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·14 October 2024

ASSE - Mouton, Verts et Frères

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S'ils ne sont pas les premiers de la même famille à porter le maillot vert, Louis Mouton et son petit frère Jules se sont confiés à notre micro pendant cette trêve internationale pour revenir sur cette situation particulière qu'ils vivent au sein du club stéphanois.

Rencontrés durant la trêve internationale, Jules et Louis Mouton défendent tous les deux les couleurs de l’AS Saint-Étienne. L’aîné Louis chez les professionnels en Ligue 1 et le cadet Jules avec la réserve en N3. Une situation loin d’être inédite à l'ASSE qui a vécu pendant de longues années avec la fratrie Revelli les plus belles années de l’histoire du club. Tous deux originaires de la région, passés par l’ES Veauche, les frères Mouton ont une trajectoire assez singulière chez les Verts.


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La fierté. C'est le premier mot qui vient sur les lèvres de Louis Mouton quand on lui évoque la présence de son frère à l'AS Saint-Étienne : "Déjà, c’est une fierté pour nos proches et pour la famille. Il y a des frères chez les Pros mais dans le même club, ce sont des étapes difficiles à franchir." Une relation forcément particulière en découle. Néanmoins, Louis, l'aîné ne veut pas prendre trop de place dans la carrière de son petit frère : "J’ai envie de le laisser faire son propre chemin. (...) Si j’ai des conseils à lui donner je lui en parle mais je veux aussi qu’il fasse ses erreurs et qu’il trouve les clés tout seul. Si je l’accompagne trop, mentalement il sera peut être moins prêt pour ce qui l’attend après. C’est bien qu’il galère, qu’il n’ait pas toujours les réponses et qu’il les cherche." Des propos corroborés par le cadet, Jules : "Ça nous arrive de discuter après les matchs, des choses bien faites ou non mais sans que cela ne soit trop excessif. Ça va porter davantage sur du conseil. C’est de la bienveillance pour s’aider et avancer ensemble."

Louis Mouton : "Mon départ à Pau ? Je pense que ça nous a fait du bien"

Une relation entre les deux qui s'est, curieusement, améliorée pendant le prêt de Louis à Pau la saison dernière comme ce dernier l'explique : "Notre relation s’est largement améliorée depuis que nous ne sommes plus chez nos parents et que je suis parti à Pau. Je pense que ça nous a fait du bien. Pour ma part, c’est toujours un peu compliqué d’avoir un frère plus petit quand tu es adolescent parce qu’il veut toujours faire comme le grand frère donc tu n’as pas forcément tes propres moments à toi. Le fait d’avoir grandi et d’être adulte chacun de notre côté c’est vraiment bien. Notre relation a bien évolué sur ce point, on se dit les choses quand ça ne va pas que ce soit dans le foot ou en dehors. Nous sommes francs. C’est une relation très saine." Jules aussi a bien vécu ce départ pour un an de son grand frère : "Je l’ai bien vécu car ça m'a aussi laissé seul dans le club. Il n’y avait plus les deux frères Mouton, j’étais tout seul pour vivre ma saison. Je suivais les performances de Louis, je regardais ses matchs. C’était une belle année, ça lui a permis de voir autre chose et de côtoyer un autre club."

Ce prêt justement, Louis Mouton revient dessus. Il estime que cela lui a fait du bien de sortir de sa zone de confort et de quitter le Forez pendant une saison : "Ça m’a fait du bien ce prêt, on a toujours vécu ici, il y a un certain confort pour nous à Saint-Étienne avec nos amis, nos proches, tout est à proximité. On connait tout le monde, c’est notre zone de confort. Quand je suis parti à Pau, je ne connaissais personne, une nouvelle région, un nouveau climat, un nouvel entraineur qui ne me connaissait pas et qui n’avait pas d’à priori sur moi. Ça m’a fait un bien fou, on avait une belle équipe avec de belles personnalités. J’ai l’impression d’avoir grandi plus vite que si j’étais resté ici, j’ai vraiment l’impression d’avoir eu un nouveau rôle à Pau, c’était très enrichissant."

Deux frères, deux milieux de terrain, deux joueurs similaires ? Pas tout à fait se rend-on compte lorsque l'on demande à chacun des deux de décrire son frère. Louis, un milieu plus offensif selon Jules : "Je le vois bien en 8 ou 10 ça dépend du système. Il peut ressortir les ballons avec sa qualité technique mais il peut aussi être à la dernière passe pour trouver les attaquants. Défensivement il a les jambes pour aller agresser dans les pieds. Numéro 8, c'est parfait." Louis voit Jules davantage comme un véritable numéro 6 : "Il est plus grand que moi donc dans les duels aériens il est plus intéressant. Il a moins de jambes, je le vois plus devant la défense, placé. Un peu comme les anciens milieux de terrain, Busquets etc, avec peu de course mais très juste techniquement. De la pureté, pas de dribble, pas de chichi (sic), juste de la simplicité, contrôle - passe et orientation du jeu, et très fort sur le duel à la récupération. C’est un genre de joueur que j’aime beaucoup mais qui se perd un peu avec le temps, du fait de l’évolution physique du football, où ça va de plus en plus vite avec des joueurs de plus en plus costauds."

