Pailladins d’Ailleurs #HS – On WORLD tour | OneFootball

Premier hors-série de notre chronique culte Pailladins d’Ailleurs. Hors-série car cette fois-ci ce n’est pas un pays qu’on va découvrir mais près d’une douzaine à travers le voyage d’Auguste et Pauline sur trois continents : l’Amérique du Sud, L’Océanie et l’Asie. Un an à des milliers de kilomètres de la Mosson mais sans jamais quitter son maillot du MHSC sur le dos.

Explique-nous un peu qu’est-ce qui t’as motivé à partir en « tour du monde » ?

J’avais toujours eu envie de voyager mes avec mes études de médecine, je me suis retrouvé un peu bloqué. Après 6 années d’études, je suis rentré à l’internat à 24 ans, je l’ai terminé à 29 ans et pendant toute cette période, j’avais le droit à 2-3 semaines maximum de vacances donc c’est impossible de construire un vrai projet sur un an. Une fois ma thèse passée, j’ai vraiment senti que c’était le bon moment parce qu’après j’allais m’installer, j’étais dans un moment de transition idéal pour ce type d’aventure.

Le premier truc qui m’a frappé c’est la quantité et la qualité des photos que tu m’as transmis, qui est derrière tout ça ?

En fait ce n’est pas du tout pensé, mon père m’a offert un maillot d’entraînement juste avant que je parte. J’ai commencé à le mettre dès que je partais à un endroit fou et je demandais à ma copine de me prendre en photo. Petit à petit, je me suis pris au jeu. En tout, j’ai des photos avec ce maillot dans 24 endroits différents, ça fait des supers souvenirs. À la base, je pensais partir avec le maillot floqué Savanier mais ce maillot d’entraînement rend parfait au final avec le « MHSC » dans le dos et il était plus discret me permettait de le mettre en ville et tout.

Bon on parle de « tour du monde », mais au final c’est une douzaine de pays. Quel a été ton trajet ? Ça peut donner des idées à certains !

Alors, on a utilisé une application qui s’appelle Polarstep pour suivre nos pas tout au long de notre voyage, le lien est encore disponible. L’idée c’était de diviser le voyage en deux parties : plus ou moins six mois en Amérique du Sud et six mois dans la zone Océanie-Asie. Pour être très exact, on a fait : Montpellier – Barcelone en voiture, puis Barcelone – Bogota, une fois en Colombie on est parti en Equateur, puis le Chili, la Bolivie et on est arrivé en Argentine. On a fait la région de Buenos Aires, puis la Patagonie. Après, on a fait un Santiago de Chile – Nouvelle Zélande. On a ensuite rejoint l’Australie, l’Indonésie, le Vietnam, le Cambodge et le Laos. On a terminé avec le Népal, et on est rentrés via un Katmandou – Paris.

J’imagine que c’est difficile à choisir mais est-ce que tu as un moment marquant, que tu retiens de ton voyage ?

Je crois que c’est le match que je fais à Boca. C’est très très dur d’obtenir des places mais j’ai réussi à trouver un Français expatrié en Argentine. Je m’y étais pris bien deux mois à l’avance, on s’était donné une date et je lui avais dit que je lui donnerais l’argent en main propre le jour du match. On arrive au jour J, je lui donne l’argent et mon beau-père, qui était venu nous rendre visite à ce moment, me dit : « Je crois qu’il y a un problème, le match n’est pas aujourd’hui, comme t’as dit le gars, c’est demain ». Là je vérifie sur L’Équipe et je vois qu’il a raison, je croyais vraiment m’être fait pigeonner. Au final, j’appelle le mec. Il faut savoir que c’est un bon vivant, un fêtard et il me dit : « Ah putain, oui désolé, j’étais à l’ouest c’est demain le match ». Finalement, aucun souci, le mec était rentré dans les groupes de supporters locaux et du coup, il nous invite vers 13h-14h dans un petit local à faire un asado, puis à boire des coups dans un bar avec des supporters. C’était dingue, ils voulaient tous m’échanger mon maillot mais c’était impossible parce que c’était le seul que j’avais et j’avais mon projet de prendre des photos avec. Du coup, il y a un supporter qui m’a quand même filé un bracelet. Le quartier était censé être un peu chaud mais franchement j’ai pas du tout senti ça, en plus on était partis en famille avec ma copine, sa cousine, sa sœur et ses deux parents. Franchement, ils ne sont pas très foot mais ils ont adoré. Quand tu rentres dans le stade c’est quelque chose. C’est aussi très différent de la tradition de supporterisme qu’on a en Europe, tu n’as pas vraiment d’insultes t’as de très longs chants.

Est-ce que à l’inverse tu as eu des galères ?

Franchement comme je te l’ai dit, tout s’est passé nickel mais quand on est passé de l’Équateur au Pérou, on est resté bloqués trois jours sans rien pouvoir faire. En fait, il y a eu une tentative de coup d’état et des émeutes tout le pays était paralysé donc plus aucun bus ne circulait, tous les lieux touristiques étaient fermés. [Il s’agissait en fait d’une tentative d’auto-coup d’État mené le 7 décembre 2022 par le Président de la République, Pedro Castillo, pour échapper à une motion de destitution à son encontre. Il a tenté de gouverner par décret et de former un gouvernement d’urgence pour écrire une nouvelle constitution. Mais le non-soutien de l’armée et le contre-pouvoir des institutions péruviennes a permis de déjouer cet auto-coup d’état, ndlr]. On est donc partis visiter la Bolivie à la place.

Le voyage c’est aussi des rencontres, ça a donné quoi sur ce plan-là ?

On dormait surtout dans des petits hôtels peu d’auberges de jeunesse car au final ça ne nous revenait pas bien plus cher. Mais on a fait plein de rencontres notamment des gens pour faire un bout de chemin : en Amérique du Sud, un couple de Suisses et un Brestois au Laos. Sinon j’ai un pote qui est venu nous rejoindre au Népal et la famille de ma copine qui est passée en Argentine.

Est-ce que t’as une anecdote, un truc fou ou improbable qui t’es arrivé ?

Je pense que le truc le plus étonnant c’était quand on était à La Paz en Bolivie, on a trouvé un bar qui diffusait Montpellier – Paris. Bon, on a perdu 3-1, mais c’était cool de voir ton équipe en direct parce que sinon je suivais essentiellement les résultats à travers les lives de l’Équipe. Sinon parfois dans les files d’attente pour aller voir un monument, t’avais un Français ou deux qui me criaient « Allez la Paillade ».

Et le retour, ce n’est pas trop dur ?

Franchement non pas trop. On savait qu’on partait un an, c’était très organisé, on savait que c’était du 16 novembre 2022 au 27 septembre 2023. Quand t’as une date, un itinéraire, tu sais aussi qu’il y a une fin. Il faut voir que j’avais pas vu mes parents, mes amis, pendant un an, donc j’avais aussi envie de les revoir. La nostalgie c’est un peu venu après avec l’hiver, le mauvais temps. En plus je vis à Dijon donc tu peux imaginer. Mais bon là bonne nouvelle c’est qu’après plus de cinq ans en Bourgogne, normalement, je reviens à Montpellier en septembre. Je vais me reprendre l’abo et voir les matchs au stade.

C’est sûr que c’est mieux que de les vivre à travers un live L’Équipe.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des autres épisodes de Pailladins d’ailleurs en parcourant cette carte interactive.

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