Christophe Pelissier (ex-Amiens SC) : « On ne se rend pas compte du bonheur donné » | OneFootball

A un peu plus d’une semaine de son retour au stade de la Licorne, cinq ans après son départ de l’Amiens SC, Christophe Pelissier a accordé une longue interview à Darren Tulett dans le cadre du podcast intitulé les matches de ma vie de beIN Sports. L’actuel entraîneur d’Auxerre revient notamment sur l’incroyable match de la montée à Reims, le 19 mai 2017.

Son adaptation à l’Amiens SC

« J’ai eu quelques doutes quand j’ai quitté Luzenac et que je suis arrivé à Amiens. C’était un club structuré et je me suis demandé si ma façon de voir les choses aller coller au monde professionnel. Les doutes ont rapidement été dissipés. Non pas parce qu’il y avait des résultats, mais je me suis simplement demandé pourquoi ils étaient venus me chercher. S’ils sont venus me chercher, c’est parce que j’avais des résultats avec ma façon de faire. Je me suis donc dit que j’allais essayer de faire comme ça et voir si ça marche. Après, bien sûr, il faut s’adapter à la situation. Maintenant, même à haut niveau, en Ligue 1, les réussites sont souvent dues à l’unité, au partage. C’est ma façon de voir les choses. Il faut rester soi-même. »

Le match de la montée en Ligue 1

« On gagne 3-2 à la 85e minute à Brest et on revient à cinq points. J’ai le souvenir que les joueurs rigolent dans le vestiaire en disant qu’on va monter en Ligue 1. Le match suivant, on gagne et les autres ne gagnent pas. On fait cinq victoires consécutives et on se retrouve tous à un point d’écart avec Lens, Brest, Troyes, Strasbourg. On est devant (ndlr 2e), mais c’est serré. La seule certitude, c’est qu’on monte en gagnant à Reims. Quand on part de l’hôtel et qu’on arrive au stade, on a l’impression que tout Amiens s’est déplacé, il y a plus de 8 000 personnes. La ville s’est prise au jeu. On mène rapidement 1-0, mais on se fait égaliser.

Puis, il arrive la 96e minute, avec un coup franc pour nous. J’entends le quatrième arbitre dire qu’il reste dix secondes. Il y a ce fameux coup franc avec la balle qui rebondit deux fois dans la surface, puis ce but. Là, on est déconnecté. Quand on revoit les images, pour nous, c’est quelque chose d’inconcevable. J’ai revu le multiplex pendant le confinement, j’en avais encore la chair de poule. Le lendemain, on est reçu à la mairie et c’est France 98 dehors. Il y a 10 000 personnes devant le parvis de la mairie. Cela a été un week-end très festif. Sur le moment, on ne se rend pas compte du bonheur donné. On voit les choses, mais on a du mal à les ressentir pleinement. »

Source : beIN Sports

Crédits photo : FRANCOIS NASCIMBENI/AFP/Getty Images