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·10 March 2025
EXCLU - Jonathan David : « Je veux vraiment sentir que je fais partie du collectif »

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·10 March 2025
Arrivé à Lille en 2020 avec l’étiquette de « futur grand », Jonathan David a rapidement confirmé les attentes placées en lui. En contribuant d’abord au titre de champion en 2021 puis en gravissant les paliers, au point de devenir une légende du LOSC. Libre en juin prochain, après cinq saisons dans le nord de la France, l’international canadien va, sauf surprise, rejoindre un grand d’Europe, une formation à la hauteur de son talent pour atteindre ses rêves. À l’occasion de la sortie de la nouvelle Predator 25, « JD9 » s’est ouvert à Onze Mondial avec son calme et sa sérénité habituelle.
Voici quelques extraits de notre interview de Jonathan David. L’intégralité de cet interview de 12 pages est à retrouver dans le magazine n°369 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 20 février 2025.
A comme Anecdote
Je vais te raconter une anecdote qui m’a beaucoup marqué, à mon arrivée au LOSC, lors de ma première année. Ça s’est passé lors d’un match contre Nice, à l’extérieur. Le match s’est fini à 1-1, il y avait un peu de tension. Et après le match, tous les joueurs étaient frustrés par le résultat, d’autres avaient été sortis en cours de jeu. Et dans le vestiaire, une dispute a éclaté. Sur le coup, j’étais choqué, je ne pensais pas qu’on pouvait en arriver là. J’étais nouveau. Et finalement, cet événement a été un bon choc pour l’équipe, pour les joueurs. Cette dispute a rapproché tout le monde, ça a soudé le groupe. Et je pense, que grâce à cet électrochoc, nous sommes parvenus à réaliser l’exploit cette saison-là puisque nous avons remporté le titre devant le Paris Saint-Germain.
B comme Buteur
C'est très simple, le rôle du buteur, c'est de marquer des buts. Tu peux être bon dans le match, très bon dans le jeu, très bien garder le ballon, très bon pour l’équipe, faire les courses défensives, tout ce que tu veux. Mais à la fin, tu es jugé uniquement sur une chose : est-ce que tu as mis des buts ou pas ? Le buteur ne doit penser qu’au but, c’est sa mission. Je ne dirais pas que je suis obnubilé par le but, mais marquer, c’est très, très important pour un attaquant, pour sa confiance, pour son mental. Et puis, c’est son travail, c’est son job, c’est ce qu’on lui demande de faire. Un buteur est payé pour ça : marquer des buts !
C comme Célébration
Marquer un but, ça te procure une sensation indescriptible, je pense que c'est la plus grande joie que tu peux avoir. Tous les joueurs veulent ressentir ça, tous les joueurs veulent faire ça : marquer. Après un but, tu ressens de la joie, du relâchement, tu es content par tout ce qui se passe sur le moment, il y a la communion avec les supporters, les coéquipiers, tout le monde. Si je devais te citer une célébration marquante, je te dirais celle après mon but contre Bordeaux, quand je lève la rose pour ma mère. C’est ma plus belle célébration et la plus iconique.
D comme Derby
À chaque derby, il y a une atmosphère spéciale. Surtout quand je suis arrivé à Lille. Lors de ma première saison, les supporters n’étaient pas là à cause du Covid, mais c’était quand même spécial. Avec les supporters, tu ressens encore plus l’ambiance du derby. C’est un match à part, un match que tu dois gagner. C'est important pour la saison, mais aussi et surtout pour les supporters. Il faut gagner pour eux, pour nous. Se sentir supérieur à ses voisins, c’est excitant. Les derbies sont toujours chauds. L’ambiance dans le stade est différente, singulière et même particulière. On joue au football pour ce genre de matchs. Dans la semaine, il se passe un truc, lors des entraînements ouverts au public, il y a du monde, il y a des animations. Les supporters te chauffent un peu, toute la ville ne pense qu’à ça. Tu vois les banderoles, tout le monde te rappelle que le derby arrive, que c’est important, qu’il faut gagner.
