Ligue 1 : la distribution toujours floue, Canal+ et la LFP loin d’un accord (L’Équipe) | OneFootball

Alors que le lancement de la plateforme L1 est prévu pour le 15 août, la Ligue de football professionnel (LFP) peine à conclure un accord avec un diffuseur clé pour assurer la distribution de sa nouvelle chaîne 100 % Ligue 1. Un chantier stratégique pour la LFP, qui mise sur ce projet inédit — gérer elle-même une chaîne payante — pour redonner de la valeur à ses droits télé, après les déboires avec Mediapro et Amazon.

La société LFP Media, chargée de ce lancement, a reçu deux offres de Canal+, dont l’une propose d’être distributeur exclusif de la chaîne pour les quatre prochaines saisons. Canal espère rééditer un modèle déjà rodé avec beIN Sports, pour lequel il verse plus de 250 M€ par an. En échange, Canal attendait de la LFP une proposition chiffrée. C’est chose faite : la Ligue a évoqué le versement d’une prime d’exclusivité, et non un minimum garanti. Mais le montant demandé aurait été jugé excessif par Canal+, qui freine désormais.

Un plan B consisterait à une distribution classique, dans laquelle la LFP pourrait négocier elle-même avec d’autres opérateurs, tandis que Canal jouerait le rôle de distributeur parmi d’autres. La chaîne cryptée estime pouvoir amener entre 800 000 et 1 million d’abonnés rapidement, en proposant la chaîne à 15 €/mois, voire 10 € pour ses abonnés, calqué sur son modèle actuel pour les Coupes d’Europe.

Mais un point de tension persiste. Canal+ souhaite une réparation pour le traitement qu’elle estime avoir subi lors du cycle 2021-2024, lorsqu’elle payait 332 M€ pour deux matches contre 250 M€ pour 80 % des rencontres pour Amazon. La chaîne voudrait en contrepartie, par exemple, diffuser gratuitement l’affiche du dimanche soir pendant deux saisons, une proposition que la LFP juge difficilement acceptable.

Un autre dossier s’entrelace : celui de la co-diffusion du match du samedi à 17h, actuellement propriété de beIN Sports. Pour inclure 100 % des matches dans sa plateforme, la LFP discute aussi avec beIN… mais le contrat entre beIN et Canal impose de négocier l’accord de ce dernier pour toute sous-licence. Ce qui renforce encore l’influence de Canal+ dans les échanges en cours.