glissait un petit peu. Je dis qu’on a quand même de la chance d’avoir connu le Bordeaux de toutes les grandes époques. On peut aussi dire qu’on connaît ce Bordeaux là, actuel, et qu’on a tous envie que ça se reconstruise, de participer à tout ça avec une grande motivation pour tout le monde de remettre le club là où il doit être.
Quels sont les objectifs que l’on vous a donnés en signant au club ? De remonter en National 3 ou de reconstruire une équipe en jouant les premiers rôles en Régional 1 ?
Il faut bien prendre conscience de toutes les difficultés, c’est-à-dire que la première chose que m’a dite John Williams c’est de couper la spirale négative. Cette équipe réserve, ça fait trois années consécutives qu’elle descend. Elle a été repêchée à chaque fois mais ça fait trois années consécutives où elle descend. Donc il m’a dit qu’il fallait arriver à enrayer ça, se maintenir pour enrayer cette dynamique de descentes, ça c’est le premier objectif. Je lui ai dit que c’était parfait, on s’accorde au final parce que je sors aussi d’une descente avec le Stade Bordelais (sourire) donc on a tous un intérêt commun. On a tous envie de rebasculer sur quelque chose de positif. Mais on ne m’a absolument pas dit qu’il fallait remonter. La priorité absolue c’est l’équipe première, on le sait, on sait tout ce que ça engendre derrière. En gros on m’a dit que si l’équipe première réussit son objectif et qu’on s’est bien comportés dans notre championnat, qu’on s’est maintenus, qu’il y a quelques joueurs qui ont pointé le bout de leur nez, tout le monde sera content. Après, ça reste du foot, si on est deuxième au mois de Mars, ça va peut-être nous donner envie de vivre des choses. Il ne faut pas dire à tout le monde que l’équipe réserve doit remonter, ce n’est pas du tout l’objectif qu’on s’est fixé. Quand je parle de difficultés, on a renouvelé 100% de l’équipe.
Vous récupérez un tout nouvel effectif par rapport à la saison dernière. Est-ce que c’est plus dans vos cordes de reconstruire en partant de zéro ou préférez-vous partir avec un groupe déjà en place ?
Je ne me suis pas posé la question. C’est évidemment mieux pour tout entraîneur s’il arrive dans un groupe qui est rodé, qui a beaucoup travaillé ensemble, qui a déjà des affinités. On a une grosse problématique c’est qu’on a dû reconstruire au total et ça a changé de fonctionnement, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de contrats. On m’a demandé par mon réseau, par les gens que je connais, d’amener des joueurs avec un peu de qualités, qui connaissent le niveau et pour qui les Girondins ça a du sens parce que le chiffre c’est zéro. La plupart sont à zéro et il y a de la concurrence autour. On est arrivés tard sur le mois de Juin, c’est-à-dire qu’il y a plein d’autres joueurs qui m’auraient intéressé mais que je n’ai pas pu prendre parce qu’ils étaient déjà engagés dans d’autres clubs. Donc il y a eu ces problématiques-là. Et quand vous savez que vous n’avez le droit qu’à 6 joueurs mutés sur la feuille de match, que vous êtes obligés de grossir le groupe, donc on a poussé à environ 10 mutés. On regarde après sur les joueurs qui sont non mutés, donc des joueurs qui forcément, ne jouaient pas l’an dernier. On a pris un gamin de Tours (Lucas Jean-Louis), je connaissais Thomas Diaby qui a joué aux Portes Entre 2 Mers et qui n’avait pas de club… On met tout ça dans la marmite pour construire le groupe et ce n’est pas facile attention ! On part de zéro et quand on se retrouve à l’entraînement pour la première fois, personne ne se connaît (rires) ! C’est important de faire ce point. Les seuls joueurs qui se connaissent, pour grossir le groupe et ils sortaient d’une belle saison, ce sont la grande majorité des 18 ans (Régionaux).