E comme Enfance
J’ai connu une enfance très simple. J’ai passé six ans en Haïti. C'est difficile de se rappeler de ces années car j’étais vraiment petit. Ensuite, on a déménagé à Ottawa, au Canada. Tout s’est passé normalement. On a quitté Haïti, c’était un choix de ma famille, pour la sécurité, pour avoir un « meilleur avenir », pour s’ouvrir d’autres portes. À Ottawa, on vivait dans un appartement, avec ma grande sœur et mes parents. On allait à l’école, on pratiquait tous les sports : hockey, basket, volley, foot. Mes parents étaient stricts par rapport à l’école. C'était très important pour eux, surtout pour ma mère. Elle voulait qu’on prenne les études au sérieux. C'était l'école en premier et après le foot. Et pour mon père, qui avait un passé de footballeur en Haïti, il avait de l’espoir pour moi, il me poussait toujours à aller plus loin dans le foot. Ma mère était infirmière puis enseignante pour les adultes et mon père était comptable.
F pour Futur
Oui, je suis libre à la fin de la saison. Et concernant mon futur, j’espère évoluer déjà, devenir un meilleur joueur, jouer dans les plus grands clubs du monde, si j’y parviens. Mais avant tout, je veux juste prendre du plaisir, ne jamais oublier que le foot, c’est du plaisir. J’ai commencé le football parce que c’était un kif. Et même si c’est devenu un métier, il faut se rappeler que je me réveille tous les matins pour du foot, du kif. Tu veux des indices sur mon avenir (sourire) ? Tout le monde le saura en temps voulu, c’est-à-dire en fin de saison. Je ne me prononcerai pas avant. Je veux, d’abord, bien finir ma saison. Cette fin de saison s’annonce excitante, je veux bien jouer, aider l’équipe. Et quand la saison sera finie, la décision sera prise et annoncée.
G comme pour La Gantoise
La Gantoise correspond à mon arrivée en Europe. J’ai passé des moments fantastiques en Belgique. Quand je suis arrivé, j’ai commencé avec la réserve. J’avais 17 ans, et pendant six mois, je n’ai fait que des entraînements, des matchs amicaux. Comme je n’avais pas de passeport européen, je devais attendre mes 18 ans pour jouer. Et quand j'ai eu 18 ans, j'ai fait une demi-saison avec la réserve et tout s’est plutôt bien passé, je me suis bien acclimaté. La saison suivante, je me suis retrouvé avec la première équipe, j’ai effectué la pré-saison puis ma première saison en professionnel. Je me suis fait une place petit à petit. Ma deuxième saison à La Gantoise, c’est, peut-être, ma saison préférée en tant que footballeur, j’ai pris du plaisir avec mes partenaires, on produisait un beau football. Et tout a commencé là-bas pour moi…
H comme Haïti
Haïti, c’est moi. Ma famille et mes parents viennent de là-bas. J’ai passé une partie de mon enfance à Haïti, je porte ce pays dans mon cœur. La situation actuelle du pays n’est pas idéale, je ne cautionne pas ce qu’il se passe là-bas actuellement. J’espère pouvoir aider le pays et que l’avenir du pays va changer, s’améliorer. J’affiche clairement mes origines car je sais d’où je viens. J’ai déjà fait une collaboration avec une association qui aide les enfants à Haïti. C’était une association tournée vers le foot, j’ai fait ça car j’étais jeune, et le foot, c’est vraiment mon domaine. Cette association avait pour but d’aider une académie de football, elle offrait des opportunités aux jeunes d’aller à l’école, de participer à des entraînements et elle payait aussi des coachs pour se former. Et pourquoi pas avoir des opportunités en Europe ou aux États-Unis. J’espère faire encore plus pour mon pays à l’avenir.
I comme Influence
Je vais te citer mon joueur préféré, Ronaldinho. Concernant mes influences, je n’en ai pas vraiment. Je suis passionné de football, je regarde plein de matchs, j’observe le match dans les moindres détails. Et je ne me concentre pas sur l’attaquant ou ses déplacements, je regarde toute la rencontre dans sa globalité. Je cherche d’abord à prendre du plaisir quand je regarde du foot. Quand j’étais petit, je ne pensais pas aux déplacements, à la tactique, aux appels, je jouais à l’instinct. Tout le reste est apparu au fil des années, un peu plus tard. Je kiffais Ronaldinho, et pourtant, ce n’était pas un buteur, c'était un mec qui prenait du plaisir sur le terrain, qui faisait kiffer les spectateurs. Moi, je suis un footballeur différent. Je suis quelqu'un de plus simple dans le jeu et je prends du plaisir à marquer des buts.
