Lucarne Opposée
·27 août 2025
Argentine – Clausura 2025 : de la mano de un Ángel

In partnership with
Yahoo sportsLucarne Opposée
·27 août 2025
Il est des histoires qui semblent trop belles pour ne pas avoir été romancées. Puis il y a les destins. Celui d’Ángel Di María ne cesse de s’écrire en lettres jaunes et bleues. Celles d’une légende.
Le retour de l’élu semblait déjà suffisamment beau pour nous réconcilier avec le football. Qu’importait alors que Central ait pris ses premiers points du Clausura sur deux penalties de son iconique numéro 11 et que les Canallas peinent généralement à créer véritablement du danger. Qu’importait les points perdus, en particulier à la maison face à San Martín dans un match sans grande émotion. L’heure du clásico rosarino était attendue comme jamais. Car tout le monde se doutait qu’il basculerait sur un geste unique, qu’un Ángel viendrait poursuivre la formidable série d’invincibilité de Central sur Newell’s (cinq victoires et un nul avant ce week-end, un seul but encaissé sur cette période initiée en juillet 2022, deux seules victoires pour la Lepra lors des vingt-huit derniers clásicos). C’est donc ce qu’il s’est passé.
Comme souvent en Liga Professional, le match a été des plus fermés. Newell’s a d’abord cherché à isoler Di María, proposant un bloc dense que les Canallas ne parvenaient quasiment pas à faire céder. Comme tout clásico, le match fut âpre, tendu, haché. Et longtemps on a senti poindre un énième 0-0 sans grand relief. Mais au pays de Fontanarrosa, les histoires s’écrivent à tout moment. 80e minute, un énième coup franc, bien trop lointain semblait-il. El Fideo s’approche, embrasse le ballon et le caresse de son pied gauche. Au bout de cette folle courbe, l’envol de Juan Espínola était vain, ne faisant qu’illustrer un chef-d'œuvre. Ce but, le seul de la rencontre, restera probablement l’un des plus beaux buts de l’immense histoire d’Ángel Di María. Il sera aussi et surtout celui dont on se souviendra, faisant du clásico du 23 août 2025 une source d’histoires que l’on racontera. Celle qui vît un champion du monde gagner le premier clásico rosarino de sa carrière et embraser un Gigante de Arrroyito qui ne rêve désormais que d’une chose pour la peut-être dernière saison sur un terrain de sa dernière légende : aller décrocher le titre et conserver sa première place à la table annuelle.
Un titre qui est encore bien loin à envisager, d’autant que les écarts sont réduits, les huit premiers de chaque Zona se tenant en seulement quatre points. Parmi ces top 8, on retrouve quelques géants. River, toujours invaincu, peine à séduire sur la durée, la double sortie en Libertadores a guère convaincu, le nul concédé sur le fil face à Lanús au terme d’un match poussif. Reste que dans ce choc de leaders, River demeure invaincu. Mais derrière le Millo, Vélez, lui aussi qualifié pour les quarts de Libertadores, renait clairement sous la direction de Guillermo Barros-Schelotto et notamment ses « anciens » de River (Romero, Aliendro, Mammana, Elías Gómez, Manuel Lanzini entrant en jeu). Le Fortín s’impose à Mendoza face à Godoy Cruz et revient à un point de River, emmenant dans son sillage San Lorenzo et Riestra.
Dans la Zona A, alors que la crise semblait emporter tout Boca, les deux victoires de rang de la bande à Miguel Ángel Russo pourrait enfin donner de l’air aux Xeneizes. L’équilibre reste évidemment précaire même si l’on voit du mieux dans le jeu, comme par hasard alors que Russo répétait son onze de départ, une première depuis mars dernier. Brian Aguirre semble retrouvé, Edinson Cavani a inscrit son premier but en championnat depuis mars, Leandro Paredes semble avoir changé cette équipe. Reste à savoir si cela peut durer. Quoi qu’il en soit, ces deux victoires permettent à Boca de rester à trois longueurs du leader Estudiantes et de revenir surtout à trois points de Central, à un seul de River dans la lutte pour la Libertadores via la table annuelle. De quoi davantage pimenter les prochaines semaines.
Photo : Luciano Bisbal/Getty Images