Real France
·1 décembre 2024
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·1 décembre 2024
David Belenguer, ancien joueur du centre de formation du Real Madrid et icône de Getafe, fait le point sur la situation actuelle des deux équipes avant qu'elles s'affrontent au Bernabéu ce dimanche.
Votre vie est-elle plus stressante aujourd'hui que lorsque vous étiez joueur ?
Non. Il est vrai que je voyage beaucoup, mais la pression n'est pas la même. Beaucoup de gens pensent que l'on n'est joueur que pendant les deux ou trois heures que l'on passe au club, mais c'est une profession qui exige un dévouement total de 24 heures, en sachant prendre des responsabilités et gérer des situations compliquées. Être joueur est plus stressant qu'il n'y paraît, surtout sur le plan mental.
En tant que professionnel, sa meilleure période a été celle de Getafe ?
J'étais très bon à Extremadura, le Betis m'a recruté et j'ai joué à un très haut niveau jusqu'à ce que je me rompe le tendon d'Achille. Ça a ralenti ma progression, car j'ai été arrêté pendant près d'un an et demi. Je suis arrivé à Getafe à 32 ans et j'y ai passé sept saisons et demie. Au début, c'était difficile pour moi, mais ensuite je me suis senti très à l'aise et je pense que j'ai donné le meilleur de moi-même.
Qui est le meilleur gestionnaire : Florentino ou Tebas ?
Uff. Ils sont très différents. Je pense que chacun est une référence dans son domaine. La mentalité de Tebas ne fonctionnerait pas au Real Madrid et celle de Florentino non plus en Liga. Ils sont parfaits pour le poste que chacun occupe.
Nadal serait-il un bon président pour le Real ?
Je ne pense pas que ça se produise facilement. Je pense que c'est peu probable. La gestion du sport exige parfois des décisions commerciales difficiles qui contrastent avec la pureté sportive et humaine de Nadal et sa perfection en termes de valeurs. L'humilité avec laquelle il a géré son immense grandeur est admirable. Mais je ne le vois pas présider le Real, je ne l'imagine pas.
D'après votre expérience, le souci de Mbappé est-il un blocage mental ?
Son cas me semble similaire à l'arrivée de Zidane à Madrid. Lors de ses premiers mois, il a été très critiqué parce qu'il n'atteignait pas son niveau habituel. Son rôle a changé et il doit s'adapter. Au PSG, il était la star absolue et à Madrid, il doit partager la vedette. En outre, il est habitué à un football plus vertical et moins tactique et ne joue pas à son poste habituel, où il a toujours été le plus performant.
Quelle est la recette pour sortir du labyrinthe ?
La patience. Il a besoin d'un peu plus de temps, mais il réussira parce qu'il n'a pas perdu ses qualités. C'est un footballeur superlatif avec un énorme talent et ses vertus le feront sortir du lot. D'ailleurs, les joueurs ne sont pas des robots et ils ont des pics de performance. C'est vrai que Madrid demande de l'immédiateté dans la performance, mais quand tous les éléments seront réunis, nous reverrons la meilleure version de Mbappé.
Le scénario est-il favorable à une surprise de Getafe ?
Oui, car les grandes équipes n'ont pas l'habitude de perdre et il leur est difficile de sortir d'une série négative. Nous le voyons avec City. C'est difficile pour eux de sortir d'une dynamique négative parce qu'ils ne sont pas habitués à ces situations et ça génère plus de stress pour eux. C'est le bon moment pour surprendre.
Vous avez été le protagoniste de la seule victoire de Getafe au Bernabéu...
C'était en 2008 et nous avons gagné 0-1 grâce à un curieux concours de circonstances. Robben a marqué un but à la 20e minute de la seconde mi-temps, mais il y avait hors-jeu. Presque tous les joueurs madrilènes sont partis fêter ce but sans se rendre compte de ce que l'arbitre avait dit. J'ai donné un coup de pied rapide pour préparer la contre-attaque, Casquero s'est échappé et Uche a fini par marquer. Mijatovic voulait me tuer (rires).
Que pensez-vous de Raúl Asencio ?
Il se débrouille très bien. Malheureusement, ces occasions ne se présentent que par nécessité, comme c'est le cas à Madrid en ce moment. Il fait preuve de personnalité et de courage. C'est un défenseur avec une âme de défenseur, ce qui n'est pas si facile à trouver et c'est de l'or pur, surtout dans une équipe offensive comme Madrid. Maintenant, le plus compliqué est de rester et de s'installer. Il faut être calme, ne pas lui mettre trop de pression et lui donner de la continuité.
Placeriez-vous Tchouameni ou Asencio à côté de Rüdiger ?
Asencio, sans aucun doute. Une conversion de milieu de terrain en milieu central peut bien fonctionner sur quelques matchs, mais à moyen terme, c'est une mauvaise décision. Le poste de défenseur central est très spécifique et requiert des caractéristiques très particulières. Cela peut être un palliatif, mais ce n'est pas une solution.
Le Real devrait-il le recruter ?
De l'extérieur, il n'est pas facile de donner une opinion car nous manquons d'informations. L'équipe d'entraîneurs du Real Madrid dispose de suffisamment de données pour savoir comment indiquer les besoins à la direction sportive. Donner une opinion en tant que fan est facile, mais il faut prendre des décisions professionnelles.
Quels sont les absences les plus notables pour les Madrilènes ?
Carvajal, pour des raisons de leadership, et Camavinga, pour des raisons tactiques. Avec le retrait de Kroos et la baisse logique des performances physiques de Modric, la présence du Français est cruciale pour équilibrer le milieu de terrain. La présence de Carvajal s'explique par sa hiérarchie, son âme et son cœur.
Vous n’avez pas cité Vinicius....
C'est juste que son absence est plus facile à couvrir, même si c'est un joueur impressionnant et qu'il fait des actions stratosphériques. Rodrygo ou Mbappé peuvent jouer à sa place et ce sont aussi des stars.