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·17 de agosto de 2025
LOSC : à la conquête du Nord et de la Coupe du monde, qui est Berke Özer, le remplaçant de Lucas Chevalier ?

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·17 de agosto de 2025
Septième recrue estivale du LOSC, Berke Özer débarque en Ligue 1 avec un défi de taille : faire oublier Lucas Chevalier, parti rejoindre le Paris Saint-Germain. Auteur d’une saison pleine sous les couleurs d’Eyüpspor, le gardien turc saura-t-il s’imposer dans le Nord ? Pour Nicolas Sarnak, commentateur de la Süper Lig sur BeIN Sports, sa capacité d’adaptation sera la clé. Présentation.
Pur produit de la formation turque, Berke Özer débute sa carrière professionnelle avec l’Altınordu FK, en deuxième division turque, à seulement 16 ans, 10 mois et 25 jours. D’abord remplaçant d’Erce Kardeşler, il grappille du temps de jeu et dispute, quelques mois plus tard, la Coupe du monde U17 avec la Turquie en tant que titulaire. Mais son parcours s’arrête dès la phase de groupes. Après seulement huit matchs en championnat, son potentiel attire Fenerbahçe, qui dépense 2,5 millions d’euros pour le recruter en 2018, alors qu’il n’a que 18 ans.
Mais barré par la concurrence, Özer ne parvient pas à s’imposer et ne joue aucun match de Süper Lig. Pour trouver du temps de jeu, il est prêté deux saisons au KVC Westerlo, en deuxième division belge. Pour la première fois de sa carrière, il découvre un vrai rôle de titulaire et dispute 46 matchs pour 49 buts encaissés et 14 clean sheets. Un bilan honorable pour sa première expérience hors de son pays natal.
De retour à Istanbul en 2021, il intègre la rotation derrière Altay Bayındır mais peine à convaincre. Brillant sur certaines séquences mais coupable de grosses erreurs, il est très souvent irrégulier et n’arrive pas à gérer la pression du haut niveau. Non satisfait de ses performances, Fenerbahçe ne prolonge pas son contrat, et il quitte le club libre deux ans après son arrivée.
En quête d’un nouveau départ, Berke Özer décide de rallier le Portimonense SAD, en Liga Portugal. Mais son aventure vire au fiasco : avec seulement deux matchs disputés en coupe, ponctués par deux éliminations (2-0 face à Vilaverdense en Taça de Portugal, puis contre le CD Nacional en Allianz Cup), le gardien quitte le club après seulement six mois. Il retourne alors en Turquie en janvier 2023, et s’engage avec Eyüpspor en deuxième division, avant d’être prêté une semaine plus tard à l’Ümraniyespor, en quête de maintien en Süper Lig. Malgré cinq titularisations, la mission échoue : le club termine 17e et descend en Trendyol 1.Lig.
Sur les six premiers mois l’an dernier, c’est le meilleur gardien du championnat.Nicolas Sarnak, commentateur de la Süper Lig sur bein Sports.
De retour à Eyüpspor, Özer retrouve des responsabilités. Titulaire, il joue un rôle majeur dans le titre de champion de deuxième division et la première montée historique du club en Süper Lig. Dans la continuité de son excellente saison, le nouveau joueur du LOSC s’impose en première division et impressionne Nicolas Sarnak, commentateur du championnat turc sur bein Sports : « Sur les six premiers mois l’an dernier, c’est le meilleur gardien du championnat. Il est devant des portiers comme Dominik Livaković (Fenerbahçe) ou Fernando Muslera (Galatasaray). Il dégageait un vrai sentiment de sécurité pour sa défense », affirme-il.
Eyüpspor et le portier turc réalisent alors une saison historique : 6e de Süper Lig avec 53 points, ils se retrouvent à une unité de la 5e place, synonyme de barrage de Ligue Europa Conférence. Mais les Jaune et Violet pourront regretter leur fin de parcours, marquée par cinq défaites sur les six derniers matchs. « À partir de février, ça a été plus compliqué pour lui et pour Eyüpspor. On l’a vu un peu moins souverain dans ses interventions », précise-t-il. Après cette année exceptionnelle, il est temps pour le joueur de 25 ans de passer à l’étape supérieure.
