Portrait : Romain Perraud au LOSC, un latéral porté vers l’avant | OneFootball

Portrait : Romain Perraud au LOSC, un latéral porté vers l’avant | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Le Petit Lillois

Le Petit Lillois

·10 agosto 2025

Portrait : Romain Perraud au LOSC, un latéral porté vers l’avant

Immagine dell'articolo:Portrait : Romain Perraud au LOSC, un latéral porté vers l’avant

Ce vendredi, le LOSC a annoncé la venue de Romain Perraud. Après des passages en France et sur le continent, où il a pu accumuler de l’expérience, le latéral gauche retrouve l’Hexagone. Portrait du défenseur de 27 ans.

Les départs de Mitchel Bakker, d’Ismaily et de Gabriel Gudmundsson ont fait du vide une réalité au poste d’arrière gauche, au point de voir Bruno Genesio en faire une priorité sur le marché des transferts. Ce dernier peut légèrement souffler à ce niveau, même si un deuxième homme est encore attendu. Une recrue a posé ses valises dans le Nord : Romain Perraud. Le latéral gauche français a, ce vendredi, paraphé un contrat de 3 ans, scellant un transfert estimé à 3,5 millions d’euros, bonus compris.


OneFootball Video


Né le 22 septembre 1997 à Toulouse, Romain Perraud fait ses gammes dans plusieurs clubs de la région, Blagnac FC, Toulouse Fontaines, puis l’US Colomiers, où il se familiarise progressivement avec les exigences du haut niveau. En 2014, alors âgé de 17 ans, il intègre l’OGC Nice où il peaufine sa formation. Ce n’est qu’en 2016 qu’il dispute ses premières minutes en professionnel en Europa League face au FK Krasnodar. Après cet aparté, il faut attendre presque un an pour le revoir fouler les pelouses. La saison 2017-2018 marque une première étape importante dans sa progression puisqu’il découvre la Ligue 1 et engrange de l’expérience sur la scène européenne, mais le besoin de temps de jeu se fait sentir. L’option d’un prêt devient incontournable pour franchir un cap.

Parenthèse capitale, expérience vitale

Dans cette perspective, le Toulousain pose ses bagages dans la capitale, au Paris FC afin de faire ses armes dans l’antichambre de l’élite. Au micro de Passion Paris FC, il détaille les raisons de sa venue : « Je pense que le moment était venu pour moi de quitter Nice, je sentais qu’il y avait très peu de confiance envers moi là-bas. Je n’allais pas jouer et au final, en fin de mercato, je signe le 29 août à Paris, c’est le seul club qui m’a tendu la main et je n’ai pas hésité une seule seconde. » Une expérience fructueuse qui démarre tambour battant puisque le 22 septembre 2018, le jour de ses 21 ans, le latéral gauche s’offre son premier but chez les professionnels. Cet exercice sera celui de la révélation pour Romain Perraud puisqu’en Ligue 2, il réalise une saison pleine sur tous les aspects.

Fort de 34 matchs soldés par 5 buts, il contribue à la bonne saison de son équipe qui lutte pour la montée. Les supporters du Paris FC, comme le gérant du média Passion Paris FC se souviennent d’un joueur marquant : « Il n’est resté qu’un an chez nous mais il a marqué les supporters, sourit-il avant de préciser ses points forts. C’est un latéral gauche offensif qui fait beaucoup d’efforts. Il est aussi spécialiste des frappes de loin car, bien que ce soit un joueur à vocation défensive, il était, de mémoire, notre 2e meilleur buteur. »

Vent de progression à l’ouest

Après avoir acquis minutes et expérience en Ligue 2, le temps est venu pour Romain Perraud de retoquer à la porte de l’élite. Durant l’été 2020, il rejoint le Stade Brestois pour un montant estimé à 2 millions d’euros. En Bretagne, il s’épanouit et s’impose comme un élément fort du onze d’Olivier Dall’Oglio. Malgré une saison 2019-2020 interrompue par la pandémie, il s’affirme comme une valeur sûre du couloir gauche.

L’exercice 2020-21 est synonyme de confirmation pour le latéral français qui réalise une saison pleine avec le Stade Brestois. Après 37 matchs, 3 buts et 7 passes décisives, Romain Perraud dresse un bilan positif de cette saison : « Je suis plutôt content de ce que je fais. J’ai été mis en lumière parce qu’il y a des statistiques et ça décuple la performance du joueur. Il y a eu des matchs très bons, d’autres moins, j’essaye d’être le plus régulier possible, lâche-t-il en précisant une continuité entre ses deux saisons bretonnes. Personnellement je ne trouve pas qu’il y ait eu un si grand changement par rapport à la saison passée. Je suis un peu plus remarqué, mais je ne fais de toute façon pas trop attention à ce qui se passe autour. »

