Rémy Cabella : « J’en ai discuté avec Benjamin Stambouli, il lui est arrivé la même chose » | OneFootball

Rémy Cabella, lors de son interview avec Zack Nani, a mis en avant que sa signature au MHSC n’avait pas été annulée à cause d’un problème financier. Il avait donné sa parole à Laurent Nicollin que son souhait était de finir dans l’Hérault mais le président pailladin en a décidé autrement sans jamais expliquer les raisons au principal concerné. Nous vous avions partagé une première partie, il y est revenu un peu plus longuement encore plus tard dans l’échange et évoquait ses retours difficiles à la Mosson. Il rapportait également qu’il n’était pas le seul à avoir connu cette situation:

« Laurent Nicollin a donné une interview à la radio. Je n’avais pas parlé car je voulais que ce soit lui qui donne la vraie version. Je restais dans mon coin, je ne voulais rien dire et je me disais que peut-être un jour il allait dire ce qui s’était vraiment passé, que peut-être il ne comptait pas sur moi. À la radio, les supporters se posaient tous la question : ‘que s’est-il passé avec (Rémy) Cabella ?’ J’écoutais en direct car je voulais savoir ce qui allait être dit. Même moi avec les supporters, quand ils me demandaient si j’allais rester, je faisais semblant alors que je savais qu’il y avait le contrat. Il répond et il dit que ça ne s’est pas fait à cause du financier. J’ai été très étonné. C’est lui qui m’a proposé le contrat. J’ai tous les messages, j’ai tout gardé mais je ne les montrerai pas, c’est entre lui et moi. Même si c’est ce qui s’est passé, je ne l’ai pas accepté, par respect, je ne montrerai pas les messages car il y a le salaire, il y a tout. À la base, je n’ai rien demandé et c’est lui qui m’a proposé quelque chose. J’avais dit que je signais sans agent, je finis à Montpellier seul, qu’avec mon père. La prime d’agent au lieu de la jeter, j’avais demandé quinze ou vingt (mille) en plus par mois. Il m’avait proposé cent mille alors qu’en Russie j’étais à deux cent mille euros net par mois. Il me propose cent mille euros brut, cela ne me dérange pas, donc avec la prime je demandais cent vingt mille brut. Après, il y avait des primes à la signature, de matchs. C’était un beau contrat surtout à mon âge. Et il vient en interview, il ne me dit rien des vacances, il me laisse comme cela alors qu’il savait que je ne voulais venir qu’à Montpellier et après il dit que c’est financier. Si j’avais demandé cent quatre vingt, deux cent ou deux cent cinquante mille par mois, il aurait pu dire ça mais pas dans ce cas. Tu vends (Florent) Mollet, tu fais ressigner Téji (Savanier). Téji, tu ne le fais pas signer à cent mille je pense. Et après tu fais signer Wahbi (Khazri), il n’était pas à cent mille, je pense qu’il est à beaucoup plus. Tu fais signer ces joueurs-là, comment dire que c’est un problème financier alors qu’ils touchent beaucoup plus que moi voire deux fois plus.

(Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Les gens n’ont gardé que l’information du président. Ils se sont dit que Rémy Cabella signait à Lille parce qu’il a préféré l’argent. L’histoire je viens de la raconter, on sait pourquoi je n’ai pas signé à Montpellier à ce moment-là. Enfin, je ne sais toujours pas la raison. Quand j’arrive à Montpellier, les supporters ne savent pas, ils pensent que c’est pour l’argent donc quand je touche mon premier ballon, je me fais siffler, je me fais chambrer, insulter aussi. Je ne généralise pas, c’est certains mais il y en a quand même bien que beaucoup étaient contents de me revoir.

