Pas de n°10 ? Le jeu viendra de derrière ! | OneFootball

On ne va pas se mentir et inventer le panache dont ce match a cruellement manqué. Néanmoins, la rencontre face à l’ESTAC a laissé entrevoir une tactique assumée par Zoumana Camara, qui aurait peut-être fait mouche avec une équipe au complet pendant 90 minutes. C’est en effet l’un des constats les plus évidents à faire sur ce match pauvre en contenu : compensant un milieu à la peine, c’est la défense qui aura le mieux déclenché les attaques montpelliéraines.

La preuve n’est pas à chercher dans les couloirs, Théo Sainte-Luce étant déjà loin du compte avant même sa sortie prématurée. Inquiété défensivement dès le début de rencontre, l’ex-nimois a passé plus de temps à rattraper ses errances qu’à apporter du soutien vers l’avant. Côté droit, Enzo Tchato a profité de la confiance engrangée par son activité défensive maîtrisée et s’est rendu disponible pendant toute la première mi-temps. Malheureusement, c’est surtout de son côté que les troyens ont attaqué en deuxième période, avec des ballons longs pas forcément dangereux et compliqués à négocier mais limitant les envies de projection du latéral camerounais.

L’inspiration, on la doit donc surtout au solide trident défensif. Outre de belles interventions dans les moments chauds, c’est aussi dans le jeu vers l’avant que la charnière s’est illustrée. Becir Omeragic a été auteur d’un match sobre, réussissant les rares interventions qu’il a dû gérer, et a principalement confié le ballon à ses deux partenaires pour trouver des ouvertures. Naoufel El Hannach et Julien Laporte se sont montrés inspirés tout au long de la rencontre, préférant souvent sauter un milieu qu’on savait emprunté balle au pied afin de directement alerter les ailiers ou Alexandre Mendy.

Crédit photo – Icon Sport

La connexion a plutôt bien marché à droite avec un Enzo Tchato actif et un Nathanel Mbuku remuant. A gauche, plus compliqué de trouver du monde une fois l’équipe réduite à 10, Tanguy Coulibaly œuvrant à la fois en attaque et en défense.

Pourtant, la rencontre avançant et la sentence n’étant pas définitivement prononcée, l’arrière-garde pailladine a décidé dès la fin de la première période de bousculer ce rythme ronronnant en se risquant à quelques montées balle au pied. Des efforts infructueux, certes, mais des attitudes confiantes qui sont de bon augure pour la suite de la saison, et une fiabilité qui change du classique cercle vicieux « on sait pas quoi faire > on passe à Ferri > Ferri sait pas quoi faire > il fait la passe aux latéraux > les latéraux savent pas quoi faire > ils la repassent à la charnière » auquel on avait fini par s’habituer.

Simon Ngapandouetnbu n’est pas à oublier, puisque son jeu au pied identifié comme une faiblesse face au Mans semble s’être calibré aux appels d’Alexandre Mendy. Supposée simple tactique d’adaptation à l’absence de meneur de jeu, cette animation contrainte a permis de mieux voir les options dont dispose Zoumana Camara pour initier ses offensives. La capacité à trouver avec précision les attaquants même en partant de bas et en étant acculé peut ainsi être un véritable atout.