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Le Petit Lillois

·21 July 2024

Portrait : Thomas Meunier, l’expérience réclamée

Article image:Portrait : Thomas Meunier, l’expérience réclamée

L’arrivée de Thomas Meunier a été officialisée en fin de semaine du côté du LOSC, qu’il rejoint libre de toute contrainte. Par le passé, il a déjà foulé les pelouses hexagonales, c’était sous les couleurs du Paris Saint-Germain. Portrait du nouveau défenseur des Dogues.

Quand Thomas Meunier débute son aventure footballistique, c’est dans son pays natal, la Belgique. Natif d’une petite commune proche du Luxembourg, les clubs professionnels ne sont pas légion. Plus jeune, Thomas Meunier n’avait pas une passion pour le football comme d’autres garçons de son âge. Il commence donc le foot à cinq ans, dans le club de son village. Six ans plus tard, il s’engage à l’US Givry, équipe de plus haute division.


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C’est à ses 13 ans que son parcours va prendre un premier virage. Le club du Standard de Liège s’intéresse à lui. Il part alors en internat dans le centre de formation de la ville, mais tout ne se passera pas comme prévu. Pendant deux ans, Thomas Meunier sera sujet à de multiples blessures. Au bout des deux années, et à force d’avoir enchaîné les pépins, il n’est pas conservé par son écurie : « J’ai oscillé de blessure en blessure, en raison d’une croissance… active. Le dos, les genoux, les articulations ont syncopé ma progression. Dans les écoles de jeunes de ce niveau, on recherche la régularité. Personnellement, après avoir été indisponible six mois, j’étais loin d’atteindre le rendement escompté », racontait-il dans une interview accordée à DH.

Tomber pour mieux rebondir

Il décide alors d’arrêter le football professionnel, à l’âge de 15 ans, et de faire son retour au plus près des siens, plus proche de ses racines. Il redescend de quelques étages pour rejoindre Virton, proche de la frontière française, pour évoluer en troisième division. Il est ensuite intégré au groupe seniors dès ses 18 ans en tant qu’attaquant de pointe, poste auquel il a toujours évolué : « Adolescent, je ne pensais pas suivre cette filière-là. Je n’y ai songé que lorsque je me suis vraiment concentré sur le ballon rond, quand j’ai quitté le Standard pour revenir à Virton. Quand je me suis trouvé bien entouré et que mes qualités ont pu être mises en exergue », poursuivait-il ainsi ses confidences.

Il débute sa première saison en seniors en 2009-10 mais c’est l’année suivante qui marquera la confirmation. Dès le début d’année 2011, il signe son premier avec le Club Brugge. La manière dont les Brugeois l’ont repéré est d’ailleurs assez particulière : « Le rêve est revenu assez brutalement. J’ai marqué quelques buts qui ont fait sensation sur YouTube. Et c’est ça qui m’a vraiment lancé, c’est YouTube », confiait-il avec amusement à la RTBF il y a quelques années.

Des débuts réussis malgré un bouleversement

Il débute dès le mois de juillet 2011 avec le Club Brugge. Il entre à la 70ème minute de la rencontre face à Westerlo pour le premier match de championnat. Il ne lui faudra que dix minutes pour marquer sa première réalisation chez les professionnels. La suite sera aussi belle puisqu’il inscrira cinq buts et six passes décisives.

La saison suivante sera moins prolifique sur le plan statistiques, mais une raison l’explique. Alors qu’il est blessé à la cheville et que la concurrence se fait rude dans le secteur offensif brugeois, son entraineur de l’époque, Georges Leekens, le conseil : « Je lui ai demandé : veux-tu être un bon joueur à l’échelle nationale comme attaquant, ou un très bon joueur à l’échelle international comme latéral droit ? Il m’a d’abord regardé un peu bizarrement l’air de dire : moi, latéral droit ? Il était surpris. Puis il a commencé à accepter cette réalité », raconte l’ancien entraineur de Bruges au média DH.

S’il est limogé dans les semaines qui suivent, l’idée sera mise en application par son successeur, l’Espagnol Juan Carlos Garrido. C’est donc en décembre 2012 que Thomas Meunier débute à son nouveau poste qui, sans le savoir, sera celui qui l’amènera jusqu’aux plus hauts sommets : « Si on me demandait d’encore évoluer à cette place ? Je répondrais oui mais je ne pense pas que mon avenir se situe à ce poste », lançait-il pourtant à l’époque, avec une certaine conviction.

La confirmation

Il n’aura fallu que peu de temps pour voir Thomas Meunier confirmer son statut de latéral droit. Dès la fin de saison 2011-12, lors des play-offs pour le titre de champion, il est intégré dans le onze de départ sur le côté droit de la défense et prendra rapidement ses marques. Il est laissé à ce poste pour le reste de son aventure brugeoise.

Celle-ci se terminera d’ailleurs de la meilleure des façons. En 2015-16, il s’est pleinement habitué à son nouveau poste, devenant l’un des tauliers du Club Brugge mais également du championnat belge, à tel point qu’il sera sacré champion de Belgique pour la première fois à 24 ans. Aussi bien solide défensivement qu’à l’aise offensivement, il distribue six passes décisives et inscrit autant de buts : « Tout le monde connaissait ses qualités à Bruges. Je suis arrivé au moment de sa dernière année, et une chose sautait tout de suite aux yeux, il n’avait plus rien à prouver dans ce club. Le coach Michel Preud’homme et la direction le savaient, et ce n’est pas pour rien qu’il a été le seul à avoir un bon de sortie après le titre de champion », confiait son gardien Sébastien Bruzzese pour So Foot.

