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·8 février 2024

Exclu. Leonard Aggoune (FC Rouen) : « On est un promu avec de l’ambition »

Image de l'article :Exclu. Leonard Aggoune (FC Rouen) : « On est un promu avec de l’ambition »

Depuis son arrivée au FC Rouen, Léonard Aggoune joue les titulaires pendant l’épopée des Normands en Coupe de France. Face à Monaco, le gardien de but, formé au PSG, rêve d’un exploit.

BeFoot : Après votre victoire en Coupe de France, quels sont les objectifs de l’équipe cette saison ?

Léonard Aggoune : À l’heure actuelle, nous sommes bien placés en National (7e). On est cependant sur deux défaites d’affilée en championnat. On est un promu avec de l’ambition, mais l’objectif premier, c’est de se maintenir. C’est un championnat serré où tout le monde se tire la bourre à part le Red Star, qui s’envole.


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Vous avez vécu une séance de tir au but interminable. Que se passe-t-il dans la tête d’un gardien dans ces moments-là ?

C’est rare. Ça m’était déjà arrivé en Coupe de France avec Créteil, à 20 ans. J’ai perdu, et cela m’a fait grandir. Je n’étais pas encore assez mature à ce moment-là et je n’ai pas réussi à passer au-dessus de mes émotions. Depuis, je ne doute plus, j’adopte une mentalité positive. Malgré le tabou, j’ai consulté un préparateur mental, Remi Lasri, pour progresser et prendre soin de ma carrière. Avant Toulouse, j’ai évoqué cette séance de tir au but avec Créteil. Ça m’a aidé, j’ai gardé mon calme, et j’ai même réussi mon penalty. Même en ayant arrêté aucun tir au but, je n’ai rien lâché.

Cette qualification contre le champion en titre doit vous donner des ailes…

Moi je pense qu’il faut rêver, mais il ne faut pas faire que ça. Il faut qu’on y croie ! On va jouer Monaco c’est quand même un niveau au-dessus de Toulouse, mais il faut y croire, sinon, ça ne sert à rien d’aller sur le terrain. Je pense que tout le monde le fait. Nous allons nous battre avec nos armes pour créer l’exploit. C’est un rêve mais les rêves, c’est quand on dort ! À l’entraînement on travaille dur pour obtenir de bons résultats. On va jouer avec nos qualités pour faire un exploit.

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Léonard Aggoune avant la séance de tirs au but face à Toulouse. © Edouard Solvet

Quelle est votre relation avec Maxime D’Ornano, votre entraîneur ?

J’ai une excellente relation avec le coach, on s’entend bien. Il est très professionnel quand il faut, et il arrive à faire des blagues quand il faut. C’est un coach qui sait parler aux joueurs. Il a été clair avec moi au poste de gardien, par rapport à la hiérarchie. Il voulait un numéro 2 qui soit là pour aider le numéro 1. Je pense qu’il est content de moi et je suis ravi de travailler avec lui. Il m’a laissé l’opportunité de jouer la coupe. Il y a des coachs qui ne le font pas, donc je le remercie.

C’est un entraîneur qui prône un football offensif. Quel rôle joue un gardien dans la tactique du FC Rouen ?

Notre coach aime le beau jeu et souhaite qu’on soit assez efficace pour marquer, et surtout pour gagner. Nous les gardiens, il veut qu’on sache relancer long, court et mi-long sans faire n’importe quoi. Le gardien est un joueur qui doit participer au jeu. Il faut bien se positionner sur le terrain pour pouvoir créer des espaces et donner de bons ballons à ses coéquipiers. Si on peut relancer court on le fait. Mara (Axel Maraval) et moi, on aime bien faire ça, et on le fait plutôt bien.

Vous affronterez Monaco en Coupe de France, ce jeudi. À quoi pouvons-nous nous attendre ?

Dans l’idée, c’est la même chose que contre Toulouse. On est une équipe de National, on joue Monaco. Une équipe qui joue la Ligue des champions. On a peut-être une chance sur cent, et il faut qu’on la joue à fond. On va essayer de jouer avec nos qualités.

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Léonard Aggoune célèbre la victoire de son équipe le FC Rouen 1889 contre le Toulouse FC en Coupe de France. © Icon Sport

Comment allez-vous gérer l’enchaînement des deux prochains matchs de nationale face à Orléans 8ème, et le Red Star premier ?

Quoi qu’il se passe après le match de Monaco, il faudra rester lucide. Dès le lendemain on sera de retour au travail. On tâchera de bien récupérer. Nous prenons les matchs les un après les autres, donc on envisagera Orléans et le Red Star FC après le match de Coupe de France.

« Zlatan demande à Christopher Nkunku quel âge j’avais. Moi je croyais que c’était parce qu’il m’avait trouvé bon ! Quand Nkunku lui répond que j’avais 18 ans, il rétorque : ‘Moi à son âge j’étais déjà une star !’ Ça nous avait bien fait rire. »

Vous avez effectué vos classes au centre de formation du Paris Saint Germain, en remportant notamment le championnat de France avec les U19, et en jouant une finale avec les U17, puis une autre en Youth League. Quels sont les autres moments qui vous ont le plus marqué quand vous étiez là-bas ?

C’étaient les premiers entraînements avec les professionnels. Il y avait des joueurs de classe mondiale, Hatem Ben Arfa, Maxwell, Serge Aurier et surtout Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani. C’était incroyable, c’est le très haut niveau. Faire mieux c’est compliqué. Une fois lors d’une séance de frappes, j’étais dans les buts face aux attaquants de l’équipe première. Il s’avère que j’ai été plutôt en réussite ce jour-là, et Zlatan demande à Christopher Nkunku quel âge j’avais, moi je croyais que c’était parce qu’il m’avait trouvé bon ! Quand Nkunku lui répond que j’avais 18 ans, il rétorque : « Moi à son âge j’étais déjà une star ! » Ça nous avait bien fait rire.

Êtes-vous encore en contact avec vos anciens coéquipiers du PSG ?

Oui, dernièrement, on s’est revus avec la génération 97. Ça fait plaisir de voir les joueurs qui ont évolué et réussi tout en haut, ou même l’évolution de ceux qui ont arrêté. On a vécu des choses mémorables ensemble. L’un des joueurs avec qui je suis le plus proche de cette génération, c’est Harold Voyer, qui joue actuellement au Mans FC.

Quel regard portez-vous sur la politique de recrutement du PSG ?

À l’époque, il y avait encore la réserve de National 2, qui permettait de faire un meilleur tremplin avec les professionnels. Je pense qu’ils ont commis des erreurs en laissant partir des joueurs comme Kingsley Coman, et qu’aujourd’hui, ils ont compris et ils laissent de plus en plus la place aux jeunes. Par exemple, des joueurs comme Adrien Rabiot ou Presnel Kimpembe ont réussi à franchir le cap au PSG. C’est dommageable pour certains, mais j’ai l’impression que le club effectue un vrai travail pour la gestion de ses jeunes joueurs maintenant.

Après votre passage au PSG, vous n’êtes pas prolongé, et vous rejoignez Pafos dans le championnat de première division de Chypre. Pourquoi ce choix ?

J’ai quitté le PSG ma dernière année de stagiaire professionnel et je n’avais rien. Je ne connaissais pas le monde du foot. J’étais dans un cocon depuis huit ans. Je suis allé faire des essais à Versaille en National 3 à Mantes-la-Jolie en nationale 2, pour être une doublure. Sans leur manquer de respect, je sortais des entraînements du monde professionnel, et deux semaines après, tu te retrouves à faire des essais en N2, c’est compliqué.

J’ai assez mal vécu cela, je n’ai pas compris pourquoi certains clubs de Ligue 1 ou de Ligue 2 ne s’intéressaient pas à moi, en qualité de 3-ème gardien, par exemple. J’ai eu la chance d’avoir un agent qui me contacte en me disant qu’un club de Chypre cherchait un gardien. Je me suis dit qu’à 19 ans, si pour être professionnel, il fallait aller jouer à Chypre, ce n’était pas un problème. Et j’ai signé un an, sous les ordres de Lucas Esner, l’actuel entraîneur du Havre.

Et ensuite ?

Ensuite, tout ne s’est pas passé comme prévu. Comme je n’ai pas d’agent, le club ne m’a proposé qu’un an de contrat, et à la fin de la saison, l’entraîneur en place (qui n’était plus Lucas Esner) m’avait garanti un contrat. Une semaine, deux semaines, trois semaines, toujours rien, et ce dernier m’appelle pour me dire que le club n’a pas l’intention de me prolonger. C’est l’hécatombe, mais j’ai réussi à rebondir à Créteil en Nationale 2.

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Léonard Aggoune sous les couleurs de Créteil-Lusitanos. © Crédit photo Telis Christou

Vous atterrissez à Rouen cette saison, il paraît que votre signature au club est le simple fruit d’une demande de votre part, comment cela s’est-il passé ?

La saison dernière lorsqu’on était condamné à descendre avec Moulin-Yzeures, en National 3, j’ai commencé à chercher des clubs susceptibles de jouer la montée en National. Je passais mon temps libre assis en terrasse de café, avec mon ordinateur et une feuille, où je notais des potentiels prétendant à la montée. Quand j’étais au PSG, je me suis fait coacher par Jean Luc Aubert, l’entraîneur des gardiens à l’époque. Je savais qu’il était de Rouen, et j’ai constaté que le club allait jouer la montée.

Je l’ai appelé pour savoir s’il pouvait me mettre en relation avec les entraîneurs de Rouen. J’ai envoyé une vidéo, en leur disant que j’étais motivé, et ça s’est fait ainsi. Je remercie Jean Luc, sans qui ma signature ne se serait sûrement pas faite.

Comment s’est passée votre acclimatation au club ?

Ça se passe parfaitement bien ! Quand on dit qu’il y a un groupe super, ce n’est pas pour se jeter des fleurs, c’est la simple vérité. Il y a une réelle cohésion, et tous les joueurs sont à fond dans le projet. Même ceux qui jouent moins sont concernés, et c’est vraiment plaisant.

Où envisagez-vous l’avenir de votre carrière à court ou long terme ?

Sans être prétentieux, je pense avoir le niveau d’être titulaire en National. Et même, je pense être capable de jouer plus haut. J’ai la double nationalité, et j’ai l’ambition d’être appelé en sélection avec l’Algérie. J’ai perdu énormément de temps dans ma carrière, et je sens que je suis capable de prétendre à une sélection aujourd’hui.

La Ligue 1, vous y pensez ?

Bien sûr que je pense à la Ligue 1 ! Mais je sais que j’ai beaucoup d’étapes à franchir avant. Je ne connais pas le niveau de la Ligue 1 et de la Ligue 2, mais j’ai la détermination d’y parvenir un jour. Je ne me fixe aucune limite. Mon plus grand souhait, c’est de jouer pour l’Algérie, car je pense qu’a l’heure actuelle, j’ai le niveau pour prétendre à une sélection.

Propos recueillis par Nathan Heuillet

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