Le Petit Lillois
·22 août 2025
« Claude Puel m’a tué » : Mathieu Bodmer « a vomi » pendant « six mois » après son arrivée au LOSC

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·22 août 2025
Directeur sportif du Havre AC, en Normandie, Mathieu Bodmer est récemment revenu sur son arrivée au LOSC, là où Claude Puel lui a mis la misère.
Membre de l’équipe dirigeante du Havre AC, écurie qui se maintient tant bien que mal en Ligue 1 chaque saison, Mathieu Bodmer (42 ans) possède une longue carrière de footballeur derrière lui. Cette dernière l’avait d’ailleurs amené jusqu’à Lille, qu’il rejoignait en provenance du SM Caen en 2003. Il est récemment revenu, dans l’émission Oui Hustle diffusée sur Youtube, sur cette période de sa vie. Pour cela, il faut retourner vingt ans en arrière.
Lorsque Mathieu Bodmer posait ses valises dans le Nord, il disposait d’un bagage constitué de 87 rencontres accumulées à Caen à l’âge de 20 ans. Il se souvient de son arrivée au LOSC comme si c’était hier : « Je n’avais pas parlé avec Claude Puel avant de signer. On signe, puis on fait l’habituel repas au club house. Et là, il me tue, se rappelle-t-il. Pour te dire, à la fin du repas, je me demande pourquoi j’ai signé, pourquoi je n’avais pas parlé avec lui avant. Grosso modo, il me dit que je suis un joueur de quartier, que je suis technique, machin, mais qu’en fait, je ne suis pas fait pour le haut niveau. Il fallait que je fasse de la musculation, que j’aille courir, que je fasse des duels. Je me demande ce qu’il me raconte. Mais il avait raison », juge-t-il avec du recul.
« Pendant six mois, il nous a façonnés »
Le natif d’Évreux se souvient de son statut de l’époque : « En fait, à Caen, cela faisait six ans que j’étais là et j’étais considéré comme un des meilleurs joueurs du club. C’est à dire qu’on me laissait tout faire, avoue-t-il. Je ne voulais pas courir, je ne courais pas. Je ne voulais pas faire de musculation, je n’en faisais pas. Je ne dormais pas la nuit, ça ne dérangeait personne. J’arrivais fatigué à l’entraînement… Bref, c’était trop. Sauf qu’on m’a toujours chouchouté parce qu’il y avait une petite valeur marchande et que j’étais un pur produit caennais. Lui (Claude Puel), du jour au lendemain, il me tue », déclare-t-il, mettant ainsi du contexte sur les conditions de son arrivée dans le Nord.
« Pendant les six premiers mois, je n’étais pas titulaire. Il y avait Jean II Makoun, Benoit Cheyrou, Steph’ Dumont… Il y avait du monde, une belle équipe. On fait un entraînement athlétique, le genre de trucs pour lesquels j’étais nul. Quand j’arrive à Lille, je ne devais même pas avoir une VMA de 15. Aujourd’hui, ce sont des garçons de 14 ou 15 ans qui ont ça. Moi, j’avais 20 ans mais je n’avais quasiment jamais travaillé. J’étais feignant », avoue Mathieu Bodmer.
« Sans lui, j’aurais simplement été un bon joueur de foot. Rien de plus »
« C’est réellement au mois de janvier où il me lance. À cette période, on refait cet entraînement et on tient avec Matt Moussilou. On ne vomit plus, ce que l’on faisait tout le temps avant pour te dire à quel point c’était dur, relate-t-il. C’est là qu’il a dit que l’on était prêts et qu’il allait nous lancer. C’est là qu’on démarre. Pendant six mois, il nous a façonnés. Je prends plus de dix kilos de muscle, la VMA augmente, je peux répéter les efforts et faire mal dans les duels. Après ces six mois, il est revenu me voir et m’a dit que là, j’étais devenu un joueur de foot. Là, j’étais prêt pour le haut niveau. »
C’est ainsi que vient le temps de conclure pour Mathieu Bodmer, lui qui paraît aujourd’hui éternellement reconnaissant envers Claude Puel : « Tout ce qu’il avait dit était vrai et heureusement que j’ai fait tout ça. Sinon, j’aurais été un bon joueur de foot, par ma technique, mais pour jouer des compétitions européennes ou du haut de tableau, c’est lui qui m’a peaufiné. J’aurais loupé quelque chose sinon », estime-il avec du recul, plus de vingt ans plus tard.