Foot National
·11 juin 2025
Coupe de France : ces clubs de National 2 qui ont brillé dans l'histoire de la compétition

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·11 juin 2025
L’AS Cannes a fait son cinéma cette saison ! Demi-finaliste inattendu de la Coupe de France après avoir éliminé trois clubs de Ligue 2 (Grenoble, Lorient et Guingamp) avant de tomber contre Reims (L1) dans le dernier carré, le pensionnaire de National 2 s’est confectionné sa propre épopée digne des plus grands péplums. Mais bien avant les Dragons, d’autres Petits Poucets ont aussi déroulé le tapis rouge auprès de la Vieille Dame. Retour sur le parcours des cinq précédents clubs de quatrième division à avoir grimpé les marches jusqu’en demi-finales.
Qui aurait bien pu le croire ? Quand le Calais Racing Union Football Club (CRUFC) effectue son entrée en lice au quatrième tour de la Coupe de France comme tout club de CFA (ex-National 2) en début de saison 1999-2000, personne ne se doute encore qu’il s’agit des prémices d’une épopée légendaire. Pas même le tableau d’affichage, qui affiche un cinglant 10-0 sur le terrain de Campagne-lès-Hesdin (Départementale 1). Mais les tours passent, avec plus ou moins de difficulté, et le club du Pas-de-Calais débarque en 32e de finale. « Quand on est un club de CFA, on a tous envie d'aller au moins en 32e pour affronter un club de Division 1. On a fait un peu plus cette année-là… », se remémore le capitaine Réginald Becq auprès d’ici Nord. Car s’ils n’héritent pas d’un pensionnaire de D1 mais de D2 au tirage au sort, les Sang et Or calaisiens défraient les pronostics. Lille, le grand voisin leader invaincu de son championnat, est tout d’abord éliminé aux tirs au but à la surprise générale (1-1, 7 tab à 6). Puis Langon-Castets (CFA, 0-3) et Cannes (D2, 1-1, 1 tab à 4) prennent aussi la porte face à une bande nordiste décomplexée. Elle l’est encore au moment d’éjecter au stade Bollaert de Lens deux clubs de D1 – Strasbourg (2-1) puis Bordeaux (3-1, a.p.) – pour devenir la première et unique formation de quatrième division à se hisser en finale. Tout proche de jouer un nouveau mauvais coup aux Canaris de Reynald Denoueix au Stade de France, le CRUFC s’incline finalement d’une courte tête dans les dernières minutes (1-2) mais marque à jamais l’histoire de la compétition.
Les héritiers. Six ans après l’aventure héroïque de Calais, le Football Club Montceau Bourgogne décide à son tour d’écrire son histoire. Mais comme son glorieux aîné, rien ne le prédestine à une telle success-story. Les premiers tours sont laborieux, voire miraculeux. Lors du 6e tour, il faut une égalisation à la 117e minute à Sens (CFA 2) pour arracher une séance de tirs au but victorieuse (1-1, 4 tab à 3). Au 8e tour, il faut attendre la 122e pour que les Montcelliens égalisent à … 5-5 contre Montluçon (CFA 2) et remportent une interminable séances (9 tab à 8 pour 22 tentatives au total). C’est encore au bout de la nuit que les garçons de Lionel Large s’offrent le scalp de Bordeaux (L1) en huitièmes de finale (2-2, 5 tab à 4). Rois du money-time, les Bourguignons surprennent Lens dans les derniers instants en quarts (79e, 1-0) pour filer dans le dernier carré défier Sochaux. Mais il n’y a pas de troisième exploit au stade Jean-Laville de Gueugnon, ni de qualification pour la finale. Durant la prolongation, Montceau-les-Mines tombe les armes à la main face au futur vainqueur de l’épreuve (0-2).
