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·01 de abril de 2025
Riolo : "Tellement d'hypocrisie autour des groupes de supporters"

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·01 de abril de 2025
Le chroniqueur de RMC répondait ce matin aux questions plutôt orientées d'Apolline de Malherbe sur le plateau de RMC Sport. Daniel Riolo met notamment l'accent sur l'effet pervers qu'elles pourraient avoir : "On s'en prend d'abord à ces deux associations de supporters parce qu'on estime que dans les dernières années c'est peut-être là qu'il y a eu le plus d'incidents. La surprise est venue du fait que Bruno Retailleau se saisisse aussi vite, on a eu l'impression qu'on n'a même pas eu le temps d'être informé que ça allait arriver, qu'on allait faire le ménage dans les tribunes. Alors que la Direction Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) trouve que c'est un petit peu trop direct d'entamer le débat de cette façon.
Il s'en empare rapidement je trouve parce que vouloir mettre de l'ordre sans préparer le terrain, ça va être problématique. Ce n'est pas que ça risque de crisper c'est que ça risque d'entrainer des faits de violence encore plus graves. La dissolution ne va pas empêcher les gens encartés d'aller au stade. Dans une ville comme Saint-Étienne, les Kops ce sont 16 000 personnes, un dixième de la ville. Il faut mesurer ce que ça représente dans cette ville-là. Je ne suis pas là pour excuser ce qu'ils ont fait dans le passé et notamment sur les trois dernières années parce que c'est peut-être au sein de ces deux associations qu'on a eu le plus d'incidents en France. Mais c'est toujours la même histoire, il y a tellement d'hypocrisie autour des groupes de supporters. L'hypocrisie c'est quoi ? Ce sont les dirigeants qui ne font rien quand on leur demande de renouer le dialogue et qui n'arrivent pas à faire en sorte que les incidents ne se produisent pas parce que eux se cachent derrière l'autorité, la puissance publique, qui ne fait pas son travail. Tout le monde se renvoie la balle depuis des années et arrive un Ministre de l'Intérieur, qui n'a pas encore pris la mesure complète du programme, et qui veut taper du poing sur la table.
Quand je parlais de la DNLH qui prend ces nouvelles mesures dans le tronche d'un coup, certaines personnes de cette entité disent "attention, n'allons pas trop vite." (...) Ce qu'il manque depuis des années, c'est le dialogue. On n'arrive pas à faire en sorte de résoudre ces problèmes de violences, qui existent, c'est vrai. Soit on décide que c'est impossible de nouer ce dialogue, je parlais d'hypocrisie, il y a eu un défilé à Saint-Étienne samedi dans la rue avec toutes les associations, soutenues par des gens dans la population de Saint-Étienne. (...) Quand je parle d'hypocrisie, c'est la télé et les médias qui ont besoin qu'il y ait de l'animation dans les tribunes. On a besoin de cette animation, des groupes ultras, on a besoin que ce soit festif sinon dans les stades on va s'ennuyer parce que le spectacle est autant dans les tribunes que sur le terrain. (...)
C'est pour ça qu'il ne faut pas aller vers la dissolution qui ne va pas résoudre grand chose parce que quand vous allez dissoudre l'association, vous n'allez pas empêcher les gens de revenir. (...) Ça n'empêchera pas la violence, vous l'aurez sous une autre forme. Il faut repenser la façon de supporter son équipe dans un stade ça c'est une évidence, si on n'y arrive pas, alors peut-être il faudra peut-être imaginer le modèle anglais qui a mis fin à toutes formes de supportérisme mais on voit bien ce que sont devenus les stades anglais, on a augmenté le prix des places, on a changé la sociologie dans les stades mais au moment où on traverse une grosse crise économique dans notre football, que les clubs n'ont plus d'argent, vous pensez vraiment qu'au moment où on a augmenté le prix des abonnements, que personne a pris DAZN à part 400 000 personnes ce qui est dérisoire, si vous augmentez le prix des places, vous allez vider les stades et tuer toute l'économie du football. C'est pour ça que je parle de décision brutale, je ne suis pas contre qu'on fasse quelque chose pour rétablir l'ordre mais il faut faire extrêmement attention à ce qu'on va faire."
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