J comme Jeu
Je suis un joueur qui aime être impliqué dans le jeu, je ne participe pas seulement à la phase finale. Je suis un buteur, mais je ne veux pas juste être le buteur. J'aime aussi donner la passe décisive, être à la construction de l’action, je veux vraiment sentir que je fais partie du collectif. Je n’ai pas de mouvement préférentiel, J'aime beaucoup décrocher, jouer en appui, faire des combinaisons, des une-deux. Mon adversaire, mon défenseur, mon vis-à-vis, je ne le calcule pas trop. Après, oui, certains défenseurs aiment parler, te bousculer, provoquer, mais jamais rien de méchant. C’est juste pour déstabiliser l’attaquant, mais moi, ça ne me dérange pas. Je ne fais même pas attention…
K comme pour Kif
Je n’ai pas vraiment de kif. Je suis quelqu'un d'assez simple. Je reste à la maison, tranquille, me reposer, jouer à la playstation, regarder des séries, des films. Je suis un gars classique. J’aime jouer aux jeux d’aventure, qui racontent une histoire comme Mafia, Uncharted, mais aussi de sport comme FIFA, NBA, Call of Duty. Des jeux comme ça, un peu de tout. Mon film préféré, c’est le Seigneur des Anneaux.
L comme LOSC
Si, aujourd’hui, je devais te faire un bilan depuis mon arrivée au LOSC, je te dirais qu’il est très bon. J’ai remporté deux titres avec le LOSC, et ça, ce n’est ni acquis, ni donné de remporter des trophées avec Lille. Donc déjà, ça, c’est quelque chose d’exceptionnel pour moi. Ensuite, avoir atteint la barre des 100 buts avec le LOSC, c’est aussi exceptionnel. Je suis au club depuis cinq ans, c’était un objectif à remplir. Maintenant, je veux finir le plus haut possible, remporter un autre trophée si possible. Et pourquoi ne pas partir en légende, en laissant une trace (sourire).
M comme Mode
Je ne sais pas d’où vient mon attrait pour la mode. Franchement, c'est un truc assez naturel chez moi. Je ne me prends pas la tête avec la mode. Je m’habille au feeling, à l’instinct selon l’occasion qui se présente. Rien de fou non plus, je mise toujours sur la simplicité et la sobriété. Évidemment, j’aime être propre, soigné, c’est important, c’est mon image, c’est ce que je projette aux gens. Quand je fais des shootings, j’aime avoir de belles tenues. Certains outfits me réussissent plus que d’autres, c’est le jeu. J’aime me retrouver dans ma tenue et me sentir bien, je n’hésite pas à donner mon avis pour que le rendu me soit fidèle.
N comme Nature
Je suis de nature très calme, assez posée. Je ne me prends pas la tête. Je suis détendu. Je vis avec ma copine. Mon quotidien est rythmé par les entraînements, quand je rentre, je me repose, je passe du temps avec ma copine, voilà ma routine. Je ne sais pas quel genre de copain je suis (rires). Il faudrait demander ça à ma copine. En tout cas, je suis quelqu’un de bien. Mais je pourrais être un peu plus romantique (sourire). Après, je suis comme ça.
O comme Obstacle
Oui, je pense aux obstacles du football, ce sont les périodes où tu es moins bien, où tu marques moins, où l'équipe va moins bien aussi. Durant ces moments, tu doutes, tu te poses des questions, tu réfléchis, tu penses. Et pour moi, c’est lors de ces moments-là que tu deviens plus fort, que tu apprends, que tu engranges de l’expérience. Et normalement, tu comprends les choses et ça te permet de ne plus revivre ces moments, de mieux les gérer pour qu’ils soient moins longs. Moi, j’ai une devise : le travail paie toujours. Quand ça se passe moins bien, je me réfugie dans le travail pour m’améliorer. C’est devenu naturel chez moi. Comme ça, tu réfléchis moins. Et si tu bosses bien, ça finit par payer.
