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·13 novembre 2024

Carlo Ancelotti bouc-émissaire du Real Madrid, un procès injuste

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Le Real Madrid réalise un début de saison compliqué. Les causes sont multiples et les responsabilités apparaissent comme partagées, mais un homme semble être la seule cause du déluge pour certains. Il s’agit de Carlo Ancelotti. Le technicien italien a vu sa place à la tête de l’équipe être remise en question après ses débâcles successives contre le FC Barcelone et l’AC Milan, comme nos sources nous l’ont confirmé.

Pourtant, imputer la responsabilité complète de ce début de saison à Carlo Ancelotti est un raccourci bien trop simple… voire totalement fallacieux. Derrière ce début de saison se cachent énormément de problèmes que les seuls pouvoirs de coach n’expliquent pas. Car la direction sportive du club préfère se réfugier derrière les (vraies) erreurs du tacticien transalpin plutôt que de se pencher sur ses propres bévues dans la planification d’avant-saison.


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La direction sportive, raison profonde du naufrage

Cette saison, Carlo Ancelotti doit composer avec un groupe présentant de nombreuses lacunes. José Angel Sanchez, Juni Calafat et Florentino Pérez ont décidé de faire une intersaison au rabais, signant uniquement Endrick et Kylian Mbappé. Ces deux arrivées, aux velléités offensives, ne comblent pas les départs de Nacho et Toni Kroos, respectivement en défense et au milieu de terrain. La seule “arrivée” dans ce secteur est le retour de prêt de Jesús Vallejo, mais celui-ci tient plus d’un manque d’intérêt extérieur pour un nouveau départ que d’une quelconque confiance qui lui est accordée.

L’Espagnol est là pour remplir la feuille de match et participer aux entraînements, n’en déplaise à ses 10 pauvres minutes de jeu contre le Deportivo Alavés, où il s’est quand même payé le luxe d’encaisser deux buts. Champion ! Pourtant, les pistes d’arrivées étaient multiples, mais toutes leur ont filé entre les doigts. Ils ont ainsi délibérément envoyé un effectif incomplet disputer cette saison.

Le déséquilibre déjà présent dans l’effectif la saison dernière s’est accentué avec les deux départs des cadres susmentionnés. Les Merengues ont dû commencer la saison sans avoir tous les postes doublés en défense. Carvajal était le seul latéral droit de métier, en comptant sur Lucas Vázquez pour le suppléer. Concernant la charnière centrale, Militão et Rüdiger sont les seuls centraux confirmés de l’équipe, alors que David Alaba n’a toujours pas pu faire son retour. Jesús Vallejo, lui, ne fait pas partie du projet sportif. Et les canteranos demeurent les seuls à apporter de la profondeur derrière les deux titulaires.

L’état-major comptait sûrement sur Tchouaméni pour jouer les pompiers en défense centrale et sur Militão et Valverde à droite, mais ce n’est tout simplement pas une approche au niveau de ce que devrait être le Real Madrid. Une telle institution ne doit pas considérer du bricolage comme un plan B. Le groupe n’attendait qu’une blessure pour imploser, et l’infirmerie a été servie. Coup du sort, peut-être, mais c’est le rôle de la direction sportive que de prendre toutes les dispositions pour prévenir cette situation. Même si une telle avalanche de blessures était peu probable, il va sans dire que l’effectif présenté à la fin du mercato est loin de cocher les critères minimaux pour un aussi grand club.

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Effectif défaillant et sans profondeur

Carlo Ancelotti doit donc manœuvrer un effectif sans profondeur, mais aussi sans concurrence. La hiérarchie entre Thibaut Courtois et Andriy Lunin est assez claire. Malheureusement pour l’Ukrainien. Mais la concurrence a le mérite d’exister. En défense, l’absence totale d’une alternative à chaque poste, en dehors de l’anecdotique duel Mendy-García à gauche, enterre toute concurrence. Dans l’entrejeu, il y a un trop plein de profils de qualité et aucune animation qui fonctionne permettant d’installer une hiérarchie. Carletto jongle simplement entre les profils présents sans réussir à imposer sa patte à cause de certains déficits à la fois à la relance derrière et au pressing sur le front de l’attaque.

Sur le front offensif, Vinicius Jr, Mbappé et Rodrygo ont un statut tel qu’ils relèguent complètement Endrick et Arda Güler au second plan. Brahim Díaz demeure une option honnête mais reste à des années-lumières du trio titulaire. Malgré la performance en dents de scie de certains, notamment Kylian Mbappé, leurs places ne sont à aucun moment remises en question. L’Italien ne peut juste pas se permettre de faire asseoir le Français sur le banc, à la fois pour des questions économiques et diplomatiques.

En somme, Carlo Ancelotti a hérité d’une situation désastreuse qui lui a été laissée par sa direction sportive. Son groupe est trop peu profond, déséquilibré et globalement défaillant. En plein coeur d’une saison interminable, et alors que la préparation physique des joueurs par Antonio Pintus ne porte pas ses fruits, le coach merengue met en place des journées de vacances et essaie de relancer ses joueurs avec des mini-présaisons lors des trêves internationales. Il tente de franchir les obstacles tant bien que mal avec l’effectif lacunaire qui est laissé à sa disposition.

A-t-il tout bien fait ? Bien sûr que non. Mais d’un point de vue purement individuel, il réalise un travail assez satisfaisant compte tenu du terrain miné dans lequel il a été jeté par José Angel Sanchez, Juni Calafat et Florentino Pérez. S’il ne s’agit pas de l’exonérer de ses responsabilités dans la mauvaise passe actuelle du club, l’entraîneur italien a simplement hérité d’un groupe qui ne lui a laissé presque aucune latitude pour répondre aux problèmes qu’il traverse. De son côté, la direction sportive pense déjà à Xabi Alonso pour l’après. Quitte à jeter cette saison aux oubliettes ?

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