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Nicolas Basse·24 novembre 2018
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Nicolas Basse·24 novembre 2018
Delio Onnis fait partie de ces trĂšs nombreux Italiens ayant Ă©migrĂ© en Argentine au 20e siĂšcle. NĂ© prĂšs de Rome en 1948, sa famille sâinstalle dans un quartier de Buenos Aires en 1951. LĂ , il fait ses classes dans un petit club avant de sâengager pour Gimnasia la Plata.
Faisant partie de lâĂ©quipe surnommĂ©e Barredora, « bulldozer », il enchaine les matches incroyables et les prestations exĂ©crables. Une irrĂ©gularitĂ© qui caractĂ©rise beaucoup de grandes Ă©quipes Argentines de lâĂ©poque. Mieux : en 1970, les joueurs du Gimnasia la Plata refusent de jouer la demi-finale de Coupe dâArgentine. La raison ? Un dĂ©saccord financier avec la direction.
AprĂšs trois saisons oĂč il prouve son talent de fin buteur, il est transfĂ©rĂ© dans un grand club Français, par hazard. Alors que le grand Alfredo Obberti doit rejoindre la France et que tout est bouclĂ©, sa femme nâest pas du mĂȘme avis. Au dernier moment, les dirigeants de Reims se rabattent sur Onnis. Lorsquâil quitte lâArgentine Ă 23 ans, il a dĂ©jĂ 80 buts en 142 matches Ă son actif.
Il aura marquĂ© 299 buts en Ligue 1. Personne nâa fait mieux, et il faudra attendre des annĂ©es pour voir quelquâun lui arriver Ă la cheville. Et sa carriĂšre hexagonale commence au Stade de Reims, qui ne vit plus vraiment ses heures de gloire. MalgrĂ© tout, il inscrit 40 buts en deux saisons. En 1973, Carlos Bianchi arrive Ă Reims et Onnis atterrit Ă Monaco pour combler un vide offensif.
En sept annĂ©es en PrincipautĂ©, Onnis devient une lĂ©gende du club. En plus dâinscrire 223 buts avec le maillot rouge et blanc, il participe Ă la folle saison 77-78 durant laquelle Monaco remporte le championnat de France aprĂšs ĂȘtre remontĂ© de D2.
Ce vrai renard des surfaces au flair gĂ©nial quitte lâASM en 1980, mais reste jusquâen 1986 en France. Avec trois saisons Ă Tours puis autant Ă Toulon, il marque encore 113 buts. Lorsquâil prend sa retraite en 86, ses statistiques laissent rĂȘveur. En 584 matches avec des clubs français, il aura fait trembler les filets Ă 381 reprises, dont 299 en championnat. Un record, puisque le deuxiĂšme,Lacombe, pointe Ă 255 unitĂ©s. Et pour les buteurs en activitĂ© ? Cavani en est Ă 124. Soit moins de la moitiĂ©.
Lâamour fou de Monaco. Alors quâil est malheureux dans la Marne, seul, loin de sa famille et de ses amis, il fait un dĂ©placement Ă Monaco. Comme il le racontait au Monde en 2015 : « DĂšs mon premier jour Ă Monaco, jâai achetĂ© une carte postale, et Ă©crit Ă mes parents : âSi un jour lâASM me demande, jây vais Ă pied sâil le faut.ââ
La fin de ses annĂ©es monĂ©gasques se termine Ă©galement dans la passion. Alors quâil carbure avec lâASM, le club de la PrincipautĂ© tente de le remplacer par Johann Krankl, buteur en sĂ©rie du Rapid Vienne. Sans succĂšs, puisque lâattaquant refuse. Revenant, contraints, sur leur dĂ©cision, ils offrent une derniĂšre annĂ©e de contrat Ă Onnis. Celui-ci, vexĂ©, refuse : Ils « sont revenus vers moi avec une proposition dâune seule annĂ©e de contrat. CâĂ©tait blessant. Je suis parti Ă Tours, qui me proposait trois fois plus. Ma femme et moi, on pleurait en quittant Monaco. »
Trop attachĂ© Ă Monaco, il nâen restera pas longtemps Ă©loignĂ©. AprĂšs une tentative peu convaincue de reconversion en tant quâentraineur, Delio Onnis revient vivre sur le Rocher et mĂšne une vie entre la PrincipautĂ© et lâArgentine.
Pas fait pour entraineur mais ayant le flair intact, Onnis devient finalement recruteur pour lâAS Monaco pendant de nombreuses annĂ©es avant de prodiguer ses conseils aux jeunes attaquants du centre de formation.
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