P comme Predator
J’aime beaucoup ce modèle, je le trouve vraiment bien. Avant je portais un autre modèle, mais j’ai changé pour la Predator. J’adore cette paire, déjà le look et le style me conviennent à merveille. En plus de ça, je me sens vraiment bien dedans. C’est une paire confortable. Et ce qui est fort, c’est qu’au fil des années, ils l’ont allégée. Elle est devenue comme les autres paires, légère et flexible. Et pour un attaquant comme moi, c’est hyper important. J’ai besoin de me sentir léger dans ma paire, pour que je sois explosif et rapide. Ça m’aide beaucoup pour semer les défenseurs (sourire). Il y a trois versions : avec lacets, sans lacets et avec la languette. Je varie un peu sur les trois, mais ma préférée, c’est avec la languette. Ça donne un style différent, un peu old school que j'aime vraiment bien. Là, on parle d’un modèle iconique quand même.
Q comme Question
Si j’étais journaliste, quelle question je poserais à Jonathan David (il réfléchit). Je lui demanderais : « Quel est ton plat préféré ? ». Et je répondrais : « Un plat assez typique haïtien, avec des bananes pesées, pikliz (mélange de légumes crus et macérés dans du vinaigre), du riz noir, de la sauce et du poulet, quelque chose de très local ».
R comme Rêve
Mon rêve, c'est de jouer au plus haut niveau et de rester en haut le plus longtemps possible. Voilà mon rêve, gagner des titres collectifs. Et mon rêve ultime, ce serait de gagner une Coupe du Monde avec le Canada. Même si je sais bien que c’est un truc extrêmement difficile à attendre, mais ce n’est pas interdit de rêver. Donc voilà mon rêve ultime. Et en dehors du foot, j’ai envie de fonder une belle famille, que mes proches et moi, on soit heureux, tout simplement.
S comme Soccer
Le football au Canada et aux États-Unis, ça n’a rien à voir avec l’Europe, c’est totalement différent. Surtout à l’époque où j’y étais, il n’y avait pas de ligue professionnelle au Canada. Il n’y avait que des académies. Et le fonctionnement est assez différent. Au Canada, tu paies pour jouer, en France, on te paie pour jouer, donc ça n’a rien à voir. Ensuite, tu as les hivers, avec la neige et tout ce qui va avec, les terrains ne sont pas dispos, il faut donc jouer en intérieur, dans des dômes ou dans un gymnase, sauf que les créneaux sont rares. Ici, tu t’entraînes cinq fois par semaine, là-bas, seulement deux ou trois fois. En hiver, ton temps est compté, tu as des séances d'une heure seulement, car d’autres ont aussi réservé le gymnase ou le terrain. Ou tu as seulement un morceau de terrain. Ici, tu as des terrains partout. Mais aujourd’hui, ça commence à évoluer. On a une ligue canadienne avec d'autres équipes, des opportunités pour les jeunes joueurs de se montrer, d'être vus par le monde entier. Ça aide au développement du football.
T comme Talent caché
Je ne pense pas avoir un talent caché, je suis un mec vraiment simple, je ne fais vraiment rien de fou. (Il coupe) Ah si, j’aime beaucoup la musique, j’aime beaucoup chanter, je me débrouille pas mal en chant (sourire).
U comme Usure
C’est vrai qu’on n’évoque pas assez ce sujet, l’usure mentale, c’est une blessure invisible. Vu de l’extérieur, le footballeur ne doit pas se plaindre, il ne doit rien dire car il est bien payé et qu’il fait quelque chose que tout le monde aimerait faire. Mais il faut vivre les choses pour les comprendre. Ou les voir de l’intérieur. Quand tu es dans le milieu du foot, tu peux te réveiller et ne pas te sentir bien, ne pas avoir envie de t’entraîner, de pas avoir envie d’aller à l’entraînement. Tu veux rester à la maison, ne rien faire, ou aller en vacances parfois. Il ne faut pas oublier qu’on n’a pas beaucoup de vacances. Tu as seulement deux semaines, après tu dois enchaîner et pendant ces deux semaines, il faut rester en forme. Tu as l'impression que tu es toujours dans le football, tu ne coupes jamais. Tu as des périodes difficiles, tu as des coups de mou, et mentalement, c’est difficile, car parfois, on ne te comprend pas. On ne sait pas ce que tu ressens à l’intérieur. On devrait prendre le temps d’écouter les joueurs, de les laisser s’exprimer, de les aider à s’exprimer, et de prendre tout ça en compte. Là, je te parle de manière générale. Si je dois te parler de mon cas personnel, tout va bien. Je suis encore jeune. Je ne suis pas encore à ce niveau d’usure on va dire. Je prends encore beaucoup de plaisir à me réveiller chaque matin, je vais à l’entraînement avec le sourire et suis heureux de jouer les matchs. Je vais bien (sourire).