Depuis que le LOSC savait que Lucas Chevalier allait quitter le club cet été, Olivier Létang s’activait pour trouver un successeur. Le président lillois a finalement misé sur Berke Özer, qui s’est engagé jusqu’en 2029. Un profil intéressant, doté de nombreuses qualités, mais qui ne pourra pas proposer les mêmes garanties que le Français : « C’est un gardien très moderne, grand et qui prend beaucoup de places dans le but. Il a de très bons réflexes sur sa ligne et il peut très vite se coucher au sol. Par rapport à Chevalier, il est forcément moins référencé. Son jeu au pied est moins bon que celui de son prédécesseur. »
Quand il est souvent sollicité, il fait des merveilles mais c’est moins le cas s’il a seulement un ou deux arrêts à faire par match.Nicolas Sarnak, commentateur de la Süper Lig sur bein Sports.
Il faudra donc, pour Bruno Genesio et son staff, continuer de le faire progresser, notamment sur la régularité de ses performances et sur le plan mental : « Sans parler de faiblesses, je parlerais d’interrogation plutôt : est-il capable de passer à l’étage supérieur, à Lille, où le niveau et les exigences seront plus élevées qu’à Eyüpspor… Quand il est souvent sollicité, il fait des merveilles mais c’est moins le cas s’il a seulement un ou deux arrêts à faire par match, comme on a pu le voir lors de son passage à Fenerbahçe, où la pression était très forte », décrit-il.
LOSC
À seulement 25 ans, Özer va découvrir pour la première fois de sa carrière un des cinq grands championnats, ainsi qu’une aventure européenne où il aura un rôle important à jouer. Pour Sarnak, son évolution dépendra de son adaptation à ce nouvel environnement : « Oui à 25 ans, il peut bien sûr progresser et prendre une nouvelle dimension. Il faudra surveiller aussi sa capacité à « s’exporter » en Ligue 1, loin de sa zone de confort à Istanbul où Arda Turan lui avait donné énormément de confiance. »
Recruté pour 4,5 millions d’euros plus 500 000 euros de bonus, le montant du transfert semble cohérent, les Dogues n’étant pas les seuls intéressés dans le dossier : « Je pense que c’est justifié et en rapport avec le prix du marché. Galatasaray s’est penché sur son dossier ces derniers mois, avant de finalement viser un portier plus expérimenté, mais on évoquait cet ordre de montant pour Berke Özer », confie le commentateur.
Son nouveau statut d’international peut le mettre sous pression.Nicolas Sarnak, commentateur de la Süper Lig sur bein Sports.
Au-delà du défi lillois, l’ancien d’Eyüpspor nourrit désormais de grandes ambitions avec sa sélection. Özer a connu sa première apparition sous le maillot de la Turquie lors de la victoire face aux États-Unis (1-2), le 7 juin dernier. C’est donc une place de titulaire pour la Coupe du monde qui pourrait se jouer dans les prochains mois, où il ne devra pas se laisser déconcentrer : « Son nouveau statut d’international peut le mettre sous pression car il a clairement une carte à jouer pour être le titulaire de la Turquie en cas de qualification (à la Coupe du monde, ndlr). Actuellement, c’est le numéro 3 dans la tête du sélectionneur Vincenzo Montella. »
Avec son transfert à Lille, Özer change de dimension et gagne une médiatisation encore plus forte : « En partant au LOSC, il fait le grand saut en quelque sorte et si ces performances suivent, il peut déloger les deux hommes devant lui (Mert Günok et Ugurcan Cakir). Encore une fois, il va jouer à un niveau plus important à Lille et on ne peut pas être certain qu’il soit capable d’assumer ce nouveau statut. » Ses premiers mois dans le Nord seront donc déterminants, avec l’espoir de le voir défendre les couleurs de la Turquie aux États-Unis l’été prochain. Première étape pour le nouveau joueur du LOSC : la reprise du championnat, face au Stade Brestois, aujourd’hui à 15 heures.
Quentin PROVOST
Crédits photo : LOSC
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