Bête noire du LOSC champion de France de Christophe Galtier, le Stade Brestois conclut sa saison par son objectif premier : le maintien. Le terme de cette campagne est synonyme de fin d’aventure brestoise pour le natif de Toulouse. L’heure est donc au bilan pour les fidèles du Stade Francis Le Blé comme le community manager de la page Brest On Air : « J’ai trouvé son passage relativement bon. Il a mis du temps à se mettre au parfum de la Ligue 1 lors des premiers mois (timide dans les duels, pas forcément efficace en contre-attaque) avant d’avoir un déclic et de devenir un bon latéral gauche, offensivement notamment, lâche-t-il avant d’évoquer l’empreinte qu’il a laissée en Bretagne. J’ajoute qu’il a été un joueur qui a gardé une très bonne image à Brest, puisque c’est quelqu’un de respectueux envers les supporters et le club. »

De la petite à la Grande Bretagne

Après avoir franchi les paliers un à un dans l’Hexagone, Romain Perraud suscite l’intérêt d’écuries de Premier League comme il l’explique au micro de So Foot : « En janvier-février 2021, j’ai été approché par Leeds et Southampton. À partir de là, je laisse mes agents s’en occuper. affirme-t-il en détaillant les coulisses du transfert. C’est Leeds qui m’a contacté en premier, mais les négociations se sont arrêtées assez subitement. Southampton s’est montré très chaud, le projet m’a tout de suite séduit. Le club me semblait structuré, plutôt sain, et la philosophie de jeu me correspondait. Puis, le recruteur du club m’a dit qu’il m’avait vu évoluer à 52 reprises, ça m’a mis en confiance. »

Le 2 juillet 2021, Romain Perraud prend le large et jette l’ancre à Southampton. C’est avec tristesse qu’il quitte une Bretagne qui lui a tant donné : « Clairement, ça a été dur de quitter Brest. Il y avait une vraie attache émotionnelle, sentimentale avec ce club. Je me souviens de la vidéo que j’ai envoyée sur le groupe à tous les copains du vestiaire pour annoncer mon départ, sourit le latéral gauche, déclarant son amour au club breton. J’avais d’excellents rapports au Stade brestois, que ce soit l’intendant, le kiné ou encore le directeur sportif Greg Lorenzi. Je m’y sentais vraiment bien, et ça ne m’aurait pas dérangé de rester. »

« Ça a été un petit crève-cœur de quitter Brest »

Lors de sa première saison outre-manche, le latéral français s’impose comme un élément important du groupe des Saints, ayant sa carte à jouer au sein de la rotation. Après des premiers mois convaincants, il livre ses premières impressions sur le championnat au micro de Canal + : « Franchement, c’est un championnat très compliqué. Je pense que la différence avec la Ligue 1, c’est l’intensité, même si la Ligue 1 reste un très bon championnat qui a énormément de bons joueurs, mais en Premier League on monte d’un cran en terme d’intensité, de vitesse, de jeu, ça va beaucoup plus vite, donc il faut s’adapter à tout ça. Il poursuit en annonçant avoir atteint l’un de ses objectifs. C’est le championnat de mes rêves, la Premier League, j’ai toujours voulu y jouer. Ça a été un petit crève-cœur de quitter Brest. Mais aujourd’hui je suis très content d’être ici, la culture du foot est incroyable donc pas de regrets. »

Après une première saison satisfaisante chez les Saints, il confirme lors de l’exercice suivant en y ajoutant des statistiques qui embellissent le bilan. Aux yeux des dirigeants, ce n’est cependant pas assez. C’est pourquoi, à l’issue de la saison 2022-23, l’expérience anglaise touche à sa fin pour le latéral français qui retrouve l’OGC Nice, son club formateur sous la forme d’un prêt.

Retour manqué

Lors de son arrivée, il délivre ses premières impressions : « Ce n’est pas une revanche, c’est de l’accomplissement, une fierté de pouvoir continuer à écrire l’histoire avec mon club formateur. Quand j’ai eu les approches de Flo’ (Ghisolfi, directeur sportif) et du club, c’était gratifiant, confiait-il avant d’énumérer les raisons de son retour. Je me suis aguerri, j’ai fait une saison pleine en Ligue 2 et deux saisons pleines en Ligue 1. J’ai pu découvrir la Premier League qui est peut-être le meilleur championnat du monde. J’ai beaucoup grandi, j’ai pris en maturité, donc je reviens avec un plus gros bagage. Melvin (Bard) ? Il réalise un très très bon début de saison. J’arrive ici avec humilité, j’intègre un collectif et je vais essayer de gagner ma place et d’amener ma pierre à l’édifice. »

