EXCLUSIF - Podolski : "L'Allemagne ne doit pas sous-estimer ses adversaires" | OneFootball

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Jibril Diop·23 novembre 2022

EXCLUSIF - Podolski : "L'Allemagne ne doit pas sous-estimer ses adversaires"

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À 37 ans, Lukas Podolski marque toujours, désormais à Górnik Zabrze (Ekstraklasa) en Pologne, son pays natal. Si la dernière de ses 130 capes avec l’Allemagne remonte désormais à 2017, l’ancien buteur du Bayern a disputé trois Coupes du monde avec la Mannschaft, dont celle remportée au Brésil en 2014. L’occasion d’évoquer en exclu pour OneFootball ses meilleurs souvenirs du plus grand événement sportif mondial.

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Que représente la Coupe du monde de football pour toi ?


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C’est le plus grand événement dans la vie d’un footballeur, personne ne pourra dire le contraire. L’atmosphère, l’environnement extérieur, sont vraiment spéciaux. C’est une sensation unique d’être l’un des joueurs sélectionnés pour une Coupe du monde, qui n’a lieu qu’une fois tous les quatre ans.

Tu es Champion du monde. Comment as-tu vécu ce triomphe et dirais-tu que ça a changé ta vie ?

Ma vie n’a pas changé, je ne me promène pas avec un tatouage sur le front qui dit que je suis Champion du monde. Je peux très bien compartimenter cela, car en tant que petit garçon qui a passé beaucoup de temps dans la rue, je suis devenu champion du monde en venant de nulle part et j’ai eu une belle carrière. J’ai connu de nombreux clubs de football, beaucoup de matches internationaux, de voyages, de tournois. Pour moi, tout cela va ensemble. Pas seulement un match, un but ou simplement la Coupe du monde. C’était juste un super voyage et j’en suis fier.

Mais bien sûr, des années plus tard, lorsque tu tiens cette coupe dorée entre tes mains, que tu ne connaissais qu’en la voyant à la télévision, c’est un sentiment impossible de décrire aux gens.

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C’est donc probablement le moment lié à la Coupe du monde dont tu te souviendras toute ta vie ?

Évidemment ! Sinon les gens qui lisent cette interview vont penser : « Qu’est-ce qu’il raconte, lui ? ». Mais je ne veux pas toujours mettre l’accent sur un seul moment, sinon on minimise l’importance des autres moments. Par exemple, je suis aussi très fier d’avoir disputé une Coupe du monde à domicile en 2006. Aussi parce que l’Allemagne a fait un bond en avant à l’époque au niveau de ses clubs, de ses stades, de ses centres de formation, etc. Combien de fois dans ta carrière, en tant que joueur allemand, as-tu l’opportunité de disputer une Coupe du monde dans ton propre pays, dans des stades flambant neufs et avec toute l’euphorie qui s’empare du pays ? Cela reste un souvenir également très spécial pour moi.

Ton étoile personnelle s’est également mise à briller lors de cet été magique de 2006. Qu’est-ce qui avait rendu cette édition si particulière ?

J’ai fait mes débuts en équipe nationale en 2004 et j’ai gouté à l’Euro. En 2005, il y avait encore à l’époque la Coupe des Confédérations, qui était aussi très intéressante car il y avait déjà une certaine euphorie dans le pays. Mais la Coupe du monde 2006 a été quelque chose de très spécial, car si tu as de la chance en tant que footballeur, tu peux vivre cela une fois dans ta carrière. J’étais sélectionné, j’ai joué et on a eu un parcours intéressant (la Mannschaft termine 3ème), qui a suscité une joie incroyable à travers toute l’Allemagne.

Je pense que cela reste encore aujourd’hui l’une des meilleures Coupes du monde de l’histoire. Même les supporters étrangers interrogés sur le sujet ont répondu qu’ils étaient satisfaits de l’organisation de ce tournoi. Tout s’était bien passé, les gens avaient été bien accueillis dans les villes hôtes. Tout le monde était là pour faire la fête et le slogan « Le Mondial pour se faire des amis » était totalement justifié.

Quelle est l’anecdote liée à la Coupe du monde que tu n’as encore jamais révélée ?

Si tu me connais, tu sais que j’aime m’amuser et que j’essaie toujours de profiter de la vie, parce qu’on en a qu’une seule. C’est pourquoi je veux toujours m’amuser et cela concerne aussi le sport. Même si tu veux gagner et que tu es un compétiteur, un certain relâchement est nécessaire. Nous avons toujours connu cela. Des anecdotes, j’en ai donc à la pelle, même si je n’arrive pas à penser à l’une en particulier au moment où on se parle. On a toujours pris beaucoup de plaisir et connu beaucoup de joie avec l’équipe nationale.

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La Coupe du monde 2022 débute, qu’attends-tu de ce tournoi ?

Comme pour toute autre Coupe du monde, je m’attends à de bons matches, que les joueurs se donnent à fond, que les stades soient pleins, qu’il y ait une bonne ambiance et qu’il y ait un vainqueur qui fasse l’unanimité à la fin. Même si la Coupe du monde est un peu différente cette fois-ci et se déroule en décembre, tout le monde a le même problème avec la très courte période de préparation. Mais quand ça commence, tout le monde sait que c’est une Coupe du monde, qu’il y a un enjeu et que c’est le point culminant de l’année.

Quelles erreurs de 2018 l’Allemagne doit-elle ne pas répéter cette fois-ci ?

Sous-estimer ses adversaires. Je ne sais pas si cela a vraiment été le cas en 2018, mais des adversaires comme le Japon ne sont pas à prendre à la légère, surtout quand l’Espagne t’attend derrière. Ce serait la plus grosse erreur que tu pourrais commettre si tu penses que le groupe est déjà joué et que tu regardes déjà qui tu pourrais affronter en huitièmes. L’une des leçons de 2018, c’est que toutes les équipes sont dangereuses. Un coup franc, un carton rouge, une mauvaise décision ou une erreur peuvent s’avérer décisifs dans un tel tournoi. Ça sera le cas à chaque match et les adversaires de l’Allemagne le savent bien.

Alors que la Coupe du monde démarre, sur quoi les joueurs doivent-ils se concentrer maintenant ?

Je pense que beaucoup de joueurs du groupe allemand ont déjà l’expérience nécessaire de la Bundesliga et de la Ligue des champions. Pour beaucoup, par contre, c’est la première Coupe du monde, c’est autre chose, mais la préparation des matches est la même. Rien d’autre ne pourra être fait là-bas. Il y a peut-être quelques pourcents de pression supplémentaire quand on sait que demain c’est la dernière séance d’entraînement, puis c’est parti pour le stade, puis les picotements commencent et l’euphorie de la Coupe du monde démarre, mais je n’ai pas de conseils spécifiques à leur donner.

J’ai toujours apprécié cela, parce que c’est pour ça qu’on joue au football et qu’on travaille dur toute sa carrière. Alors je ne me suis jamais enfermé chez moi en me disant : « Je ne sors pas aujourd’hui parce que demain, c’est la Coupe du monde ». Cette petite pression de l’événement m’a toujours motivé encore plus.

Photo Getty.