« Il faut réhabiliter les 9, les vrais buteurs », Olivier Giroud relance le débat sur le poste d’attaquant | OneFootball

De nouveau buteur face à l’AS Monaco, Olivier Giroud réussit des débuts idéaux avec le LOSC. Mais pour Jean-Louis Tourre, présent dans l’After Foot, il ne faut pas céder à l’excitation trop rapidement.

Un début rêvé, mais attention à l’emballement autour d’Olivier Giroud

Auteur de deux buts en deux matchs depuis son retour en Ligue 1, Olivier Giroud fait déjà beaucoup parler. Mais pour Jean-Louis Tourre, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions : « Calmos, on se détend. J’ai l’impression que depuis hier ça s’emballe un peu autour d’Olivier Giroud. On participe au truc, c’est la grande machine médiatique qui s’emballe, et on aime raconter des histoires dans cette Ligue 1. Mais il faut que ce soit des histoires qui tiennent la route », déclare-t-il.

« Depuis hier, on entend “Giroud en équipe de France”. La question lui a été posée en zone mixte : « Si tu fais une bonne saison, tu penses à un retour ? » Les entourages sont sondés pour voir si c’est envisageable… Donc là, je pense qu’il faut se détendre un peu. C’est une belle histoire, mais à mon avis, elle s’écrit juste en Ligue 1. »

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En parallèle, le LOSC poursuit ses efforts pour recruter Hamza Igamane. Une nécessité pour Jean-Louis Tourre, compte tenu de la saison chargée qui attend les Dogues : « D’ailleurs, je suis content que Lille se penche sur un autre avant-centre, parce que je pense que c’était exagéré de penser que Giroud pourrait tenir toute la saison en jouant tous les trois jours avec la Coupe d’Europe. Même s’il a mis 2 buts sur les 2 premiers matchs, je pense quand même qu’il a besoin d’être épaulé. »

La perception du numéro 9 en Ligue 1

Au-delà du cas Giroud, Tourre s’interroge sur la manière dont les attaquants sont jugés aujourd’hui : « Là où c’est intéressant, c’est comment on perçoit les numéros 9 aujourd’hui en Ligue 1. Avant, on jugeait un avant-centre uniquement sur ses buts, on ne se préoccupait pas du reste. Maintenant, on lui demande de presser, de courir, de défendre, de s’inscrire dans le collectif, d’être bon dans le petit jeu », décrypte-t-il.

Pour lui, il ne faut pas que tous les clubs veuillent recruter ce type de profil, réservé à un niveau bien plus élevé : « Je pense que ça, c’est des bonnes considérations pour le haut niveau, pour le PSG par exemple, où tu préfères Ousmane Dembélé à Gonçalo Ramos pour les raisons qu’on vient d’évoquer. Mais en Ligue 1 il ne faut pas avoir ce raisonnement-là jusqu’au boutiste. Il faut réhabiliter les 9, les vrais buteurs, même les pivots, qui sont là pour leurs buts. C’est pour ça qu’il y avait des doutes sur Giroud : à son âge, est-ce qu’il allait pouvoir courir, presser, répéter les efforts ? Des joueurs comme ça, c’est indispensable, et ça brille encore en Ligue 1. »

Pour appuyer ses propos, il n’hésite pas à citer plusieurs exemples qui ont marché ces deux dernières années : « Regardez Brest qui fait 3e de Ligue 1 avec Steve Mounié, un pur avant-centre, qui est excellent de la tête et en remise, même si pour le reste il est limité. Et pourtant, il a été décisif. C’est pareil pour Pierre-Emerick Aubameyang : il a cette habileté dans la surface qui change tout. Donc oui, le poste de 9 a évolué, mais un joueur efficace dans la surface, ça fera toujours la différence. Et ça, il faut continuer à le valoriser », conclut-il.

Quentin PROVOST

Crédits photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport