« Pas une décision prise à la légère », les déclarations et explications de Nabil Bentaleb (LOSC) pour son grand retour | OneFootball

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Le Petit Lillois

·14 de fevereiro de 2025

« Pas une décision prise à la légère », les déclarations et explications de Nabil Bentaleb (LOSC) pour son grand retour

Imagem do artigo:« Pas une décision prise à la légère », les déclarations et explications de Nabil Bentaleb (LOSC) pour son grand retour

Le mois de février 2025 était attendu de tous, date indiquée comme celle permettant de rendre une décision sur le cas de Nabil Bentaleb. Autorisé à retrouver la compétition après avoir été victime d’un arrêt cardio-respiratoire, c’était le 18 juin dernier, le milieu de terrain s’est longuement confié à la presse ce vendredi. Un moment touchant…

Tu as eu ce feu vert, quel a été ton sentiment à ce moment-là ? Comment ça s’est passé ?


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Je n’y croyais pas trop, parce que j’ai tellement attendu ce moment que j’avais l’impression que ce n’était pas réel. Mais comme le président l’a précisé, c’était un travail de longue haleine de toute l’équipe. On n’a pas lâché, on y a cru. Et avoir ce feu vert, c’était en quelque sorte une délivrance et quelque chose avec lequel on peut se projeter maintenant pour aller de l’avant.

Tu as vécu des moments, on imagine, très compliqués, peux-tu nous raconter les principales étapes du processus ?

Honnêtement, je ne peux pas résumer les huit derniers mois en quelques phrases. Bien sûr, vous vous en doutez, il y a eu des hauts et des bas. Il y a eu des moments où on pensait que c’était fini et d’autres durant lesquels on était aux anges et ça allait un peu mieux. Mais comme le président l’a précisé, l’essentiel c’était de toujours garder le cap, toujours avoir en ligne de mire mon objectif qui était de retrouver les terrains et la compétition. Il y a eu énormément de travail. Des fois, j’aurais aimé que ça aille plus vite. Mais forcément, c’est mon esprit de compétiteur. Heureusement, j’étais bien entouré par les cardiologues, par le club qui me faisaient garder les pieds sur terre et prendre étape après étape pour être sûr d’être en sécurité maximale.

Quel souvenir gardes-tu de ce 18 juin ? Et à quoi penses-tu deux jours plus tard quand tu ouvres les yeux, que tu te réveilles ?

Le 18 juin, je n’ai pas vraiment de souvenirs. Les souvenirs sont beaucoup plus ancrés pour mon grand frère et mes amis qui étaient présents ce jour-là. Mais moi, comme le président l’a dit, je me suis réveillé deux jours plus tard. C’est deux jours plus tard que j’ai pris conscience de ce qui était arrivé.

Au début, c’était un choc, c’est normal. C’est comme si tu t’endors aujourd’hui et tu te réveilles deux jours après. On te dit, il s’est passé ça, ça, mais toi, tu n’as rien ressenti, tu ne te rappelles de rien. C’était assez spécial, mais j’étais bien entouré. Il y avait plein de personnes bienveillantes.

Karim (son frère) est le premier qui te viens en aide ce jour-là. J’imagine qu’aujourd’hui, quand tu le regardes, il y a un truc très particulier entre vous.

C’est mon grand frère. Il a toujours été là pour moi. Si ce n’est pas lui, qui va le faire ? On a une relation très pudique, mais… (il s’arrête).

A partir du moment où cet incident arrive le 18 juin, à quel moment t’es-tu dit que ta carrière n’était pas terminée ?

Je ne me rappelle plus exactement de la temporalité, mais il me semble que j’ai eu un mois et demi de repos. J’ai pu mettre les idées en place et réfléchir à ce que je voulais ou ce que je ne voulais pas. J’ai dû consulter aussi ma famille, parce qu’on ne doit pas faire l’égoïste pour une décision comme celle-ci. Je dois embarquer aussi ma famille avec moi.

Si j’y vais seul, je ne réussirai jamais. Il a fallu avoir des discussions à certains moments et prendre une décision. Je n’ai pas été poussé par le club. Le club a toujours favorisé ma santé avant tout. C’est moi qui ai décidé, de mon propre gré, de reprendre une activité physique et sportive dans l’objectif de revenir à la compétition.

Y-a-t’il eut des moments où tu as eu des craintes ?

Bien sûr. Tu traverses énormément de choses. Quand on dit qu’il y a des hauts et des bas, ce n’est pas que dans les décisions, c’est aussi dans l’aspect mental. Je pense que je me suis découvert une nouvelle personnalité ou une nouvelle ressource. Moi qui pensais être fort mentalement, j’ai découvert une autre forme de force mentale. Il y a des choses qu’il faut traverser, des choses essentielles.

On m’avait prévenu avant que ça commence. Quand j’étais encore à l’hôpital, j’ai eu la possibilité de parler avec (Christian) Eriksen, qui m’a énormément aidé. Lui, et un autre joueur, ils ont pu un peu m’aiguiller parce que j’étais dans le flou. Je ne savais pas vers qui m’orienter, que faire ou quoi faire. Ils m’ont énormément aidé en me rassurant sur quelques points et en me prévenant aussi de ce qui allait arriver. Je savais qu’à un moment donné, j’allais avoir certaines craintes et certains doutes, mais que c’était tout à fait normal.

Le défibrillateur, c’est quelque chose de contraignant ?

Non, pas du tout, il a fallu un temps d’adaptation à mon corps pour s’adapter à avoir un défibrillateur sous cutanée. Mais non, ce n’est pas du tout contraignant. En vrai, ça ne me change pas grand-chose à mon quotidien.

On voit les images de retour à l’entraînement hier. Qu’est-ce qui se passe à ce moment-là dans ta tête et une fois sur la pelouse ?

Je ne m’y attendais pas du tout. Je pensais que c’était une séance d’entraînement normal et que j’allais sortir. Au dernier moment, il y a André qui me laisse passer devant et je vois tout ce monde. C’était très émouvant. Je ne sais pas comment les remercier, ça me touche énormément. C’était quelque chose d’assez spécial pour moi.

Est-ce que tu as quelques craintes de rejouer ? Est-ce qu’il y a des précautions à prendre avant de faire un match de très haut niveau ?

J’ai passé le stade d’avoir des craintes et de redouter quelque chose. Je pense que le risque zéro n’existe pour personne dans cette salle (conférence de presse, ndlr). Maintenant, je suis conscient de ce qui s’est passé et j’ai beaucoup travaillé ces derniers 8 mois. On a beaucoup testé. On a évalué énormément de situations. Ce n’est pas une décision qui a été prise à la légère. Tout a été analysé, tout a été étudié. Je me suis retrouvé dans toutes les situations, travail physique, sous fatigue, etc. Je pense que cette étape a été passée pour moi.

Penses-tu pouvoir être une source d’espoir pour d’autres joueurs ?

Tout comme (Christian) Eriksen pour moi, qui a été une source d’inspiration pour moi. Ça me permettait de me projeter. J’avais une sorte de modèle sur qui je pouvais me calquer. Je pense que ça sera mon rôle. J’espère que ça n’arrivera à personne, mais dans le cas où, on pourra peut-être se tourner vers moi et me poser certaines questions et je pourrais peut-être rassurer certaines personnes. Et je le ferai volontiers.

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