Real France
·12 December 2024
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Dans une interview accordée à L'Equipe, Roberto Carlos est revenu sur sa carrière. Il évoque la fameuse volée de Zidane, parle de Ronaldo, de la Coupe du Monde...
Roberto Carlos fait partie des latéraux qui ont dominé la scène mondiale pendant une époque. C'est lors de son long passage au Real Madrid que le Brésilien a changé à jamais le rôle uniquement défensif de ceux que l'on appelle aujourd'hui les latéraux.
Dans une interview pour L'Equipe, il reconnaît "qu’avec Cafu, j'ai le sentiment que nous avons révolutionné le poste d'arrière latéral, en nous projetant en permanence, et pas seulement en défendant. En France, Bixente Lizarazu et Patrice Évra ont aussi suivi cette voie".
Le Brésilien admet que la vie d'un footballeur n'est pas toujours facile. C'est ainsi qu'il l'a vécue lorsqu'il a fait le saut en Europe, à l'Inter, en 1995. "Au début, ce n'était pas facile, avec le froid, si loin de la maison et avec une petite fille, mais au bout de deux mois, je m'étais déjà adapté. J'ai toujours été prête à surmonter toutes les difficultés".
"En Italie, les gens n'étaient pas habitués à voir des défenseurs qui montaient aussi haut. À l'époque, les références étaient Paolo Maldini ou Giuseppe Bergomi. J'ai demandé à l'entraîneur et au président de me laisser partir parce que je voulais jouer latéral gauche. Je savais que c'était à ce poste que l'on attendait ma signature".
Et il est arrivé au Real Madrid en 1996. "Je me suis retrouvé dans une équipe pleine d'ambition avec Seedorf, Karembeu, Panucci, Redondo, Hierro.... En 1997, nous avons gagné la Liga, mais ce qui compte vraiment au Real Madrid, c'est la Ligue des champions, l'héritage de Puskas, Di Stéfano, Gento", raconte-t-il. "Même quand j'étais un peu souffrant, j'ai joué, parce que si vous avez l'opportunité de porter le maillot du Real Madrid, vous ne pouvez pas abandonner, vous ne pouvez pas dire non".
Lorsqu'on l'interroge sur l'ère des Galactiques, Roberto Carlos déclare : "J’ai adoré cette époque, même s'il y avait beaucoup de pression et que nous n'avons pas gagné autant de titres que nous l'aurions voulu. Tout le monde voulait nous battre. Partout où nous allions, nous étions accueillis comme des rock stars, surtout pendant les tournées d'été, que ce soit en Chine, aux Etats-Unis ou en Autriche. Nous avions les meilleurs joueurs de l'époque à tous les postes.
Photo Alfaqui / Icon Sport
Un appel de sa part a convaincu Zidane d'aller à Madrid. "Je savais qu'il avait déjà perdu deux finales de la Ligue des champions avec la Juve, alors je lui ai dit que s'il voulait la gagner, il devait venir jouer pour nous, dans le meilleur club du monde. Zizou m'a toujours donné de bons conseils et n'a pas hésité à m'engueuler quand il le fallait. C'était génial de jouer et de partager le vestiaire avec lui".
C'est de ses crampons qu'est sorti le but historique de Zidane en finale face à Leverkusen. "On rigole souvent quand on parle de cette action, parce que Santiago Solari me donne un ballon horrible, je fais un centre parfait pour Zizou et il a failli gâcher l'action.... Il est le seul à pouvoir marquer un tel but. Pour moi, c'est l'un des plus beaux buts de l'histoire du football".
"Notre erreur a été de penser que nous allions gagner cette finale sans problème, mais malheureusement pour nous, Zizou a marqué les deux seuls buts de la tête de sa carrière ce jour-là". Il a été au centre de l'épisode avec Ronaldo avant la finale : "J’ai d'abord cru qu'il me faisait une blague, mais j'ai vite compris qu'il était sérieux. J'ai couru chercher notre médecin. Ronnie était une star et subissait une pression énorme. Je pense que s'il avait été en pleine possession de ses moyens, nous aurions gagné. Quand il y a eu ce choc avec Barthez, j'ai vraiment cru qu'il était mort. Quelle sale journée…"
De sa deuxième place au Ballon d'Or, il garde un souvenir ému : "Je dis toujours à Ronaldo que ce Ballon d'Or était le mien et qu'il me l'a volé. J'ai entendu dire que jusqu'à la finale de la Coupe du Monde 2002, j'étais le favori, et j'ai donc perdu ce trophée en 90 minutes..... Mais être deuxième au Ballon d'Or en tant que défenseur, c'est extraordinaire quand on y pense. Seuls Franz Beckenbauer, Matthias Sammer et Fabio Cannavaro ont pu le remporter. Cette deuxième place reste une grande fierté".
Roberto Carlos a aussi admis qu'il avait été à deux doigts de jouer pour Chelsea en 2007. "J’ai rencontré Roman Abramovitch à Paris, pour ne pas éveiller les soupçons des médias, mais un intermédiaire a demandé un montant qui n'était pas prévu et comme ce n'est pas ma façon de voir les choses, j'ai décidé de ne pas signer". Cet été-là, il a fait ses adieux au Real Madrid, un club auquel il est toujours lié et dont il est l'ambassadeur.