Jules Mouton : "Certes, on a des références communes mais il faut bien différencier les deux joueurs"

Marcher sur les traces de son frère, quelque chose de compliqué pour Jules Mouton ? Pas forcément selon lui, qui souhaite néanmoins qu'on le différencie de Louis : "Il ne faut pas forcément faire plus mais c’est certain que d’avoir eu son frère qui est déjà passé avant soi, avec parfois les mêmes coachs, il y a parfois des comparaisons qui peuvent être faites. Il faut vraiment différencier Louis Mouton et Jules Mouton. Certes, on a des références communes mais il faut bien différencier les deux joueurs."

S'ils n'ont pas encore joué ensemble en compétition avec l'équipe fanion, ça a déjà été le cas lors d'une préparation estivale il y a quelques années. Cet été, ils étaient tous les deux sur la pelouse lors de la première rencontre amicale contre Clermont au Puy-en-Velay (1-1), mais pas lors de la même mi-temps. Un moment forcément riche en émotions pour eux comme l'évoque Jules : "C’était génial ! Il y a trois ans on avait joué la même mi-temps, c’était quelque chose de particulier d’être ensemble dans l’équipe fanion durant un match, même si c’était en amical. Ça fait bizarre de jouer avec son frère car on n’avait jamais joué ensemble avant. Cet été, même si ce n’était pas lors de la même mi-temps, c’était dans l'équipe de Ligue 1, c’était très intéressant." Une situation qui peut se reproduire en compétition ? Compliqué selon Louis : "Ce n’est pas simple. Nous sommes certes frères mais il y a deux carrières totalement différentes. Peut-être que pour lui que ça arrivera ici à un moment et que moi je serais ailleurs à ce moment-là. Il ne faut pas se mettre cet objectif-là car le football est fait d’opportunités. Après bien entendu que ce serait incroyable mais si ça ne se fait jamais, on le fera à Veauche en fin de carrière et ça sera très bien comme ça (rires). On peut créer une équipe, ça peut être sympa !"

Formés à l'AS Saint-Étienne, c'est bien du côté de l'ES Veauche que les deux frères ont fait leurs premiers pas balle au pied. Un club particulier qui a notamment formé Etienne Green ou encore Dylan ChambostJules Mouton nous donne les secrets de l'ESV : "C’est un club très familial, on aime ce côté-là. Quand on est petit, on joue le week-end à 10 heures mais on reste toute la journée pour regarder toutes les autres équipes. C’est très convivial avec la buvette. On y repasse toujours pour venir voir jouer tout le monde." Louis Mouton explique que les liens demeurent avec Veauche : "Les potes avec qui je jouais quand j’avais dix ans, je vais au resto' avec eux le week-end maintenant. Le dimanche qu’est-ce qu’on fait ? Bah on va au stade ensemble, on va voir le basket à Veauche etc. On vit ensemble, ça fait 15 ans qu’on est ensemble, forcement l’ESV fait partie de l’équation."

Jules Mouton : "Nos parents ? Ils sont partout ! Quand on joue en même temps avec Louis, ils se séparent, l’un vient me voir, l’autre va voir Louis"

Avant Veauche, cet amour du foot, les frères Mouton le doivent à leur famille et particulièrement à leur père. Le football monopolise les discussions des repas de famille comme l'explique Louis : "La place du foot chez nous ? Ce n’est pas une question qu’il faut poser à mère ça (rires). Les moments où ça ne parle pas ballon, où ça ne parle pas de sport en général, sont rares (sourire). On ne parle plus de l’école maintenant que nous sommes adultes, c’est vrai qu’il y a beaucoup de foot chez nous. Veauche, l’ASSE, le foot en général, la Ligue 1, la Ligue 2. Et puis maintenant que je connais un peu les joueurs du championnat, des fois je parle à mon père d’un joueur ou d’un autre que j’ai pu croiser et c’est parti sur une discussion. Le centre, c’est le football. Nos parents sont très investis." Jules en dit un peu plus sur le suivi des parents : "Nos parents nous ont toujours suivi que ce soit à Veauche ou à l’ASSE , à domicile ou à l’extérieur. Ils sont partout ! Ils ont fait toute la France pour venir nous voir que ce soit en tournoi ou en match amical, que l’on joue ou non. Ils nous accompagnent, c’est génial pour nous. Quand on joue en même temps avec Louis, ils se séparent, l’un vient me voir, l’autre va voir Louis, souvent papa prend la destination la plus lointaine, il aime bien conduire (sourire)."

Pour terminer, Jules dévoile ses espérances quant à la carrière de son grand frère : "À court terme j’espère qu’il va prendre de plus en plus de minutes en Ligue 1, à moyen terme je lui souhaite d’être titulaire et sur le long terme qu’il devienne un cadre de l’équipe." Des objectifs atteignables pour Louis : "C’est atteignable, le foot il faut toujours être là au bon moment de toute façon. Des fois on loupe le bon moment mais si on prend le train derrière... C’est dans la tête. Si tu ne saisis pas ta chance, c’est comme ça et voilà. Il faut être patient et prêt pour le jour où le coach a besoin de toi et quand il a besoin de toi, il faut que tu sois bon. Il faut se bagarrer." Louis souhaite que son frère franchisse les étapes les unes après les autres : "À court terme, je lui souhaite de faire une grosse saison avec la réserve car je pars du principe que c’est important et que c’est une étape à ne pas sauter. À moyen terme, je lui souhaite de connaitre la vie dans un vestiaire professionnel et à long terme je lui souhaite une très belle carrière."

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