Bordeaux : le stade renommé, le Matmut Atlantique n'est plus | OneFootball

Fin du partenariat public-privé, abandon du naming Matmut et reprise en régie par Bordeaux Métropole : l'enceinte bordelaise entame une nouvelle ère ce 1er août.

Les échelles et grues télescopiques s'activent autour du stade bordelais en ce début d'août. Une nouvelle signalétique remplace l'ancienne, marquant symboliquement la fin d'une époque. Après dix années d'exploitation privée déficitaire, l'ex-Matmut Atlantique change de nom et de gestionnaire. La Société Bordeaux Atlantique (SBA), exploitante depuis l'inauguration en 2015, n'a jamais trouvé l'équilibre financier. Avec 21 millions d'euros de pertes cumulées fin 2024, soit le double du déficit initialement prévu sur dix ans, l'entreprise a déposé le bilan. La dégringolade des Girondins de Bordeaux, relégués en National 2, a aggravé une situation déjà critique. Le partenariat public-privé prévu jusqu'en 2045 s'arrête donc brutalement. Après l'échec des négociations pour renégocier les termes du contrat, Bordeaux Métropole et SBA se sont accordées sur une rupture anticipée.

Une nouvelle identité pour un nouveau départ

Ce 1er août marque donc un double changement. L'enceinte de 42 115 places devient le "Stade Atlantique Bordeaux Métropole" et passe sous gestion publique directe. Brigitte Bloch, vice-présidente en charge des équipements métropolitains, supervise cette transition : "Toute mention du nom Matmut doit disparaître du stade". La nouvelle identité visuelle conserve la silhouette emblématique du bâtiment mais adopte "un bleu plus profond en cohérence avec les couleurs des Girondins". Un symbole de ce que la dirigeante présente comme un "équilibre entre héritage, territoire et projection vers l'avenir". Cette reprise en main publique a un prix : entre 8 et 10 millions d'euros annuels pour Bordeaux Métropole, incluant exploitation et remboursement de l'emprunt de construction (310 millions d'euros sur 30 ans). Malgré les 5 000 abonnements déjà vendus pour les Girondins, l'équilibre financier reste un défi. Julien Cottin, nouveau directeur du stade, s'appuie sur une équipe de neuf collaborateurs intégrés de l'ancienne structure. Il mise sur la diversification : "Les concerts en période estivale sont une grande attente du public et une partie intégrante du modèle économique du stade."

Le rugby prendra une place croissante dans la programmation. Deux matchs de l'Union Bordeaux-Bègles sont prévus la saison prochaine, ainsi que France-Îles Fidji le 15 novembre 2025 et France-Angleterre féminin en mai 2026. Bordeaux Métropole s'est même portée candidate pour accueillir le Sevens Rugby. La métropole compte aussi sur l'Arkea Arena, autre équipement public, pour développer la programmation musicale. Des producteurs ont d'ailleurs déjà positionné des options pour des concerts dès 2027. L'assureur Matmut, dont le contrat courait jusqu'au 31 juillet, n'a pas souhaité poursuivre l'aventure. Brigitte Bloch annonce le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt dès septembre : "Notre souhait est de rechercher une nouvelle entreprise qui veuille associer son nom à cet équipement." Selon le communiqué officiel de Bordeaux Métropole, ce nouveau partenariat proposera "une durée ajustable entre 3 et 5 ans, une base économique composée d'une part fixe et d'une part variable, en fonction des recettes événementielles." La collectivité mise sur cette nouvelle gouvernance pour transformer l'enceinte en véritable "lieu de rayonnement" et sortir définitivement du rouge financier qui a plombé ses premières années d'existence.

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