Peuple-Vert.fr
·25 de setembro de 2024
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L’attaquant formé à l’AS Saint-Étienne, Bafetimbi Gomis, s’est livré pendant près de 2h pour le média « carré« . Il y évoque notamment son passage dans le Forez, du centre de formation à l’Europa League. Voici ses mots.
Bafé Gomis : « Mon frère a été le premier chez moi a détecté quelque chose dans le football, il m’avait fait une fiche de route qui consistait notamment à faire partie de l’équipe du Var. Il savait que par ce moyen, j’attirais l’œil des recruteurs. Ça n’a pas loupé, j’ai eu du choix et j’opte vite pour Saint-Étienne. J’avais Cannes, Rennes et Auxerre aussi. À Saint-Étienne ça a marché, j’ai eu un bon feeling avec les dirigeants de Saint-Étienne. Ils ont eu une très bonne approche avec mes parents. L’accompagnement qu’ils ont proposé et les nombreux joueurs sénégalais pour la signature ont été important. Quand j’ai reçu très tôt dans ma carrière, c’était la suite logique de rendre très vite dans ma carrière. »
« J’étais un des trois meilleurs de ma génération. On passe une belle formation, bien entouré à Saint-Étienne mais je n’étais pas un phénomène. J’étais quelqu’un qui avait l’obligation de travailler dur. C’est pour ça que j’ai eu du mal à passer le palier de la CFA à la ligue 1. C’est pour ça que c’est passé par des prêts notamment à Troyes où le fait de rentrer dans un vestiaire ou on t’attend et tu dois montrer ce dont tu es capable, ça m’a fait du bien sportivement et humainement. Je n’étais pas pris comme le jeune qui venait du centre de formation. Tu dois avoir un capital confiance important pour t’imposer parce que les autres ce sont des hommes, ils sont pères de famille. Tu dois t’imposer avant de t’imposer sur le terrain, tu dois le faire dans le vestiaire. Il y a une bataille d’ego.
« Par exemple, Allan Saint-Maximin un des plus grands talents formés par Saint-Étienne et même un des plus grands talents français, Saint-Étienne l’a mal géré. Il ne doit jamais quitter le club pour 5-6 millions pour Monaco. C’est vrai qu’il devait être difficile à gérer, mais on doit trouver les moyens de le faire. C’est pareil avec Lyon aujourd’hui sur le cas Cherki. En tant que français, on a du mal à accepter certaines choses qu’on va accepter à l’étranger. »
« Quand je reviens de Troyes, il y a toujours ces joueurs qui ont été importants pour moi comme Camara, Piquionne, Feindouno, les grands frères. Cette génération la méritait de gagner un trophée. Ils n’ont pas réussi à le faire par manque de discipline, de rigueur, d’ambition. J’ai cette image de la demi-finale de coupe à Strasbourg où c’était quasiment gagner et on pouvait aller au Stade de France et on passe à travers. C’est cette génération qui m’a permis de voir et de ne pas répéter les mêmes erreurs.
Quand Roussey prend les manettes, il y a un remaniement. Il fait en sorte que je sois le leader d’attaque. Je n’étais pas le capitaine mais j’étais le grand frère de Blaise Matuidi que j’ai connu à Troyes, de Mamadou Dabo, de Benalouane et Perrin qu’on a joué ensemble au centre de formation. J’ai le costume de joueur qui est formé au club, qui fait la panthère et je suis un peu la locomotive de cette équipe avec les joueurs d’expérience comme Landrin, Dernis, Feindouno, Janot. Ça se passe relativement bien, on termine en qualifications européennes après 30 ans d’absence » explique Bafé Gomis.
Bafé Gomis : « Pour gagner ma place en équipe de France à ce moment-là, j’aurais dû partir. Après, j’ai appris de cette saison mais il aurait été préférable de partir jouer la Ligue des champions, dans des grands clubs. J’avais découvert la ligue européenne avec les Verts mais par amour pour l’ASSE et mes coéquipiers mais aussi par peur de l’étranger car je ne parlais que la langue de Molière à cette époque, c’était difficile de sortir de ma zone de confort. Si c’était à refaire, je le ferais différemment pour laisser la maison propre.
À ce moment, j’avais Chelsea, Manchester, Marseille, Paris, j’avais pas mal de clubs intéressés. C’est normal quand tu joues dans un club mythique comme Saint-Étienne mais qui n’est pas un cador, tu attires l’œil ! À cette époque, je joue la coupe d’Europe avec Saint-Étienne. J’avais un coach avec qui j’avais une grande confiance. J’ai des regrets, j’aurais préféré que l’histoire se termine autrement. J’ai beaucoup appris et il y a toujours un chemin qui nous est destiné et c’était le mien. Je peux aujourd’hui me vanter d’avoir tout connu avec le maillot vert. J’ai eu des saisons à frôler le national à Geoffroy-Guichard à fouler la pelouse en coupe d’Europe puis de sauver le club à la dernière journée contre Valenciennes. »
« J’ai été formé plus comme un pivot que comme un tueur. Quand tu sors d’une année où tu as été prolifique… on t’attend ! Sauf que quand tu es jeune, tu pensais que tu faisais 15/20 minutes travailler dans le but et c’était bon, mais non ! Tu dois te lever le lundi matin et ça jusqu’à samedi en se disant le défenseur samedi, il est mort avec moi ! Je vais faire attention à l’heure que je dors, ce que je mange etc. C’est un problème français. Ce qu’il faut dire aux jeunes, c’est qu’il faut être performant pour avoir de l’argent et pas l’inverse ! En marquant des buts partout en France, en Turquie, en Arabie Saoudite, j’ai eu la juste récompense des choses. »