Lucarne Opposée
·26 janvier 2023
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·26 janvier 2023
Début du premier semestre du championnat colombien hier soir avec un bien triste 0-0 entre Bucarmanga et Envigado. Un championnat où les yeux seront tournés vers Junior qui a réussi l’exploit de faire revenir Juan Fernando Quintero.
C’est parti pour la version 2023 de la Liga BetPlay. Même format que l’année précédente avec vingt journées (jusque mi-mai), la journée de clásico est maintenue, avant des quadrangulaires et une finale en aller-retour. Toujours pas de quoi aider les équipes sur la scène continentale, d’autant plus que les clubs de Bogotá ne pourront pas utiliser leur stade jusque mi-février en raison de la phase finale du Sudamericano.
Évidemment impossible de ne pas mettre Junior dans cette catégorie. En cette année d’élection municipale, la famille Char a frappé fort avec l’arrivée de Juan Fernando Quintero. L’international colombien, laissé libre par River Plate faute de n’avoir pu se mettre d’accord avec le club en raison notamment de la situation économique locale, est le nouveau joyau de la couronne. Son association avec Bacca est très alléchante sur le papier et depuis très longtemps le championnat n’avait pas eu de paire aussi forte. Mais le numéro dix n’est pas la seule recrue, loin de là. Les champions sortants Léider Berrio et Brayan León sont venus garnir les rangs. Au milieu Carlos Sierra a tout d’une bonne pioche. Remaniement derrière avec les arrivées d’Amaury Torralvo et d’Edwin Herrera, tous deux venus de la capitale. Seul hic, de taille, l’homme sur le banc. Arturo Reyes, ancien sélectionneur des espoirs, a vu son intérim être prolongé. Plus formateur que manieur de star, il n’est pas certain qu’il résiste aux premiers vents contraire. À noter aussi un retour notable, celui de Vladimir Hernández. Le désormais ex-joueur du DIM avait été très largement applaudi lors de sa dernière venue au Metropolitano. Avec son mercato XXL (à l’échelle de la Colombie évidemment) qui n’est pas terminé d’ailleurs, Junior est naturellement candidat au titre pour enfin accrocher sa dixième étoile.
Photo : JESUS RICO/AFP via Getty Images
Le deuxième candidat, Millonarios, a moins bougé, mais s’est qualitativement renforcé, surtout au poste de numéro neuf. Leonardo Castro a participé à la grande saignée du champion pour rejoindre le club embajador alors que Fernando Uribe fait son retour au club après une saison à Barranquilla où il a très peu joué, comme Daniel Giraldo et Jorge Arias, de retour également. Le dernier cité va étoffer un effectif où Andrés Llinas et Juan Pablo Vargas étaient bien seuls. Un seul départ majeur, qui a bien rempli les caisses, celui de Carlos Gómez en MLS et qui sera remplacé numériquement par le jeune Óscar Cortés. Le joueur colombien qui s’est illustré avec un doublé contre le Pérou au Sudamericano aura beaucoup plus de temps de jeu cette année. Si les joueurs de Gamero se sont loupés aux quadrangulaires en décembre dernier, les dirigeants ont décidé de ne pas faire table rase et de maintenir le cap. Difficile de ne pas imaginer Millonarios jouer les premiers rôles dans un championnat où les coachs sautent comme des bouchons de champagne un 31 décembre au soir. Deuxième club le plus titré du pays, le club de la capitale rêve de rattraper son grand rival de Medellín.
Dans la liste des outsiders, le premier nom peut paraître assez surprenant. L’Once Caldas a réalisé certainement un des mercatos les plus attrayants. Auteur d’une excellente saison avec Bucaramanga, Dayro Moreno est revenu dans un club où il a explosé il y a dix ans et viendra combler le départ d’Ayron del Valle. Il est revenu avec Sherman Cárdenas dans ses bagages et son excellente qualité de passe. Dans les couloirs, Jhon Pajoy, Luis Miranda et David Lemos ne sont pas les plus maladroits non plus. La série incroyable qui touche le club de Manizales (qui n’a plus réussi à se qualifier pour la suite de la phase régulière depuis fin 2018) pourrait bien prendre fin ce semestre. Mention spéciale aussi aux dirigeants qui ont pris la décision de maintenir l’excellent Diego Corredor sur le banc et qui sera donc une équipe à prendre très au sérieux ce semestre.
Qualifié pour le tour préliminaire de la Libertadores, le Deportivo Independiente Medellín a fait ce qui fallait pour faire au moins aussi bien que lors du dernier semestre. Le finaliste du dernier championnat s’est lui aussi trouvé une nouvelle ligne d’attaque. Laissé libre par Junior, Edwin Cetré apportera son dynamisme sur le côté droit. Dans son couloir il aura l’ancien de l’Atlético Nacional, Jonathan Marulanda derrière lui. De l’autre côté, Andrés Ibarguën devrait être le titulaire du poste offensivement. En pointe, l’une des plus belles armadas du championnat. Longtemps annoncé sur le départ Luciano Pons est resté, comme Diber Cambindo. La bonne nouvelle c’est que Jorge Cabezas sera dans l’effectif jusqu’en juin. Le jeune attaquant qui dispute actuellement le Sudamericano a été prêté par Watford. Il disputera ses premières minutes dans l’élite puisqu’il évoluait jusque-là en deuxième division au Real Cartagena.
