L'ASSE va jouer une finale pour la Ligue 1 ! | OneFootball

Comme chaque lundi, le Sainté Night Club vous a donné rendez-vous. Patrick Guillou (BeIN - Le Progrès) et Pierre (ex-Sainté Inside) sont revenus sur la rencontre des Verts en Bretagne avant de se projeter sur la réception de Rodez. Extraits.

Un groupe fatigué

Pierre (Ex-Sainté-Inside) : « On voit que l'équipe est fatiguée. Après, dire si c'est mental, si c'est physique, si c'est les deux, qu'est-ce qui a amené l'autre, je ne sais pas. Je pense que Patrick pourra mieux répondre à cette question que moi vu qu'il a été professionnel. Ce qu'il y a de sûr c'est qu'il reste deux matchs, là on voit le bout du tunnel, donc il ne faut plus compter. Il faut y aller à fond et il n'y a plus de fatigue devant un chaudron à guichet fermé en feu. Il ne va plus falloir calculer là."

Patrick Guillou : « La réduction de l'espace par rapport aux porteurs adverses était beaucoup moins conséquente. C'est pour ça que Guingamp a eu quelques séquences de maîtrise qui étaient plus intéressantes qu'en première période. En première période, on venait harceler, on venait déclencher, c'était beaucoup plus cohérent les uns par rapport aux autres. Dans l'espace entre les joueurs, l'espace entre les lignes. En deuxième période, aussi sous l'impulsion de l’EAG, tu as inconsciemment reculé, parce que tu n’avais plus les jambes, plus la tête nécessaire pour faire les courses qui font mal, les courses à très haute intensité, pour déclencher le contre-pressing ou le contre-effort, et pour déclencher aussi les mouvements offensifs.

Ce sont des signes qui ne trompent pas, ce n'est pas forcément de la fatigue mentale, c'est que tu n'as plus de carburant dans le réservoir et tu es un peu sur la jante."

L'ASSE puise dans ses ressources

Patrick Guillou : "Quand je parle de fraîcheur mentale et que tout doit se jouer sur la fraîcheur mentale, c'est qu'effectivement, la pression populaire doit te permettre de surfer et de retrouver, de puiser dans ce que tu peux aller chercher de plus profond que toi.

Mais encore une fois, à force depuis des mois de faire une chose qui n'a jamais été faite, je crois qu'on avait 3 % de revenir pour être dans les deux premiers. On est si près du but, on peut avoir la peur de tout perdre. Même si tu finis troisième, ça sera encore plus compliqué parce qu'il va falloir remettre ensuite le facteur sur le vélo avec la tête à l'endroit et la casquette à l'envers pour avoir la tête dans le guidon.

Sincèrement, je pense qu'il faut absolument gagner ces deux matchs parce que sinon ça risque d'être compliqué par la suite. »

L'ASSE a son destin entre ses mains

Pierre (Ex-Sainté Inside) : « À l'instant T, ce qui est intéressant, c'est qu'on a le destin entre nos mains. Si on gagne nos deux matchs à 95 %, avec le goal-average, on sera en Ligue 1. Au niveau des calendriers, on a du lourd avec Rodez qui fait une excellente saison, ils sont quatrièmes. Rodez qui, je le précise, a perdu contre Annecy quand même 3-1 à la dernière journée. Angers, ils ont un déplacement pas évident à Annecy. Alors certes, à Annecy, ils sont maintenus, mais moi, je ne les vois pas lâchés. Je ne vois pas leur coach lâcher, et je pense qu'ils joueront le jeu devant leur public. Je ne suis pas sûr du tout qu’Angers se balade. Je ne dis pas qu'ils ne vont pas gagner, mais je ne suis pas certain qu'ils se baladent là-bas à Annecy. »

Patrick Guillou : « Une pièce sur l’ASSE ? Oui, clairement, parce que sinon, ça sera très difficile. Il va falloir gérer les émotions. Tout est fait samedi soir pour avoir une soirée d'anthologie. C'est vrai que dès ce week-end, on peut avoir Saint-Etienne qui gagne et Angers qui se casse la gueule. Et là, ça validerait quasiment assurément l'accession en ligue1. Ce serait assez extraordinaire."

Patrick Guillou : Annecy en décompression ?

Patrick Guillou : "Quand tu as cravaché comme Annecy, quand t'es allé chercher ton maintien comme ils l'ont fait par le jeu, l'équipe de Laurent Guyot est quand même une des équipes qui depuis deux ans systématiquement ne balance pas devant, essaie de ressortir. On a souffert aussi contre Annecy et c'est vraiment plaisant à voir. Pourquoi je dis ça ? C'est qu'à un moment donné, quand tu as acquis ce maintien, tu sais que tu vas faire une troisième saison en Ligue 2. Sur certaines séquences, tu ne fais plus les mêmes efforts. Et les efforts de course ou les efforts de concentration ou les efforts d'alignement, tu peux plus facilement t'oublier parce que tu sais que ça a moins d'impact derrière.

On se rappelle qu'Annecy, par un concours de circonstances, s'est maintenu. On se rappelle le match justement de Rodez avec Bordeaux, vous vous rappelez tout ça ? Et donc du coup, deux journées avant la fin, il y a forcément ça, c'est un palier de décompression. Angers peut en profiter. Mais à l'inverse, tu peux avoir aussi des joueurs qui sont complètement libérés et qui vont faire un football champagne pour le dernier match à domicile."

Rodez, une bataille tactique pour Guillou

Patrick Guillou : "Rodez joue à 3 derrière. Ils ont l'impact qui est devant la défense. Puis ce milieu à 4 avec des pistons. Il va falloir quand même bien réfléchir aussi tactiquement. Olivier Dall’Oglio est assez fort et pense son équipe assez forte pour imposer son style de jeu en jouant beaucoup plus haut qu'ils l'ont fait, mais en s'exposant à Hountondji ou Corredor. On va vraiment voir, ça va être aussi une bataille tactique entre les coachs. Les changements des uns et des autres, il faut le voir.

[…] À un moment donné, est-ce que réellement, tu es assez costaud ou non ? Est-ce que dans les moments clés, tu es assez costaud ou non ? Et c'est pour ça que je dis que dans ce moment clé, il peut se passer ce qu'ils veulent sur les autres stades. Si tu n'es pas capable, toi, de prendre par la main ton propre destin, à la limite, tu ne mérites pas de monter. Et je le dis d'autant plus clair que j'ai fait trois montées de deuxième division en première et qu'à un moment donné, dans le sprint final, il faut que tu sois proactif. Il faut que tu sois convaincu que tu vas chercher ton Graal. L'aspect mental va être assez décisif."