En parlant d’effectif, nous sommes un peu dans l’inconnue donc on va essayer de faire un point complet. Vous avez 3 voire 4 gardiens à disposition avec Damien Lecroart, Tommy Baup, Yanis Aït El Hadj et peut-être David Agossa. Comment on gère autant de portiers ?
Alors David Agossa n’est pas avec moi, il est avec le groupe N2. Dans le fonctionnement, on sait qu’en haut ils aiment bien être trois ou quatre donc on a grossi. Il nous fallait des gardiens. Pour les séances il nous en faut au moins deux, très vite on va vers trois puis après, en fonction d’en haut il y a des opportunités aussi. Donc je n’ai pas quatre gardiens mais deux ou trois.
Avez-vous établi une hiérarchie ou allez-vous faire tourner ?
Là encore on a des difficultés, c’est-à-dire que j’ai trois bons gardiens. Je peux estimer que j’ai trois bons gardiens avec Damien Lecroart qui était au club et qui est un très bon gardien. Il y a aussi Tommy Baup et Yanis Aït El Hadj qui arrivent. Damien part avec un temps d’avance, déjà de par sa qualité, mais aussi parce qu’il a une situation de non muté, ça rentre en compte. C’est-à-dire qu’en le mettant lui – il a de la qualité, ce n’est pas un problème – il m’offre la possibilité sur les joueurs de champ d’avoir un muté supplémentaire. Si je mets un muté en gardien, ça m’enlève une situation de joueur muté donc c’est important. Vous voyez que ce n’est pas facile (rires). Il y a des joueurs que j’ai envie de prendre, mais à un moment je suis bloqué à 6 mutés. Puis il y a aussi des joueurs qui descendent d’en haut et qui sont aussi mutés. Le week-end dernier j’ai eu Adrian Sahibeddine, il fait partie des joueurs qui sont mutés. A un moment donné on fait le banc et on est obligés de prendre des joueurs non mutés. Des fois on peut se dire “Je vais faire telle équipe”, puis après on compte et on ne peut pas (sourire). Je ne me plains pas, mais des fois ça explique certains choix de groupe.
Au niveau des défenseurs, vous avez Nathan Besse, Keirol Bosc, Hugo Capblanne, Adam Daoudi, Marius Feuillet, Maxime Poundjé et Cédric Yambéré. Est-ce que c’est important d’avoir cette expérience avec Yambéré et Poundjé qui ont un gros vécu au club et en tant que joueurs professionnels ?
Alors Cédric Yambéré oui, Maxime Poundjé ne fait plus partie de l’effectif. Il y a eu un problème avec sa licence. Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que ce sont des choses personnelles mais on a pris la décision et il ne continuera pas. C’est dommage. Il a fait la prépa’, il a fait quelques matchs, mais sur des choix personnels, voire contractuels, on ne peut pas continuer. Pour Cédric, tout le monde connaît sa situation. C’est quelqu’un que je connais depuis longtemps, il est bordelais. Même avant qu’il ne signe aux Girondins on jouait l’un contre l’autre quand j’étais au SAM et lui à Lormont par exemple. C’est quelqu’un que je connais depuis longtemps, on connaît aussi son parcours. S’il a fait ce parcours-là c‘est bien évidemment qu’il a de la qualité. Il a une situation particulière en haut et il bascule avec nous. Il a aussi des objectifs d’éducateur, il se lance dedans avec son diplôme. Donc il est avec nous pour jouer et avec le club chez les jeunes pour commencer à entraîner. Il est sur deux volets et ça se passe bien, on est très contents de l’avoir avec nous.
Est-ce que Cédric est votre relais dans le vestiaire ? Voire un autre joueur ?