Si Santa Fe a perdu son coach, parti diriger un petit club uruguayen, le club cardinale a lui aussi fait son coup d’éclat avec l’arrivée d’Hugo Rodallega. L’ancien international colombien voulait revenir au pays et il n’a pas manqué de courtisans. C’est finalement dans la capitale qu’il va débarquer et il sera entouré de sacrés tauliers. Laissé libre par Junior, Fabián Sambueza est de retour. Retour aussi pour Juan Daniel Roa et pour l’autre joueur d’expérience qui pourra servir son nouveau buteur, Cristian Marrugo. Le vainqueur de la Sudamericana 2015 pourra aussi compter sur l’attraction de l’année dernière, Alexis Castillo Manyoma. Avec un hic, comme pour Rangel à l’époque, dans son contrat il y a une clause qui lui permet de partir à la moindre offre (y compris par exemple si un club européen ou nord-américain vient le chercher dès cet hiver). La charnière sera intéressante aussi puisqu’aux côtés de l’international espoir Kevin Mantilla on retrouvera l’ancien de l’América Marlon Torres.
Le plus grand brouillard sur ce début de saison c’est l’Atlético Nacional. Si vous avez écouté le 9-10 du 16 janvier, vous savez qu’il y a une grosse fracture entre la direction et les supporters. Le club, qui a raté la qualification lors du dernier semestre, avancera sur des œufs et la situation sera explosive, au moins sur les quatre premiers matchs. Les recrues sont pourtant arrivées. Le club verdolaga aura une charnière toute neuve. Enfin toute neuve c’est relatif puisque le vétéran Cristian Zapata va tranquillement terminer sa carrière du côté de Medellín. Il évoluera aux côtés de Sergio Mosquera, ancien capitaine du Deportes Tolima. Si sa défense fait dans le local (on peut rajouter Juan Felipe Aguirre), son attaque sera brésilienne avec deux arrivées. Première recrue en provenance de Bolívar, Francisco Da Costa sera très attendu au vu de sa saison en Bolivie. À ses côtés le jeune Jader Gentil a été prêté par l’Athletico Paranaense et cherchera à faire sa première saison pleine au plus niveau. Le match contre l’Once Caldas jeudi soir est déjà crucial.
Incertitude aussi du côté de Cali. On va commencer par le Deportivo Cali. Auteur d’une année 2022 catastrophique, le club sera clairement menacé s’il ne relève pas la tête. Jorge Luis Pinto sera aux manettes et l’ancien sélectionneur du Costa Rica aura du pain sur la planche. En grande difficulté financière, tous les gros salaires sont partis, Teó, Guillermo Burdisso ou Ángelo Rodríguez pour ne citer qu’eux. Ancien de Tolima, le Paraguayen Gustavo Ramñirez sera chargé de faire trembler les filets. De retour de prêt Jhon Vásquez et sa vitesse pourront aussi débloquer certaines rencontres. Enfin, la recrue inattendue vient de l’Atlético Nacional puisque Daniel Mantilla a rejoint le club azucarero. Si la méthode Pinto a fait ses preuves, elle a fini par s’essouffler assez rapidement du côté de Millonarios après six bons mois. D’autant plus que le caractère trempé de Pinto pourrait faire exploser son vestiaire.
Incertitude aussi pour l’América. S’il n’y a pas eu de changements de coach, le vestiaire a quant à lui beaucoup bougé. Exit certains cadres comme Joel Graterol, Carlos Sierra ou Marlon Torres. Le club escarlata a réussi quelques coups, notamment dans les couloirs avec les arrivées de Cristian Barrios (qui évoluait à Patriotas) mais surtout Darwin Quintero qui a été libéré par Houston Dynamo. Deux Argentins sont aussi arrivés pour animer les couloirs, Andrés Sarmiento et Facundo Suárez. L’ambiance n’est pas non plus au beau fixe entre la direction et les supporters qui rapprochent notamment au propriétaire d’avoir des oursins dans les poches. Au vu des nombreux départs et du peu de choses vues en fin d’année dernière, bien difficile d’avoir une véritable idée de ce que peut faire l’América cette année. La bonne nouvelle est que Iago Falque semble en pleine forme.
Comme prévu le champion sortant, le Deportivo Pereira, s’est fait piller. Tous les cadres ont plié bagage, treize départs en tout, et donc tout le onze de départ doit être reconstruit. Fâcheux alors que le club jouera sur trois tableaux cette année avec la Libertadores. Une Libertadores où il fera clairement office de Petit Poucet. Évidemment le club a recruté pour pallier les départs et parmi les joueurs les plus expérimentés on peut citer le gardien Aldair Quintana. En difficulté à l’Atlético Nacional où il jouait peu et était chahuté par les supporters, ce transfert ressemble à une bonne idée. Devant la doublette Yesus Cabrera-Ángelo Rodríguez a aussi un beau bagage en première division, tout comme Arley Rodríguez qui arrive lui du Pérou. En défense centrale, le club a récupéré Geisson Perea qui évoluait du côté de Santa Fe et qui a montré quelques signes inquiétants. Enfin, un joueur sera à suivre avec attention, le milieu défensif Yílmar Velásquez. Formé à l’Atlético Nacional et prêté jusque juin par Santa Fe, il peut complètement exploser cette année. Puissant, très actif, la Libertadores sera un test pour savoir jusqu’où il peut aller.
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