Lorsqu’il s’engage sur le banc de l’US Quevilly en 2008, Régis Brouard se voit offrir un livre de la part des dirigeants. « Dans cet ouvrage, il y a toute l’histoire de Quevilly en Coupe de France. Cette compétition fait partie de son patrimoine et dès que vous arrivez au club, c’est une des premières discussions que vous entamez pour parler du sportif », confie le technicien à nos confrères de So Foot. Le message semble être passé puisque dès sa deuxième saison sur le banc du club normand, l’entraîneur quevillais emmène sa bande jusqu’en demi-finale. Sans jamais vraiment trembler, si ce n’est au huitième tour sur le terrain de Pacy-sur-Eure (National, 2-0 a.p.), l’USQ trace sa route jusqu’en 16e de finale où il défie son premier club pro de l’édition. Impuissant, Angers (L2) succombe (0-1) au stade Robert-Diochon de Rouen, tout comme Rennes (L1) le tour suivant (0-1). En quarts, la formation de Seine-Maritime encaisse son premier but (!) dans la compétition face à Boulogne-sur-Mer. Mais ça ne l’empêche pas de s’offrir un nouveau pensionnaire de l’élite (3-1) avant de rendre les armes face au Paris Saint-Germain (L1) à une marche du Stade de France (0-1). Une aventure qui sert de base à Régis Brouard et sa bande. Deux ans plus tard, l’USQ, désormais pensionnaire de National, parvient cette fois-ci à disputer la finale face à l’Olympique Lyonnais (0-1).
Chamboule-tout. Lors de la saison 2020-2021, le National 2 fait face – comme toute la planète – à l’épidémie de Coronavirus. Fin octobre, la Fédération française de football (FFF) décide alors de stopper le championnat en raison de la mise en place par le gouvernement d’un deuxième confinement. Privés de leur pain quotidien, les clubs du quatrième échelon s’en remettent à la Coupe de France pour se dégourdir. D’autant plus que la compétition est réadaptée jusqu’aux 16e de finale par l’instance, avec une voie réservée aux clubs pros et une autre aux amateurs. « Toutes les planètes se sont alignées pour nous, l’arrêt prématuré du championnat nous a permis de vivre pleinement la Coupe de France », s’est souvenu François Baudet, l’un des quatre présidents du Groupement Football Albanais Rumilly-Vallières. Promu en N2 pour la première fois de sa jeune histoire (fusion en 2018), le club de Haute-Savoie gravit les cols un par un. Le voisin Annecy (N1, 1-1, 6 tab à 5), Le Puy (N2, 4-0) et surtout Toulouse (L2, 2-0) perdent leur oxygène contre Fatsah Amghar et sa troupe. Mais pas l’AS Monaco (L1). Imperturbable, le club de la Principauté égare brusquement la cordée savoyarde (1-5). L’ascension s’arrête là, avec les honneurs.
L’escalade savoyarde a en tout cas donné des idées à l’un de ses homologues : le FC Versailles 78. Dès la saison suivante, le club des Yvelines épate à son tour son monde en franchissant huit montagnes, de son entrée en lice jusqu’aux quarts de finale. Pour viser les sommets, les efforts sont déployés dès le 6e tour, avec de courtes victoires contre Neuilly-sur-Marne (R2), l’Olympique Lumbrois (R1), Poissy (N2) et Sarre-Union (N3). Sans encore avoir eu à affronter de Yétis jusqu’à maintenant, le FCV78 de l’entraîneur Youssef Chibhi atteint les 16e de finale, son record historique dans la compétition. Mais en cette saison 2021-2022 durant laquelle ses jambes et son souffle sont affûtés, le club francilien repousse les limites et La Roche (N3) en fait les frais (4-0). Une montée en puissance à laquelle capitule même Toulouse au Stadium ! Le leader de Ligue 2 est écarté à la surprise générale par Kapit Djoco et sa bande (1-0), qui ne tremblent pas lors du choc 100 % N2 à Bergerac en quarts de finale (1-1, 5 tab à 5). Dans l’incapacité de recevoir la demi-finale dans son antre habituel ou même en Ile-de-France, Versailles est alors contraint de tracer sa voie royale à Nice. « On est un peu déçus, on aurait vraiment voulu partager ça avec les Versaillais, confie le coach versaillais dans les colonnes du Monde. Mais on va jouer à l’Allianz Riviera, c’est tellement rare dans la carrière d’un footballeur amateur. Et on se dit qu’on est à une marche du Stade de France. Rien que le dire, c’est tellement irréaliste, mais c’est la réalité. » Mais sur la Côte d’Azur, la réalité n’a rien d’une promenade et les Aiglons de Christophe Galtier mettent logiquement fin à l’aventure (0-2). Le Petit Poucet se consolera quelques semaines plus tard, en validant haut la main sa montée en National.
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