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·19 de novembro de 2024
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·19 de novembro de 2024
Alors que le RC Lens s’apprête à recevoir Marseille sans Abdukodir Khusanov et Jonathan Gradit, tous deux suspendus, la thèse du passage à une défense à quatre prend de l’ampleur. Reste à savoir si celui-ci pourrait être confirmé sur la durée. Débat.
Après avoir terminé contre le PSG et Nantes avec une défense à quatre, le RC Lens pourrait bien franchir le pas contre l’OM en débutant la rencontre de la sorte. Travaillant régulièrement cette alternative à l’entraînement, Will Still dispose sans doute de la fenêtre de tir idoine pour transposer cela en match. Car si Malang Sarr peut pallier les absences de Jonathan Gradit et Abdukodir Khusanov pour conserver un axe défensif à trois hommes, l’ancien joueur de Chelsea n’est guère convaincant depuis son arrivée dans l’Artois.
Surtout, le successeur de Franck Haise pourrait faire d’une pierre deux coups. En retirant un défenseur central, le coach des Sang et Or s’offre la possibilité d’ajouter un milieu de terrain supplémentaire, un secteur de jeu où les bonnes options ne manquent pas. De retour de blessure, Neil El Aynaoui est un titulaire en puissance. Buteur contre Nantes, Hamzat Ojediran donne envie d’être encore davantage vu. Tout ça en sachant que le tandem Thomasson-Diouf donne satisfaction depuis le début de saison.
Hugo Pfeiffer/Icon Sport
Finalement, la principale interrogation concerne l’animation des couloirs, jusqu’ici dévolue aux pistons. S’il est vrai que Przemyslaw Frankowski, Deiver Machado et Jhoanner Chavez sont avant tout des latéraux très offensifs et que l’effectif du RC Lens ne dispose pas vraiment d’ailier de formation, exception faite d’Anass Zaroury, le recours au losange apparaît comme la meilleure des alternatives. Sans avoir autant de liberté que dans le 3-4-1-2 de Will Still, les latéraux choisis ne seraient pas autant bridés que dans un traditionnel 4-4-2 à plat.
Dans cette configuration, le quatuor El Aynaoui-Thomasson-Diouf-Zaroury est sans nul doute le plus cohérent pour assurer un bon équilibre. Offensivement, un domaine où le RC Lens n’est guère à la fête depuis le début de saison, Will Still pourrait donc conserver deux attaquants de métier, très certainement Florian Sotoca et M’Bala Nzola. Et si cette structure n’a peut-être pas d’avenir à moyen ou long terme, en raison de la composition de l’effectif artésien, les suspensions et les blessures offrent une opportunité sans doute unique pour bousculer l’ordre établi et, par la même occasion, surprendre son adversaire. Chose que les Lensois ne font plus trop ces derniers temps.
Si le système à quatre défenseurs a pu faire ses preuves par séquences, Will Still et son staff sont toujours à la recherche de certitudes collectives. Celles-ci ne peuvent se trouver que dans un système à trois défenseurs, tant l’effectif du RC Lens est construit pour ce dispositif. Will Still n’a, pour l’heure, aucun vrai ailier à sa disposition – exception faite, peut-être, d’Anass Zaroury -, et même si l’option d’un 4-4-2 losange existe, le RC Lens a trop de ressources défensives pour satisfaire toutes ses individualités.
Un passage à quatre obligerait le staff lensois à faire un choix entre quatre défenseurs centraux pour deux postes – sachant que Danso, Khusanov, Gradit et Medina sont parmi les Sang et Or les plus performants du début de saison -, sachant que ce quatuor a bien plus davantage d’automatismes dans un système à trois défenseurs. Il aurait aussi pour conséquence de contraindre Deiver Machado, Jhoanner Chavez et Przemyslaw Frankowski dans leur expression offensive. Les trois hommes, tous plus en tant que pistons, seraient également davantage exposés défensivement.
Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
Sans voir au-delà de la réception de Marseille, et en prenant donc en compte les indisponibilités d’Abdukodir Khusanov et Jonathan Gradit, le passage à quatre apparaît plus pertinent. Sans pour autant relever de l’évidence, puisqu’il contraindrait une réorganisation complète de l’animation du RC Lens, pas forcément outillé pour jouer dans un autre système. Titulariser Malang Sarr en charnière centrale compenserait numériquement ces absences et permettrait aux Sang et Or de continuer à s’appuyer sur leurs forces du début de saison.
Au rayon des faiblesses, le manque d’efficacité offensive semble davantage relever de limites individuelles que de lacunes dans l’animation collective. Autrement dit, il n’est pas certain qu’un changement de système règle ces problèmes, au risque de bousculer les rares certitudes, qui se situent sur le plan défensif.
Crédits photo : Sandra Ruhaut/Icon Sport