Naturellement oui parce qu’on le connaît, puis vu que le groupe ne se connaissait pas, l’entraîneur va vers les quelques éléments expérimentés pour voir un petit peu, pour discuter, échanger, voir quelle direction on prend. Il fait bien évidemment partie des joueurs avec lesquels on a échangé parce que ce n’était pas facile. Après, il faut se mettre à sa place aussi, il arrive dans un vestiaire où il ne connaît personne au départ (sourire). Là ça commence à prendre forme, ça se ressent en séance, ça prend du temps mais au début on est passés sur les quinze premiers jours, trois premières semaines où des fois on se disait que ça allait être compliqué (sourire). Ça va se faire avec le temps parce que ce sont quand même des garçons pleins de qualités.
On a vu d’autres noms en défense avec Lucas Jean-Louis, Riyad Karfal et Trésor Kouablé. Pouvez-vous nous donner des nouvelles sur leurs situations ?
Trésor Kouablé jouait à Bergerac l’an dernier et il a un problème, pour l’instant il est en Côte-d’Ivoire dans l’attente de Visa. On l’attend depuis le mois de Juillet. Riyad Karfal est aussi dans l’effectif, il y a Thomas Diaby aussi, qui est un défenseur et non un milieu. Eliot Castel ? Au départ il n’avait pas re-signé parce qu’il était parti faire des essais pour tenter sa chance ailleurs et il revient. Actuellement il est aux séances et il vient de re-signer.
Le milieu semble également fourni avec Godspower Abuya, Ibrahima Ndione, Adrian Sahibeddine, Yanis Chihab, Mathis Ramé, Tom Pottier et Rodrigue Loa Toukam…
Puis Rani Moreau Nguyen. Si c’est un milieu bien fourni ? Oui, il y a du monde (sourire).
Les trois premiers cités ont fait une partie de la prépa avec le groupe N2, quelles sont leurs principales qualités (Godspower, Ibrahima et Adrian) ?
Ils ont des qualités complètement différentes tous les trois. Godspower et Ibrahima sont de vrais milieux avec des profils défensifs alors qu’Adrian est un offensif, limite attaquant. Il a beaucoup joué ailier dans sa carrière. Là, avec le temps il est au milieu mais c’est un offensif, ce n’est pas un milieu défensif. Ibrahima et Godspower ont un profil de numéro six, que n’a pas Adrian.
Enfin, on retrouve offensivement Djibril Diatta, Balicandin Mendy, Ahmadou Souané, Dian Jacky, Florian Pourtuguez et Lucas Rocrou. Un autre élément devrait être avec vous mais il est avec le groupe N2 c’est Luigi Rizaldos. Pouvez-vous nous le présenter ?
Au départ le groupe N2 avait besoin de joueurs, notamment des garçons qui étaient prévus avec moi. Ils ont repris, ils ont montré leurs qualités. Le coach a voulu les garder donc il y en a certains qui restent en haut. Pour l’instant il y en a que je n’ai pas en séances, notamment Rizaldos. C’est très bien pour eux. Au départ c’était juste pour dépanner (sourire) puis ils font mieux que ça donc tant mieux pour eux et ça ouvre la porte à d’autres.
Florian Pourtuguez a été utilisé en latéral, un choix pour dépanner ou est-ce qu’il a vraiment les qualités pour évoluer dans ce registre ?
C’est un couteau suisse (rires), je le dis comme ça en rigolant. Il le sait et ça ne le dérange pas du tout. C’est à la base un attaquant, quelqu’un que j’ai connu attaquant, mais qui s’adapte très bien aux postes qu’on lui demande à chaque fois. Dans des systèmes à trois il peut jouer piston, il l’a déjà fait. En séance et même en match on a essayé en latéral droit, même le coach (Bruno Irles) l’a mis latéral gauche à Cannes. Il s’adapte vraiment, il a cette qualité-là c’est de s’adapter aux postes. Sur la durée on verra, mais son premier match au SAM est consistant aussi à ce poste-là.
Malheureusement le jeune Nolan Muteba N’Tumba a annoncé quitter le club. Est-ce que vous avez pu échanger avec lui sur son choix ?
Sur son choix non. Il était avec nous au départ. C’était une déception de le perdre parce que c‘était un élément avec des qualités recherchées, de vitesse, de dribble. C’est un joueur de déséquilibre. Puis il a à peine 18 ans, c’est un gamin qui a une marge. Sur les matchs de prépa’, il y a pleinement participé, il était bon. On s’est même projetés avec lui, et à une semaine du début du championnat il nous annonçait qu’il partait. On ne savait pas où encore. Le seul conseil que je peux lui donner c’est de choisir une bonne structure parce qu’il est jeune, il doit encore progresser. J’ai entendu dire qu’il allait en Allemagne, je ne sais pas si c’est vrai ou pas… Si ce serait dommage de partir sans rien derrière ? Ah bin oui ! Il avait l’air d’avoir plusieurs clubs. C’est un gamin, il rêve de plein de choses donc c’est difficile de les retenir. A une semaine du championnat ça nous a affaibli parce qu’il a des qualités offensives et c’était un joueur non muté (rires).
Photo Daniel Audet
Est-ce que des joueurs sont encore à l’essai avec vous ? On a pu voir Jonathan Baba, Johan Blonbou, Tom Delaurier-Chaubet…
Non, non. Johan Blonbou, c’est quelqu’un que je connais depuis longtemps. Il avait arrêté, il avait une situation de joueur non muté qui m’intéressait. Il était très bon, c’est un joueur que j’ai connu à Arlac. Il voulait s’y remettre, il est passé par les Girondins de Bordeaux donc ça avait du sens pour lui. L’idée était de voir avec lui si on pouvait, si ça le faisait ou pas. On parle de quelqu’un qui a 35 ans, qui a deux enfants en bas âge. Il a adoré venir avec nous, on a de suite vu que c’était super, il a même participé à des matchs. On voulait continuer mais après il s’est dit qu’il ne pouvait pas, il est retourné faire le papa poule (sourire). Il a essayé mais malheureusement il ne peut pas continuer, c’est dommage. Pour Baba et Delaurier ce sont des gamins qui sont arrivés comme ça, sur une petite période d’essai. Ils n’étaient pas forcément prévus, avec des situations de joueurs mutés… Je ne peux pas rajouter des mutés à des mutés. C’est bien, on a plein de joueurs mais sur la durée, sur dix mois, vous faites trop de déçus. Donc il y a de la frustration qui s’installe, c’est pour ça qu’il faut limiter ce nombre de joueurs mutés, même si on est obligés de le grossir un peu parce qu’il faut quand même faire un groupe. Je l’ai connu aux Portes Entre 2 Mers et à un moment donné, ils sont tous ok au départ, dans le discours ils sont aux Girondins “Je serai patient”, mais après ce n’est pas forcément comme ça que ça se passe… (sourire) Il y a cette frustration de ne pas jouer donc quand ça enchaîne sur plusieurs semaines, plusieurs mois, ça engendre de la frustration.
Comment on s’organise quand on est entraîneur d’une réserve, sachant que chaque jour des éléments montent plus haut ?
C’est pour moi une nouveauté parce que je n’ai jamais entraîné d’équipe réserve, donc c’est pour moi aussi un nouveau challenge. Notre objectif, et la difficulté d’un groupe pendant la séance, c’est qu’on doit être compétitif dans notre championnat, un championnat qui est relevé et qui est devenu difficile, et en même temps être au soutien de l’équipe première. J’ai envie de dire que la priorité de tout c’est d’être au soutien de l’équipe première. On est à disposition de l’équipe première. Donc ça se passe très bien, on s’adapte. Ce n’est pas un problème en fait, le deal est comme ça. A partir du moment où c’est accepté, on ne rechigne pas. Je me souviens quand on a joué au Stade Bordelais en prépa’, le matin même le coach (Bruno Irles) avait besoin de 5-6 joueurs pour son opposition donc ils ont basculé, je ne les avais pas le soir. C’est le deal, c’est comme ça, ça en fait jouer d’autres. Dimanche au SAM il manquait des joueurs, il y avait même une volonté du coach de voir un joueur à un poste particulier donc on est a disposition, c’est le deal avec tout le monde et c’est comme ça.
Est-ce qu’il y a un système de jeu que vous souhaitez mettre en place cette saison ?
Non, enfin on va bien jouer dans un système de jeu (sourire), mais quand on ne connaît pas le groupe de départ.. En fait je n’ai pas eu la chance de se dire “On va jouer dans tel système et je vais recruter tel joueur qui va correspondre à tel poste, dans tel système”. Je n’ai pas eu cette chance-là puisqu’on arrive, on a renouvelé le groupe en totalité et on fait un peu sur des opportunités. Après on s’adapte par rapport aux joueurs qu’on a, c’est pour ça qu’on a essayé plusieurs systèmes. Je trouve que c’est difficile pour une équipe réserve de rester sur un même système dans le sens où il y a aussi des bascules de joueurs de l’équipe première. On ne va pas rester dans une position si ça ne favorise pas aussi un joueur qui descend. Si c’est pour ne pas le mettre à son poste, ça n’a pas de sens. C’est ma manière de penser mais j’estime qu’il faut être modulable sur cette équipe réserve, et être modulable c’est avoir la possibilité d’alterner de système. On a quand même à faire à des gens qui sont globalement, tactiquement au point. Les jeunes ont fait une bonne formation et pour ceux qui arrivent d’au dessus, il n’y a pas de problème. Le plus dur après ce sont les affinités, les connexions, le fait de ne pas s’entraîner ensemble, etc… Mais sur les systèmes, ça se travaille. On ne va pas en faire 10 et changer tous les week-ends, il faut aussi amener un peu de continuité. Qu’on alterne sur deux ou trois systèmes sur l’année, ça ne me choquerait pas.
Est-ce qu’on doit aussi un peu se caler sur ce qui se fait avec Bruno Irles afin de préparer les joueurs s’ils sont appelés ?
Ça peut être une volonté du coach mais il ne m’a rien imposé sur ce côté-là. Ils jouent sur un système à trois derrière et il ne m’a pas dit “Il faut absolument que tu joues à trois derrière”. Je n’ai pas eu de directives là-dessus, après ça coule de source que s’il bascule un joueur il faut que j’essaie de le mettre à son poste. C’est ce qu’on essaie de faire.
Vous avez débuté au SA Mérignac mais malheureusement Bordeaux s’est incliné en fin de rencontre 2-1. Que retenez-vous de ce match ?
Après le match, sur une réaction à chaud, on était déçus parce que pour le premier match on dit tous “On veut gagner, on veut gagner”, et c’est toujours mieux de commencer par une victoire. Ce que je vois c’est qu’on rencontre un adversaire qui jouera le haut de tableau, qui a joué la montée jusqu’à la dernière journée la saison dernière. Un adversaire qui a pu recruter en fonction de ce qu’il veut mettre en place, etc… On n’a pas du tout la même manière de travailler, on ne peut pas comparer, mais à la fois je me dis que sur un groupe, les 14 joueurs que j’ai convoqués au SAM, il faut avoir à l’esprit qu’on ne s’était jamais entraînés une seule fois ensemble. Je ne me plains pas, j’explique comment ça se passe. Sur le match, je trouve qu’il était équilibré. Ils ont eu leur période, on a eu notre période, ils ont marqué à des temps importants, ça s’est joué sur des détails, on aurait pu égaliser. Ils n’ont pas volé leur victoire mais s’il y avait eu match nul, je ne pense pas que tout le monde aurait crié au scandale. Je trouve que c’était équilibré. Sur une équipe qui ne se connaissait pas trop, on ne s’est jamais entraînés ensemble, je tire à l’optimisme dans le sens où je me dis qu’on va mieux se connaître après, on aura plus de préparation aussi. C’est décevant de commencer par une défaite mais attention, le SAM est une très bonne équipe et je trouve que ça a été équilibré. Il y a même des fois où on a eu de bonnes séquences donc il faut être positif.
