Tribune Nantaise
·28. Februar 2025
Labrune – « Nous devons rattraper notre retard sur la Premier League ou LaLiga »
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·28. Februar 2025
Depuis son arrivée à la tête de la Ligue de Football Professionnel (LFP) en 2020, Vincent Labrune tente d’imposer sa vision du football français. Ancien président de l’Olympique de Marseille (2008-2016), il traîne une réputation contrastée, entre ambitions affichées et décisions contestées. Il répond dans une longue interview accordée à L’Équipe.
La question des droits TV reste le plus grand défi de son mandat. Après le fiasco Mediapro, qui a plongé les clubs dans une crise financière, Labrune a négocié un accord d’urgence avec Amazon Prime Video et Canal+. Mais cette solution temporaire peine à rassurer. « Il fallait éviter un naufrage et garantir des revenus stables aux clubs », justifie-t-il. Pourtant, l’avenir reste flou : alors que les négociations pour la période 2024-2029 battent leur plein, aucun diffuseur majeur ne s’est encore engagé, et l’incertitude inquiète les clubs.
Pour renforcer l’attractivité du championnat, Labrune a favorisé l’entrée de CVC Capital Partners, un fonds d’investissement qui a injecté 1,5 milliard d’euros en échange d’une part des revenus futurs de la Ligue 1. Mais ce choix est loin de faire l’unanimité. « Nous devons rattraper notre retard sur la Premier League ou LaLiga », martèle-t-il. Un pari risqué, qui hypothèque une partie des recettes de la Ligue pour des résultats encore incertains.
Labrune a également acté la réduction de la Ligue 1 à 18 clubs dès la saison 2023-2024, arguant que cela permettrait une meilleure compétitivité. « Cela permettra un meilleur niveau de jeu et plus de compétitivité », défend-il. Pourtant, cette réforme est loin de faire l’unanimité, certains y voyant un coup dur pour les clubs les plus modestes.
Son obsession pour la valorisation financière de la Ligue 1 agace aussi certains dirigeants. « Nous avons des joueurs incroyables en Ligue 1, il faut mieux les valoriser », insiste-t-il. Mais derrière ce discours, les critiques fusent : trop axé sur le marketing, pas assez sur le terrain.
Au-delà des enjeux économiques, Labrune peine à fédérer. Ses relations tendues avec plusieurs dirigeants, notamment Jean-Michel Aulas, ont marqué son mandat. « Il est indispensable que les clubs historiques soient mieux considérés », pointait l’ancien patron de l’OL. Certains reprochent à Labrune une approche trop solitaire, voire autoritaire, qui alimente les tensions au sein du football français.
Entre espoirs de renouveau et doutes persistants, l’avenir de la Ligue 1 sous la présidence Labrune reste incertain. Son mandat sera jugé sur un point clé : la réussite – ou l’échec – des prochaines négociations sur les droits TV.
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