Omar Daf (Amiens SC) : « Le plus important était d’arrêter l’hémorragie » | OneFootball

En souffrance, proche de sombrer en fin de première période, l’Amiens SC a finalement obtenu un bon match nul à Rodez (1-1), vendredi à l’occasion de la 24e journée de Ligue 2. Ravi d’avoir colmaté les brèches sur le plan défensif, Omar Daf entend désormais mener à bien l’opération maintien.

Omar, il a fallu puiser au bout de vous-mêmes pour ramener un point de Rodez…

La première mi-temps fut difficile, on avait le vent contre nous. On a eu du mal à ressortir, ils nous ont bien pressés. En deuxième, on a bien réagi et l’entrée de Malick (Mbaye) nous a fait du bien. Rodez est une équipe très performante à domicile, avec leur paire d’attaquants très rapides et des joueurs qui prennent énormément la profondeur. On a su bien le gérer, on a finalement été mis en difficulté sur coups de pied arrêtés. On a su être solide. C’est un point précieux. Venir le prendre ici, c’était important pour les laisser derrière nous et casser la spirale de défaite à l’extérieur.

Vous avez beaucoup souffert, vous marquez sur votre seule occasion. Il fallait en passer par là pour stopper l’hémorragie ?

Il fallait choisir ce que l’on voulait sur ce match. Rodez n’a finalement que deux frappes cadrées, on n’en a ps plus, mais on a retrouvé ce qu’on voulait, à savoir une certaine solidité par rapport à nos deux derniers déplacements. Rodez a le meilleur buteur du championnat (Timothé Nkada, NDLR) dans ses rangs. C’est un garçon qui nous avait fait mal à l’aller, capable de multiplier les courses. Le premier objectif était de bien le neutraliser. On aurait aimé être plus dangereux offensivement par la suite. Sur ce match, le plus important était ailleurs, c’est-à-dire d’arrêter l’hémorragie et de ne pas faire le voyage à vide. Je suis satisfait sur ce point.

Qu’est-ce qui a motivé vos choix au coup d’envoi, que l’on peut qualifier d’audacieux ?

Il fallait faire des choix, parce qu’on a beaucoup tiré sur certains joueurs qui étaient moins bien. Il fallait aussi amener de la fraîcheur, même si ça nous faisait prendre un risque par rapport à la jeunesse. C’était le bon moment de les faire souffler, sachant que c’était un match où il y aurait beaucoup d’engagement. J’ai aimé l’état d’esprit des anciens qui ont bien encadré aussi les jeunes.

Vouliez-vous envoyer un message à vos joueurs, histoire de leur démontrer que vous pouviez faire des choix, mais aussi à votre direction, à propos du mercato d’hiver ?

Je voulais surtout approcher de la fraîcheur. Certains joueurs montraient des signes de fatigue. Si on prend le cas de Rémy Vita, c’est notre seul latéral gauche, il a joué tous les matches depuis le début. Après, est-ce que ça envoie un message, j’en sais rien. En tout cas, j’ai fait des choix forts. Je voulais aussi bousculer le groupe par rapport à ce qu’on faisait depuis le début sur les déplacements. Maintenant, on n’a pas beaucoup de choix pour bousculer ou chambouler l’effectif.

Avez-vous le sentiment que ce point peut stopper l’hémorragie ? Peut-on parler de soulagement ?

Pas du soulagement, c’est surtout la satisfaction d’avoir retrouvé une certaine solidité face à un adversaire qui venait d’en passer cinq à Pau. Il fallait être solide après des rencontres où on s’est beaucoup ouvert, où on a joué à l’extérieur. Je voulais vraiment qu’on ramène quelque chose de ce déplacement, même si tout n’était pas parfait. J’ai aimé la solidarité et la solidité sur ce match.

Votre fin de saison risque de ressembler à cela jusqu’au bout…

Vu les armes dont on dispose, je pense qu’il faudra avancer avec ces qualités-là, prendre des points le plus rapidement possible pour assurer l’objectif fixé en début de saison. Comme je dis aux garçons, l’objectif n’a jamais changé. Maintenant, il faut essayer de l’atteindre le plus rapidement possible. Par la suite, on verra ce qu’on fait. Aujourd’hui, on n’est pas armé pour pouvoir lutter avec certaines équipes.

Ce type de match prouve que le groupe n’a pas lâché et qu’il est prêt à se battre jusqu’au bout. On imagine que vous voyez les choses de la sorte ?

Honnêtement, oui. Même les joueurs qui n’ont pas joué, à la fin, étaient les plus heureux. Tout le monde était content de ce résultat-là. Même les choix, ils ne l’ont pas mal pris, ils ont compris. Ils savent que je suis exigeant et dur avec tout le monde.

Tous recueillis par Romain PECHON

Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport