le11
·29 de janeiro de 2025
In partnership with
Yahoo sportsle11
·29 de janeiro de 2025
Très loin du niveau requis pour la Ligue 2 à Martigues (3-0), vendredi dernier, ne serait-ce que dans l’état d’esprit, l’Amiens SC a livré une nouvelle preuve de son climat désabusé et peu propice à la performance. Qui sont sont les responsables de cette nouvelle déroute et de cette saison encore sans grandes ambitions ? Les polémistes de l’émission La Tribune Ici Picardie en ont débattu, lundi soir. Focus.
Les saisons passent et se ressemblent tristement du côté de l’Amiens SC. Abonné au ventre mou de la Ligue 2 depuis cinq ans, le club picard développe également sa culture de club de plus en plus anonyme appelant à la lassitude plus qu’autre chose. La faute à qui ? Vendredi soir, tard dans la nuit martégale, le vice-président Christophe Duprez a pris ses responsabilités en se pointant devant les micros malgré les viseurs pointés sur lui.
« Le vice-président y est allé de son couplet annuel et hivernal, noté Bruno Paris, blasé. Il avait exactement pareil en décembre 2023 lors d’un déplacement. Tout le monde fait le constat, mais j’attends d’un vice-président qu’il amène des solutions. Que prévoit-il pour donner des armes supplémentaires au staff technique ? Pas un mot. Ça m’interpelle. » Le plateau de “La Tribune Ici Picardie” acquiesce, forcé de constater les dégâts.
Une défaite « inacceptable » qui « ne vient pas de nulle part », l’Amiens SC pas épargné après Martigues
« Cette défaite va pouvoir créer un électrochoc si chacun assume sa part de responsabilités et se remet en cause, appelle Romain Pechon. Il faut remettre en cause les joueurs, qui sont sur le terrain et ont leur part de responsabilités. Mais les dirigeants aussi ont mis le club dans la situation actuelle. Je n’entends aucun mea culpa de la part de Christophe Duprez en disant : “On s’est peut-être trompés dans la politique sportive en pensant que ça passerait comme ça, on est rattrapés par nos limites”. »
Sans oublier le principal responsable pour beaucoup : le président Bernard Joannin. « Même si Christophe Duprez vient parler, ce n’est pas lui qui décide et donne l’orientation, poursuit-il. Le problème, c’est que la personne en décision n’est même pas présente à ce match-là. Elle ne s’exprime plus, sauf auprès de médias complaisants ou sur le site officiel du club. La stratégie sportive de l’Amiens SC n’est plus comprise car elle n’est pas expliquée. Christophe Duprez doit venir essuyer les plâtres. »
Au point d’épargner en grande partie les hommes d’Omar Daf, cataclysmiques sur la pelouse de Martigues ? « L’électrochoc, on peut l’espérer mais surtout en douter, estime Antoine Caux. Des joueurs du pedigree de Leautey, Corchia et Mafouta ne sont pas devenus des mauvais joueurs. On ne peut pas remettre en cause leurs compétences footballistiques. Pour qu’ils arrivent à un tel niveau, c’est qu’il y a un climat général qui les plonge. C’est le nivellement vers le bas. »
Si on ne porte pas d’intérêt à un groupe professionnel, il se désengage. C’est humain.Dominique Chevalier, ancien footballeur professionnel
« Je pense que certains joueurs sont en train de lâcher le club, ose Romuald Lemaire. Quand tu vois l’atmosphère au club… Le président n’est pas en déplacement, ne donne pas de direction sportive, on vend des joueurs et il n’y a pas de recrues. Je pense que cela t’atteint moralement. » « On a fait d’Amiens un club tremplin, uniquement là pour mettre en valeur des joueurs. Et après, on va demander à ces joueurs-là, de s’intégrer dans un projet collectif et sportif qu’eux-mêmes n’arrivent pas trop à déceler ? », s’interroge Romain Pechon, quand Bruno Paris observe : « Les joueurs d’Amiens ne sont pas sur un terrain mais sur un échiquier, ce sont des pions. C’est particulièrement le cas à Amiens ».
Et Dominique Chevalier, ancien joueur professionnel, de conclure : « Si on ne porte pas d’intérêt à un groupe professionnel, il se désengage. C’est humain ». Et l’absence de remise en cause directionnelle n’augure rien de bien meilleur pour l’Amiens SC.
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport