Olympique-et-Lyonnais
·12 settembre 2024
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Les supporters et les suiveurs de l’OL la réclamaient depuis un moment déjà. Depuis la finale de la Coupe de France, John Textor se montrait plutôt discret. Il y avait bien eu quelques interventions chez certains confrères nationaux ou internationaux, mais la situation lyonnaise n’avait pas donné lieu à une sortie médiatique. La fin des présentations de recrues empêche notamment de faire un point plutôt continu et cette situation était quelque peu reprochée depuis quelques semaines. Quelques jours après la mise à pied de David Friio de son poste de directeur sportif, John Textor a donc choisi de prendre la parole.
Une parole attendue, mais qui n’a pas forcément remporté tous les suffrages une fois la grosse heure de conférence de presse terminée. D’une part, à cause d’une traduction simultanée compliquée aussi bien pour les suiveurs que pour le président lui-même, mais aussi à cause d’une sorte de fourre-tout dans les propos de l’Américain. Après plusieurs mois sans parler, il y avait logiquement beaucoup de sujets à traiter, mais le patron d’Eagle Group a semblé bien moins à l’aise qu’ordinaire dans ce rapport médiatique. La preuve que tout ne tourne pas forcément rond ? Peut-être bien, même si tout n’est pas à jeter.
Digne héritier de Jean-Michel Aulas, John Textor est arrivé avec son bon quart d’heure de retard lyonnais. Une habitude que l’environnement autour de l’OL a appris à appréhender après toutes ces années. Comme son prédécesseur, l’Américain s’est lancé dans un monologue d’une vingtaine de minutes pour faire le tour des sujets qu’il jugeait bon d’aborder. Entre bilan de la saison dernière, mercato ou éviction de David Friio, Textor a débité son texte, trouvant malgré tout le moyen de perdre son auditoire et lui-même au moment de parler des chiffres du mercato. Il a fallu une intervention de Laurent Prud’homme, assis à ses côtés, pour fournir un éclairage, mais rien n'est encore vraiment clair.
Et c’est ce que l’on peut reprocher à John Textor ce jeudi. Le propriétaire lyonnais a tenté de noyer le poisson à plusieurs reprises, à l’image de la question des prix de transfert pour Moussa Niakhaté et Orel Mangala et de la connexion avec Nottingham Forest. Une réponse de politique diront certains, mais pas de quoi soulever les doutes. "Le prix dépend de beaucoup de choses et il fluctue. Si vous avez réellement besoin de tel joueur à telle position, vous allez sur le marché et vous regardez. À West Ham, on a trouvé un joueur à 40M€ (Nayef Aguerd). (Pour Niakhaté) Peut-être qu'on aurait payé moins à un autre moment du marché. Mais là, c'était le prix (32M€) pour un central gaucher que voulaient aussi trois autres clubs, dont Tottenham. C'est mon propre argent, donc les fans peuvent me remercier de payer trop cher, du moment que c'est mon propre argent."
À Décines, on devrait donc s’estimer heureux d’avoir un mécène comme John Textor. Toutefois, le manque de transparence est bien présent et attise la crainte. L’OL peut-il suivre les traces des Girondins de Bordeaux dans les mois ou les années à venir ? L'Américain n'a pas eu à répondre à cette question, mais ce dernier a tenté de rassurer tout son monde en avançant avoir injecté de ses fonds propres "22M€ avant l’été et je vais ajouter 40M€ dans les semaines à venir." Une manière de montrer qu’il a les reins solides malgré les critiques et interrogations l’entourant depuis son arrivée à Lyon.
John Textor reste avant tout un businessman et c’est avant tout d’argent dont il a été question mercredi pendant l’heure et quart. Et s'il peut être critiqué sur le flou laissé sur certains sujets, John Textor n’a pas tout loupé non plus dans sa prise de parole. Il a été plutôt direct au moment d’expliquer les raisons du départ de David Friio "même si je ne peux pas tout dire en raison de la procédure", ceux qui n’ont pas été réalisés durant le mercato avec Anthony Lopes et Rayan Cherki, notamment. Forcément en bon orateur, John Textor sait trouver les mots et parades pour ne pas montrer sa déstabilisation sur certains dossiers.
Quand il parle de la DNCG, des promesses faites, on est en droit ou non de le croire sur parole. Mais il a cette faculté à donner l’impression d’éclaircir les choses sans vraiment le faire. C’est une qualité même si cela ne rendra sûrement pas meilleure la situation financière de l’OL. Sans Ligue des champions à la fin de la saison, ce "sera un échec" sportif, mais aussi pour les caisses du club.
Alors que son président a pour ambition de racheter Everton - "ce sera en mon nom propre, pas avec Eagle" - l’OL ne peut se permettre de laisser passer le train une fois de plus. L’heure n’est pas à batailler avec le PSG pour le titre comme l’a soufflé Textor mercredi, mais bien de retrouver une place dans les quatre derrière les Parisiens. Cela va passer par un gros travail sur le terrain et en coulisses. Et il y a du boulot…