Lensois.com
·27 de agosto de 2025
Pierre Sage : « Je trouve mes joueurs trop studieux »

In partnership with
Yahoo sportsLensois.com
·27 de agosto de 2025
Le RC Lens va renouer avec Bollaert-Delelis vendredi pour la réception de Brest, à l’occasion de la 3e journée de Ligue 1. Pierre Sage aspire à voir son équipe capable de lier l’allant du match perdu face à Lyon et l’efficacité affichée. Il attend notamment de ses joueurs un petit surplus de folie.
Lensois.com : Pierre Sage, au Havre, votre équipe a finalement été beaucoup ballotée en première période et elle a beaucoup couru. Comment l’expliquer et comment l’éviter ?Pour expliquer ça, il y a deux éléments principaux. Il y a eu des pertes de balle dans notre camp sur des mésententes, à cause d’un peu trop de légèreté, d’un manque de concentration. Cela a occasionné des pertes de balle inhabituelles chez plusieurs joueurs, donc le boomerang revenait souvent. Puis il y a eu la gestion de leur position large. Nous avons subi 23 centres en première période. On a beaucoup mieux géré ça après la pause. Ne pas avoir le ballon était déjà une perte en soi, mais concéder tous ces centres nous a exposés. Le score à la pause était flatteur. On peut malgré tout relever que d’autres valeurs ont été mobilisées et être satisfaits d’avoir vu les joueurs aller chercher ces choses-là en essayant de rattraper les erreurs des uns et des autres. Mais on sait que dans la durée, il faudra qu’on arrive à jouer beaucoup mieux que ça, de manière à sécuriser nos matches.
À ce stade, comment jugez-vous le comportement du groupe par rapport à ce que vous attendez de lui ?Je sens les joueurs réceptifs aux demandes, ce sont les réponses aujourd’hui qui ne sont pas encore stables. C’est normal, on est une équipe avec un jeu qui est encore en construction. Sur notre préparation et même notre début de championnat, on a alterné les matches où on était dans ce qu’on voulait et d’autres où on en était un peu éloignés. Malgré tout, je pense que ça fait partie d’un parcours de développement et l’important, c’est de garder le cap. Nous avons des choses à réguler par rapport à notre match au Havre, d’autres à maintenir par rapport à notre match contre Lyon. Ce sont dans les habitudes que vont se créer les performances et les habitudes de jeu, notamment. Aujourd’hui, l’effectif est construit aussi en fonction de cette volonté de jouer et il est aussi régulé par rapport à cette volonté de jouer. Il y a des départs qui ont été occasionnés par des décisions relatives à notre identité de jeu.
Le RC Lens est poursuivi depuis la saison dernière par un problème d’efficacité offensive, même si cela ne s’est pas renouvelé au Havre, au contraire. Comment répondre à cette problématique ?Pour moi, il faut agir sur deux aspects. Le premier, c’est le nombre d’opportunités qu’on se crée, et donc être plutôt sur le match de Lyon. Et jouer ensuite sur l’efficacité, c’est-à-dire être plutôt sur le match du Havre. La vérité se situe dans les deux matches : multiplier les opportunités et avoir le même niveau d’efficacité. Mais pour ce faire, on se rend compte qu’il y a un élément très important : c’est malgré tout le nombre de joueurs mobilisés sur les actions offensives. Si vous revoyez l’action sur laquelle on obtient le penalty au Havre, c’est une action d’attaque placée de très haut niveau et on se rend compte que quand les joueurs s’associent, quand ils combinent de cette manière-là, à cette vitesse-là, on arrive à se créer des situations. Du coup, l’adversaire est sous pression et se retrouve poussé à la faute. Je pense que le penalty est légitime mais il est le fruit d’une action collective de bon niveau. C’est ce genre de choses qu’il faut arriver à mettre en place un maximum de fois par mi-temps, de manière à vraiment mettre l’adversaire en situation de crise.
Quelles qualités et quels défauts ressortent principalement de votre groupe selon vous ?Aujourd’hui, on sent que ce sont des joueurs très studieux, et le fait d’être très studieux apporte du confort, mais n’apporte pas cette folie nécessaire de temps en temps. Donc c’est important de les faire aussi sortir un petit peu du cadre. Je pense que dans le début de notre relation staff-joueurs, il y a besoin justement d’avoir un cadre qui sécurise tout le monde et qui oriente les comportements des uns et des autres. Et à partir du moment où ce cadre sera absorbé et mis en pratique, on va pouvoir justement en sortir un peu. Mais c’est vrai que je les trouve très studieux, et ce « très » veut dire trop.
Propos recueillis par Christophe Schaad à la Gaillette-Gervais Martel.