Malgré cette volonté, Romain Perraud n’a jamais vraiment su faire face à la concurrence, soldant son retour par 21 apparitions dont 3 petites titularisations. Du côté de la Côte d’Azur, on perçoit son retour comme un échec, comme l’explique Liam, niçois de 21 ans : « Son retour n’a pas été concluant. Il faut dire qu’il est arrivé dans un contexte peu favorable puisque Melvin (Bard) était en pleine progression, et le freiner aurait été contreproductif, avoue-t-il avant d’évoquer un manque d’opportunités saisies par le latéral français. Il n’a pas su saisir sa chance. Même s’il en a eu peu, il n’a pas réussi à inverser la tendance dans la concurrence. Son retour était raté. »

Soleil voilé en Andalousie

L’option d’achat ignorée par le board niçois, l’heure est venue pour le latéral gauche de retourner en Angleterre, dans un club qui ne compte plus sur lui. Naturellement une porte de sortie est recherchée par les différentes parties. Et c’est en Andalousie, au Real Betis, que le Toulousain pose ses bagages.

Lorsque les premières rumeurs annoncent le latéral gauche vers le Betis, c’est dubitatif que les supporters, comme Fabrice, reçoivent la nouvelle : « Je l’avais aperçu lorsqu’il évoluait sous les couleurs du Paris FC mais sinon je ne le connaissais pas trop. Il sortait d’une saison moyenne à Nice où il n’avait pas trop joué, donc j’étais mitigé à son arrivée. » Malgré un bilan comptable satisfaisant où il conclut sa saison par 41 matchs dont 30 titularisations marquées par 2 buts et 2 passes décisives, le compte rendu de sa parenthèse andalouse apparait contrasté : « Il n’a pas réalisé la saison espérée. Le poste de latéral gauche a été un fardeau toute la saison. Ricardo Rodriguez étant très moyen également, soupire le supporter avant d’énumérer les défauts qui ont fait tache. Il a souvent été dépassé par les événements, il était régulièrement pris dans son dos, de vitesse et se jetait trop facilement. »

Même si de nombreux aficionados du Betis partagent l’avis de Fabrice, d’autres, comme Juan, nuancent ce propos et soulignent des qualités évidentes : « Il a fait une saison plus que correcte. Perraud était clairement notre meilleur latéral gauche, au-dessus de Ricardo Rodriguez pour moi, rapporte le sévillan avant de détailler sa pensée. La saison n’a pas été mauvaise du tout de sa part, preuve en est, nous sommes allés en finale de Ligue Europa Conférence. Cependant, le problème qui se pose aujourd’hui est que nous avons signé Junior Firpo, qui sort d’une bonne saison en Angleterre. Donc nous devions nous séparer de l’un de nos latéraux, et Perraud est celui qui a le plus d’opportunités de marché car il est plus jeune et plus fort que Ricardo Rodriguez. Je pense qu’il peut s’épanouir au LOSC », conclut le fidèle du Betis.

Qualités polarisées, contraste affiché

Latéral gauche de formation, Romain Perraud présente un profil résolument porté vers l’avant. Très impliqué dans les phases offensives, il affectionne particulièrement les montées sur son flanc, avec une vraie capacité à se projeter. Juan, supporter du Betis, décrit un joueur « offensivement bon, qui combine bien offensivement et possède un bon tir pour un latéral gauche. » Des qualités confirmées par un supporter brestois : « C’est un très bon contre-attaquant, un joueur avec une grosse frappe de balle. » Perraud se montre particulièrement à l’aise dans les équipes qui dominent le ballon et mettent en place des circuits de jeu où les latéraux sont sollicités, comme le souligne encore ce même fan : « Il est plus à l’aise dans les équipes qui ont le ballon et qui ont une animation offensive qui repose sur les centres et les dédoublements des latéraux. » Toutefois, son apport dans le dernier geste peut sembler incomplet : « Son efficacité sur les centres est assez irrégulière », souffle Fabrice.

C’est surtout sur le plan défensif que les défauts de Romain Perraud sortent du lot. Les lacunes sont fréquemment pointées du doigt par les supporters, notamment du côté de Séville, où Fabrice ne mâche pas ses mots : « J’ai rarement vu un latéral aussi mal défendre. Il a trop souvent été dépassé. » Une analyse partagée par Juan, qui concède : « Défensivement, il n’est pas parfait, il a quelques carences. »  Le latéral gauche présente également des fragilités à la relance : « Parfois, il peut concéder des pertes de balle dans les relances », complète Fabrice. Des lacunes défensives, sur le plan aérien également : « Don jeu de tête n’est pas le meilleur qu’on puisse espérer », ajoute le gérant de la page Brest On Air sur X.

Malgré ces limites, ses expériences en France, en Angleterre et en Espagne lui ont forgé une solide maturité tactique. Le supporter brestois conclut avec une note d’optimisme : « C’est un joueur intelligent, pas de doute qu’il s’adaptera à une équipe de haut de tableau de Ligue 1. Et puis, il a une expérience européenne avec une année plutôt satisfaisante au Betis. C’est un plus. »

Visualizza l' imprint del creator