Que risque l'ASSE après l'interruption du match face à l'OM ? | OneFootball

Retrouvailles avec l’OM, anniversaire de l’Avant Garde des MF91 (ndlr, 25 ans), festivités autour de la Sainte Barbe, sur le papier ce match face à Marseille s’annonçait divertissant du côté des tribunes de Geoffroy-Guichard. Les 35 350 supporters ont d’ailleurs rapidement pris place dans le Chaudron dimanche soir et les chants ont commencé à jaillir des Kops à plus de 40 minutes du coup d’envoi, preuve, que ce match face à Marseille n’est pas tout a fait comme les autres.

Une semaine après la déroute à Rennes (5-0), les joueurs de Dall’Oglio étaient attendus au tournant. Quelques jours plus tôt, les MF91 déjà, avaient donné le ton avec le déploiement d’une banderole devant le Centre sportif Robert-Herbin : "Porter ses couilles c'est toute l'année, dernière fois qu'on vous regarde nous les briser !". Avant la rencontre de dimanche, les GA92 allaient dans ce sens en s’exprimant également sur les revers à répétition des Verts cette saison : "On veut une équipe fière, forte et qui a la haine quand on essaye de lui marcher sur les pieds". Les Apaches déployaient ensuite une banderole sur la politique de tarification autour du match face à Marseille : "Une fête populaire entachée par des prix exorbitants, respectez le peuple vert". Dans un week-end de commémoration de la Sainte Barbe, les pensionnaires du Kop Sud déroulent un tifo sur l’ensemble de la tribune Snella à l'entrée des joueurs : "En cette Sainte Barbe, souvenons-nous de nos mineurs fusillés. En mémoire de nos grands-pères qui rêvaient d’une vie meilleure".

À la sortie du tifo des GA92, la tribune s’embrase avec un premier craquage massif dans cet avant-match. Côté MF91, l’anniversaire de l’Avant Garde du groupe ultra du Kop Nord est célébré avec une animation feuille et un voile central représentant le logo du groupe avec quelques torches sur le haut de la tribune.

Alors que sur le terrain, l’ASSE prend l’eau et montre une passivité inquiétante dans sa façon d’aborder son match contre Marseille, les Kops continuent les animations avec un craquage d’engins pyrotechniques sur la quasi totalité de la rencontre, au niveau du bas des tribunes Paret et Snella. À la pause, nouvelle animation en Nord avec un tifo sur tout le Kop représentant la rue des Martyrs de Vingré.

À deux minutes de la fin de la rencontre, nouveau voile chez les MF91 et craquage massif. La fumée dégagée provoque l’interruption du match pendant de nombreuses minutes, faute de visibilité sur la pelouse. En tribune, la situation fait sourire, certains, et des chants pleuvent : "On voit plus rien" suivi d’un "Y’a rien à voir" en référence à la prestation insignifiante des Verts contre l’OM. Le match ira finalement à son terme sans nouvelle coupure.

Pendant la rencontre, ce sont plus de 400 engins pyrotechniques qui ont été recensés par le délégué du match. Le tarif en vigueur pour des craquages plus restreint est de 1500 euros par torche, la Commission de discipline statuera sur le cas de l’AS Saint-Étienne dans les prochains jours. Les deux Kops, encore sous le coup d’un sursis pour de précédentes sanctions, auront du mal à échapper à une fermeture pour la réception de Reims (J16) au minimum, voir celle de Nantes (J18), selon la sévérité de la LFP dans ce dossier. L’interruption du match pendant de nombreuses minutes après le craquage des MF91 ne plaide pas vraiment en faveur du club.

Depuis la fin de la rencontre, la question divise, comme c’est souvent le cas depuis plusieurs saisons maintenant. Le sujet des tribunes refait surface et les supporters s’opposent. D’un côté les ultras et les pros ultras qui défendent la pyrotechnie et les animations des Kops, de l’autre des spectateurs qui se sentent parfois pris en otage par les groupes de supporters sur ces actions. Ce match face à l’OM n’apaisera pas le dialogue et les sanctions à venir à l’encontre de l’AS Saint-Étienne vont raviver un foyer qui s’était éteint en Ligue 2, quand les résultats du club étaient plus favorables. Contacté ce début de semaine, le board stéphanois s’attend de son côté à une note salée et espère ne pas être privé des poumons de Geoffroy-Guichard trop longtemps.