Une-deux avec Loris Néry ! | OneFootball

Natif de "Sainté", formé dans son club de cœur, Loris Néry, défenseur lancé dans le grand bain par Christophe Galtier après avoir été repositionné sur le côté par Alain Blachon, a signé son premier contrat pro avec l'ASSE en 2010, honorant en outre des sélections avec l'Équipe de France des - de 20 ans ainsi que les Espoirs. Parti à Valenciennes, où il aura disputé quelque 150 matches, ce latéral tonique, vif, aura bouclé la boucle du côté de Grenoble. Après avoir raccroché les crampons, il s'est orienté vers l'arbitrage, grimpant, step by step, dans la hiérarchie des directeurs de jeu.

Loris, tu as commencé ta carrière pro chez les Verts et tu l'as conclue à Grenoble. On imagine que ce match, samedi 30 août (20h) dans le Chaudron, ne te laisse pas indifférent ?

Oui et non. J'ai vécu d'excellents moments dans ces deux clubs. Après avoir été dans le groupe au Parc face au PSG (3-1), j'ai disputé mon premier match en Vert à la maison face aux Girondins de Bordeaux en Coupe de la Ligue. Nous nous étions qualifiés (1-0). Avec Grenoble, sous les ordres notamment de Philippe Hinschberger et de Vincent Hognon, j'ai pris part à deux barrages d'accession face au PFC et à Toulouse. De bons, de très bons souvenirs donc, mais ce match n'a pas forcément une couleur particulière à mes yeux.

Avec la formation dauphinoise, tu as croisé la route de ton club formateur ? Quelles images précisément en gardes-tu ?

Des rencontres serrées et jouées en présence de très nombreux supporters des Verts. Dans le Chaudron et dans une ambiance de feu, nous avions partagé les points (2-2). Ce sont des moments forts, des souvenirs cool de fouler à nouveau la pelouse de ce stade pas comme les autres en présence de ma famille.

Tu suis avec attention l'actualité de ces deux clubs ? Quel regard portes-tu sur l'ASSE et le GF38 ?

Oui, bien évidemment. Je pense que Grenoble va vivre une saison compliquée au regard des départs de joueurs importants. Ceci étant, cette équipe demeure solide. Quant aux Verts, j'ai eu peur après le déplacement de Laval (3-3), de voir mon équipe de cœur retomber dans ses errements défensifs. Le tir a été rectifié face à Rodez (4-0). Le jeu produit ainsi que l'efficacité m'ont apparu très intéressants. Les Verts seront attendus à l'extérieur et évolueront devant des blocs bas. On l'a vu face à Boulogne (0-1). Il faudra être patients.

Tu seras présent samedi au Stade Geoffroy-Guichard que l'on annonce bouillonnant ?

En deuxième mi-temps, uniquement. En effet, quelques heures auparavant, j'arbitrerai le match de N2 qui opposera Goal FC à Rumilly.

En 2023, tu as en effet décidé d'embrasser la carrière d'arbitre à 32 ans. Pourquoi ?

J'ai trois enfants et je ne me voyais pas repartir pour une ou deux saisons, à droite ou à gauche. J'ai donc mis un terme à ma vie de joueur pro et décidé de m'orienter vers l'arbitrage. J'ai foncé dans cette voie. Un choix que je ne regrette nullement.

Aujourd'hui, je suis F4. En avril dernier, j'ai réussi la théorie. Cela m'a ouvert les portes de la FFF. Dans la foulée, j'ai validé sur le terrain. J'avance peu à peu. Vendredi dernier, j'étais ainsi arbitre remplaçant au Mans qui recevait Bastia en Ligue 2 BKT (1-0).

"Je peux comprendre la frustration que j'ai moi-même ressentie"

Tu t'es fixé des objectifs ?

Pas vraiment. Je prendrais ce qui me sera offert. Le plus haut niveau ? Pourquoi pas. On ne va pas se priver !

Ton passé d'ancien joueur t'aide-t-il ?

Je le pense effectivement. Je peux comprendre la frustration que j'ai moi-même parfois ressentie. Je m'attache à être dans le dialogue, un échange que je souhaite constructif; à apaiser les tensions, à faire redescendre la pression afin que cela ne dérape pas. Sinon, il faut bien évidemment sévir.

C'est un plus, indéniablement. Un outil qui peut corriger des erreurs. Il a parfois été décrié, mais sans son apport, les polémiques seraient beaucoup plus nombreuses.