V comme Vingt ans
Comment je me vois dans 20 ans : retraité (sourire). Je ne sais pas si je vais rester dans le football. Je ne me vois pas comme entraîneur, peut-être adjoint, être un peu plus proche des joueurs. Ou sinon, franchement, à la maison, tranquille, avec les enfants et essayer de passer le temps.
W comme World Cup
Il ne doit pas y avoir d’attente autour du Canada pour la prochaine Coupe du Monde. Déjà, c’est un kif disputer un Mondial à la maison, devant nos familles, nos amis, dans notre pays. Il faut prendre du plaisir, profiter de ce moment exceptionnel. C’est quelque chose qu’on ne va vivre qu’une fois. Et bien sûr, on aimerait sortir des poules et atteindre les matchs à élimination directe. À partir de là, tout sera possible. On cherchera à aller le plus loin possible. Mais avant toute chose, il faut kiffer.
X comme X-Factor
Lorsque j’étais avec la sélection U17 du Canada, nous avons eu un rassemblement. Et à cette époque, de nombreux clubs de MLS me sollicitaient : Vancouver, Montréal, Toronto, ils voulaient tous que j’intègre leur académie. Ils insistaient pour me recruter. Et tu sais, à l’époque, c’était uniquement par cette voie que tu pouvais te faire un chemin et devenir professionnel. Les gens pensaient que c’était important pour moi que j’accepte d’intégrer une de ces académies. Et j’en ai parlé avec mon coach du Canada. Et lui a été très clair avec moi, il m’a dit : « Non, ce n’est pas une bonne idée de rejoindre ces académies, car ensuite, ça va être compliqué pour toi de te sortir de là pour rejoindre un club en Europe ». Il m’a convaincu de ne pas intégrer une de ces académies. Et puis, c'est comme ça que j'ai fait mon chemin, que j'ai commencé à faire des essais en Europe. Et j'ai finalement signé à La Gantoise. Sans cette discussion, sans ce choix, je ne serais, peut-être, pas là aujourd’hui. Voilà le déclic de ma carrière, être arrivé en Europe, dans un club où on m’a donné ma chance assez rapidement. Je n’ai pas dû attendre deux ou trois ans avant de jouer. On ne m’a pas envoyé en prêt un peu partout, on m’a mis sur le terrain. J'ai pu m’installer dans un club qui laisse l'opportunité aux jeunes de jouer, ça m’a permis de me faire connaître en Europe.
Y comme Yin et Yang
Les forces opposées et complémentaires de Jonathan David, ce sont mon calme et mon calme. Mon calme m’aide beaucoup sur le terrain, à rester serein dans les moments plus stressants. Par exemple, avant un penalty, mon calme et ma zenitude me servent énormément pour me concentrer et mettre le ballon au fond. Ou sinon, lorsque les matchs sont serrés, mon calme m’aide à ne pas m’éparpiller, à avoir un comportement rassurant pour l’équipe. Et d’un autre côté, être un peu trop calme, ça peut me causer du tord, comme ce côté nonchalant que je peux avoir aussi. Je ne suis, peut-être, pas assez impulsif d’une certaine manière. Il faut être calme, mais il faut aussi savoir être impulsif et avoir cette niaque sur le terrain. Voilà.
Z comme Zoom
Si je devais choisir un sujet à évoquer en interview, je dirais la vie, les moments de vie en général. Ce sujet est assez vague, je sais, il est surtout complexe. Tu sais, la vie peut être très simple, mais aussi très compliquée en même temps. C’est pour ça que c’est un sujet intéressant à évoquer. On parlerait pendant des heures de la vie, des moments de vie, des rebondissements de vie, je ne cherche pas à être philosophe, mais on peut débattre et échanger (sourire). Ce serait très intéressant et passionnant.
La phrase qui représente Jonathan David
Je dirais : « L’habit ne fait pas le moine, mais l’habit aide à reconnaître le moine ». C'est quelque chose que j'entendais assez souvent quand j'étais jeune et qui est toujours gardé en moi.
La note de Jonathan David pour son interview
Je dirais 8 sur 10, j’ai été bon.
Propos recueillis par Rafik Youcef.
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