Dimanche vous recevez Saint-Paul Sport avec l’objectif de décrocher une première victoire. Est-ce que vous aurez toutes vos forces ?
Toutes nos forces… Marius Feuillet est blessé, après il y a toujours un petit peu de renouvellement. Hugo Capblanne est blessé, il était remplaçant et il était rentré au SAM. Globalement je n’ai pas à me plaindre on aura une bonne équipe sur le papier, comme celle qui était au SAM. Ce que je dois attendre c’est est-ce qu’il y aura d’autres bascules par rapport au match de la première. L’équipe qui sera alignée, sera compétitive comme celle qui était au SAM. Si on va devoir encore jongler avec les mutés ? Oui (sourire), et à chaque fois on fait attention à ça. J’ai même une petite anecdote, j’avais prévu Lucas Jean-Louis dans le groupe au SAM, défenseur qui arrive de Tours, mais le matin même quand on fait la feuille de match avec la tablette, elle ne le reconnaissait pas comme joueur non muté. Il y avait un problème sur lui donc à deux heures du match j’ai dû l’enlever et le remplacer par quelqu’un d’autre (sourire) parce qu’autrement on était en faute. C’était une erreur du système, de FootClub, mais c’est rentré dans l’ordre. La priorité de tout quand on fait l’équipe c’est qu’on compte les mutés (rires).
La saison ne sera pas simple avec plusieurs équipes qui ont connu la N3 voire la N2 ?
Tout à fait ! Cela faisait longtemps que la R1 n’était pas redevenue compétitive comme ça. Plus on élargissait, à un moment il y avait trois poules… Si ça se resserre en haut, à un moment donné ça va se resserrer en bas. Ils ont resserré en N2, ils ont resserré la N3 aussi au fil des années, ça va encore se resserrer l’année prochaine, donc ça va resserrer en R1. On va retrouver des poules de R1 comme on a connu dans le temps des poules de Division d’Honneur, qui étaient difficiles, avec un vrai bon niveau. On retend vers ça, avec une poule avec beaucoup de derbys, des clubs d’ici, on l’a vu au SAM. En plus il y a ce truc des Girondins de Bordeaux qui est logique, c’est-à-dire que quand on reçoit, on sent bien que l’équipe a envie de vous battre. En même temps ça attire du monde, on a joué devant beaucoup de monde, je n’ai jamais vu le Stade du Jard comme ça ! Donc ça c’est plaisant mais c’est pour ça aussi qu’il nous faut des mecs avec du caractère et conscients du maillot qu’on porte. On l’a même vu sur les matchs de prépa’, il y en a une qui nous a gagné et ils ont chanté dans le vestiaire ! Ce n’est pas pareil, il faut s’y faire. Ça va être une poule difficile à chaque match… Pour faire des pronos, des lotos sportifs comme à l’époque, ce n’est pas facile.
Pour vous, quels seront les ingrédients pour une saison réussie ?
La notion d’aventure positive est primordiale, c’est-à-dire qu’avec cette équipe réserve il faut qu’on arrive à vendre, en tout cas à véhiculer une équipe qui dégage quelque chose de positif. Que les gens aiment bien la voir le dimanche. Il y a l’équipe première, les gens vont la voir, elle gagne et le lendemain ils se disent “Ah bin on va aller voir cette équipe réserve, il y a des choses intéressantes”, c’est tant mieux. C’est ça l’idée. Après, les ingrédients c’est du travail, c’est du travail ensemble, c’est du bon état d’esprit surtout. Un bon état d’esprit général et que tout le monde soit aligné sur le même objectif. C’est pour ça que c’est intéressant aussi de faire un point avec vous. Si les gens croient que cette équipe réserve est programmée pour monter cette saison, ce n’est pas vrai. Il faut que tout le monde soit aligné, le club, l’entraîneur, les joueurs, les gens qui nous suivent. Que tout le monde connaisse un petit peu comme ça s’est fait, ce qui se fait et ce qu’on a envie de faire. C’est ça le plus important.