L’aventure nationale

Sa première convocation internationale arrive un peu plus tôt. Après plusieurs années de bonnes performances sur son côté droit, Thomas Meunier est appelé en équipe nationale de Belgique pour la première fois de sa carrière en novembre 2013. Il est directement titulaire face à la Colombie. Sur son CV international, il peut y ajouter l’Euro 2016, la Coupe du monde 2018, l’Euro 2020, la Coupe du monde 2022 mais également l’Euro 2024. Au total, il a été appelé 19 fois avec les Diables Rouges, rajoutant une expérience certaine à tout son bagage déjà bien étoffé.

Cap sur la France

Après un été international réussi, Thomas Meunier pose ses bagages en France, dans la capitale, au Paris Saint-Germain. Son arrivée n’est pas la mieux accueillie mais le Belge ne s’en soucie guère. Il vient pour apporter de la concurrence à Serge Aurier sur le côté droit de la défense et c’est ce qu’il fera avec réussite. Mais du point de vue des supporters, ce n’est pas assez malgré ses titularisations répètées. Thomas Meunier peine à convaincre. Cette saison, le PSG ratera le titre en Ligue 1, remporté par l’AS Monaco, et subira la plus grande désillusion de son histoir en Ligue des Champions, la remontada qu’il a joué dans la peau d’un titulaire en puissance.

La saison suivante, le latéral droit brésilien Dani Alves débarque dans la capitale. Il conquit rapidement le cœur des supporters ainsi que du technicien Unai Emery. La concurrence est rude pour Thomas Meunier qui tente tout de même de se faire une place dans l’écosystème parisien. Il parvient finalement à disputer près de 34 matchs pour 2 300 minutes. Unai Emery avait évoqué la situation du Belge à cette période : « Thomas a fait l’année passée une grande saison. Cette année il est important, il joue moins mais il travaille bien et s’entraîne bien, il attend les opportunités. C’est vrai que Dani Alves est bon, mais nous sommes contents avec Meunier. Nous avons parlé avec lui pour être préparés quand il joue. »

Les saisons suivantes se ressembleront pour le Belge. Une concurrence à son poste malgré les années passées au club mais surtout des performances en dents de scie. En 2018, une polémique lui aura également fait perdre le soutien de ses supporters. Thomas Meunier avait aimé sur les réseaux sociaux une image montrant un tifo marseillais face à Salzbourg. Il avait été copieusement sifflé par les supporters présents dans les travées du Parc des Princes.

Direction l’Allemagne

En fin de contrat avec le Paris Saint-Germain, Thomas Meunier décide de ne pas prolonger. Il s’engage à Dortmund. Mais là encore, son passage ne laissera pas de souvenirs convaincants dans les esprits des supporters allemands ni de ses entraineurs. Il restera cantonné au banc surtout lors de sa dernière année, en 2023-24. Thomas Meunier a même été envoyé avec la réserve à plusieurs reprises, atteignant le point de non-retour : « Le plan A c’est de jouer à Dortmund. Le B est de trouver une solution ailleurs. Comme il ne me reste que six mois de contrat, le club se rend bien compte que cela sera difficile de faire de l’argent en me vendant. Je n’ai pas énormément d’options. Je reste et je joue ou je pars », avait-il déclaré à la RTBF à la mi-saison.

Au début de cette année, Edin Terzic n’a même pas inscrit son latéral droit dans la liste du Borussia Dortmund pour la Ligue des Champions. Un spécialiste du football allemand, Tobias Feldhoff, avait détaillé la situation pour Foot Mercato : « Meunier était tout simplement mauvais. Terzic préfère Ryerson et Wolf sur le côté droit, même s’ils n’étaient pas non plus toujours convaincants. Il est maintenant dans l’équipe car tous les autres joueurs n’ont pas pu jouer. Ryerson est blessé par exemple. Contre Leverkusen, Meunier n’a joué que quelques minutes. Contre Leipzig, il n’a pas été bon. Ses centres sont une mauvaise blague, comme vous vous en souvenez peut-être lors de son passage au PSG. »

Tentatives de rebond

Thomas Meunier avait donc quitté le Borussia Dortmund pour prendre la direction de Trabzonspor où il y a été convaincant. Il a disputé 14 matchs, inscrit un but et délivré cinq passes décisives. Pour retrouver du temps de jeu et le goût du football, le Belge avait pris la direction de la Turquie, notamment en perspective de l’Euro 2024 pour retrouver la sélection belge. Un pari réussi puisqu’il était parvenu à entrer dans le groupe de Domenico Tedesco. Ses ambitions ont néanmoins été freinées par une nouvelle blessure.

Désormais, c’est à Lille que Thomas Meunier pose ses bagages pour poursuivre son aventure commune avec le football. Pour quelle(s) raison(s) ? Elles sont nombreuses : « Lille se présentait comme le choix parfait, d’un point de vue sportif et familial. Par sa proximité avec la Belgique, c’est comme si j’étais à la maison. Mon expérience dans les différentes Coupe d’Europe va me permettre d’encadrer les plus jeunes du vestiaire et de faire en sorte qu’ils soient concentrés à 100% sur la réussite sportive du club », avait-il précisé lors de son arrivée. Celle tant attendue par Bruno Genesio qui, lors de sa conférence de présentation, avait réclamé des renforts d’expérience. Du haut de ses 32 ans et de son parcours, le Belge coche toutes les cases.

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