Pendant le match, j’ai tout ça en moi, l’affaire de Laurent (Nicollin) toujours dans la tête, les supporters qui me prennent un peu en grippe, on marque, je suis content pour mon équipe car j’ai le logo du LOSC. Le maillot que je porte, je me bats pour ce maillot. Je célèbre avec Jonathan David. À la fin du match, j’ai pris une rafale. J’ai reçu des messages, tu ne peux même pas imaginer tout ce que j’ai pris. J’ai répondu avec un tweet : ‘au lieu de vous en prendre qu’à moi, demandez à vos dirigeants.’ J’attendais que ce soit eux qui donnent la vraie version. Aujourd’hui, je ne sais toujours pas pourquoi je n’ai pas signé à Montpellier. Lui, il dit que c’est financier mais ça ne l’est pas puisqu’il a fait signer et resigner deux joueurs qui touchent beaucoup plus que moi.

DAZN

Meme encore lors du dernier match à la Mosson, là aussi j’étais pris avec les supporters…J’aime bien quand ça chambre, tu me chambres, je te chambre, c’est le jeu. Le foot c’est fait de chambrage. Tu me regardes tu me fais chut ou tu me fais un doigt, je vais rigoler. On se répond mais on ne se manque pas de respect. Je n’ai jamais insulté un club ou des supporters de toute ma vie. Ce ne sont pas mes valeurs. Même à l’OM et pourtant on m’en a voulu, on m’a critiqué. (…) Donc on est sur le terrain et il y a une action avec Téji. Je suis désolé car c’était un geste…Téji sur le terrain, il insulte beaucoup. Et je ne sais pas ce qu’il a avec moi, mais tous les matchs qu’on a joué contre Montpellier…En plus on se connait depuis tout petit, on s’entendait bien, on s’entend bien, je n’ai rien contre Téji. Des fois, il est un peu énervé sur le terrain, il aime bien insulter. Il vient vers moi en m’insultant, il me touche le bras et j’ai un geste de protection. Je m’en excuse. J’en ai discuté avec son père quelques jours après car on s’entend bien. Je lui ai dit que je n’avais rien contre Téji. C’est un super joueur avec des qualités de fou. Les gens ont mélangé l’histoire avec Téji. Par rapport à l’histoire, ils ont pensé que c’était Téji mais pas du tout. Avec Téji, il n’y a rien. Quand j’ai eu son père, je lui ai dit qu’il pouvait m’appeler pour que je m’excuse auprès de lui. Il m’a dit qu’il n’y avait rien, que cela restait sur le terrain.

Peut-être que parfois, certains présidents ne veulent pas dire certaines choses. Sur le coup, j’en ai beaucoup voulu à Laurent car pour moi, on était amis. Je suis un enfant du club. On a créé beaucoup de choses ensemble. On a gagné deux titres, la coupe Gambardella et le titre de champion. On a joué la Ligue des Champions. On se donnait des nouvelles à Noël et pour les anniversaires. Les deux fois où j’ai été blessé, il m’a accepté donc grand respect. Je ne le remercierai jamais assez car il m’a ouvert les portes du club. Mais l’histoire qui s’est passée, pour moi, c’est dommage. Si tu me fais revenir à Montpellier, pour l’histoire du club, le club, les supporters, tu peux peut-être faire revenir Benjamin Stambouli, Younes Belhanda, Jonas Martin. Cela fait trois ou quatre anciens, plus les joueurs en place, plus les jeunes. On serait revenu pour aider le club, le faire grandir. Après, j’en ai discuté avec Benjamin Stambouli car il ne connaissait pas ma version. Lui aussi, il lui est arrivé la même chose. On était dégoûté. Notre idée, c’était de revenir avec notre expérience, notre exigence, aider le club et peut-être gagner quelque chose avec Montpellier. Il ne faut pas en vouloir à Laurent (Nicollin) même si ça m’a fait mal et encore de ne pas avoir eu de raison. Des fois, il y a des situations que tu veux gérer, que tu ne gères pas, tu laisses sans nouvelles alors qu’il y avait juste à dire ‘Rémy, on ne compte pas sur toi’ comme ça moi je prévois quelque chose. S’il n’y a pas Lille, je n’ai rien. Je serai reconnaissant envers Lille et Olivier Létang vraiment à vie car cela m’a donné un nouveau départ. »