Le Petit Lillois
·08 de abril de 2025
La parole aux supporters après OL – LOSC : « Ce match n’était pas décisif, rien n’est encore perdu »

In partnership with
Yahoo sportsLe Petit Lillois
·08 de abril de 2025
Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Ces derniers ont majoritairement laissé parler leur déception suite à la défaite concédée par les Dogues à Lyon (2-1). Ils ne laissent cependant pas uniquement la place au désespoir.
Dans sa quête de podium, le LOSC n’avait évidemment pas prévu de laisser des points filer à la concurrence. C’est pourtant ce qu’il s’est passé samedi dernier alors que les Dogues ont fini par être renversés sur la pelouse du Groupama Stadium. Si Bafodé Diakité ouvrait prématurément la marque (1′), l’OL l’emportait (2-1) grâce à des réalisations successives inscrites par Alexandre Lacazette (38′) et Rayan Cherki (70′), et aux mauvais choix accumulés par son adversaire dans les trente derniers mètres. Les Lillois ont grandement manqué d’efficacité, discours répété par Bruno Genesio, Olivier Létang, Bafodé Diakité et Matias Fernandez-Pardo au coup de sifflet final.
Dans le vestiaire comme dans les tribunes, c’est évidemment la déception qui prenait le pas sur tout autre sentiment. C’est du moins ce qu’ont exprimé Laurie, Nathan et Paul, trois supporters interrogés à froid. Triés sur le volet, ils ont accepté de se replonger dans ces mauvais souvenirs récents. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse locale et hexagonale. C’est parti !
Entre compétitions nationales et joutes européennes, huitièmes de finale et tours préliminaires, le LOSC disputait son 45e match de la saison samedi dernier à Lyon. Ce dernier n’a pas tourné en faveur des Dogues, dont la prestation collective n’a pas été saluée : « Nous n’avons aucune excuse. Je n’ai pas l’impression que le groupe a joué la gagne, lâchait Nathan, évidemment déçu par le résultat (2-1) engrangé. On a la chance de pouvoir marquer dès la première minute, il faut ensuite enfoncer le clou définitivement. Mais bon, on a la fâcheuse tendance d’arrêter de jouer après avoir marqué un but, c’est encore ce que l’on a fait à Lyon… C’était déjà le cas sous Fonseca. Ce serait bien d’avoir un peu plus de tempérament, parce que ça devient une rengaine lassante tout ça », finissait-il ainsi.
Laurie, qui enchaînait, n’avait pas la même perception des choses. Elle s’est plutôt concentrée sur les difficultés rencontrées par les Dogues dans la construction de leur jeu : « Je n’ai pas trouvé que l’esprit collectif avait abandonné nos Dogues, comme s’ils faisaient exprès de perdre. Cela n’a pas de sens. Par contre, ce qui m’embête bien plus, c’est notre déchet sur le plan offensif. Le nombre de ballons perdus, c’est assez inquiétant. Des brèches, il y en avait, mais on n’a jamais su en profiter. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais on a absolument tout manqué. Les passes n’arrivaient jamais à destination, et puis on tire très peu au but depuis pas mal de matchs. On manque de fluidité devant, ça manque de créativité et de variété. On joue sans ailier de métier, ce qui fait que l’on a aucun centre, mais que des chevauchées vers l’axe. Qu’est-ce qu’ils font à l’entraînement ? », s’interrogeait notre supportrice.
Paul n’avait pas de panacée à proposer à ses deux compères, pas mieux qu’un mélange de frustration et de déception. Pour autant, il ne souhaitait pas s’en prendre aux Dogues, et ce, même s’il a le sentiment que « certains joueurs ne sont plus du tout au niveau ou concernés en cette fin de saison, et cela se sent. Certains parlent des fins de contrat, mais je ne pense pas que ça soit volontaire. Ils ont tout donné et ils ont désormais les jambes coupées, du moins ils ne sont plus capables de rester vifs et concentrés durant toute une rencontre. Forcément, cela a une incidence sur nos résultats », concluait notre dernier interrogé.
De troisième à septième, le LOSC est passé de la Ligue des Champions à… rien tant que le Paris Saint-Germain n’a pas gagné la Coupe de France. Seuls cinq points séparent néanmoins ses hommes de l’Olympique de Marseille, deuxième. Rien n’est donc mathématiquement perdu alors qu’il reste encore 18 points à engranger. Cet état d’esprit positif est celui de Laurie : « Je n’ai personnellement pas baissé les bras. Si je faisais comme les commentaires que je peux voir à droite et à gauche, je passerais ma semaine à me morfondre. Là, je n’ai pas envie de ça. J’ai envie de me battre et de voir les Dogues se battre. Je ne pense pas que cette défaite à Lyon soit décisive. Ce sont les six prochains matchs qui le seront. On a, en quelque sorte, grillé notre joker. Rien n’est encore perdu », lâchait-elle, loin d’avoir abandonné la quête du podium suivie depuis de longs mois par les Dogues.
À ses côtés, Paul et Nathan n’ont clairement pas le même état d’esprit. Pas d’espoir, pas d’optimisme, rien de tout ça n’apparaît sur leur visage : « L’équipe a déjà abandonné depuis un certain temps… Ils sont fatigués physiquement et épuisés mentalement. En plus de ça, on a un côté droit qui est à l’agonie sans nos deux titulaires en puissance que sont Tiago Santos et Edon Zhegrova, ça n’aide pas. Jonathan David est dans un creux et on a toujours des joueurs amoindris par des pépins, comme (Osame) Sahraoui qui était encore récemment touché au pubis. On risque de regretter les matchs que l’on aurait pu (du) gagner contre les équipes de bas de tableau ! Je pense là à Saint-Etienne, Montpellier, Le Havre, fin tout le monde les a en tête ces matchs », poursuivait Paul, qui ôtait les mots de la bouche à son compère. Ce dernier n’avait plus qu’à conclure : « Il faut arrêter de se mentir. Nous n’avons pas le niveau pour prendre une place dans les quatre premiers. Soyons juste qualifiés pour une compétition européenne, ce sera déjà bien ! », concluait ainsi Nathan.
Particulièrement déçu par le résultat engrangé par le LOSC ce samedi à Lyon (2-1), Bruno Genesio a jugé que l’apport de ses remplaçants avait été trop minime. Ces derniers, sans savoir qui il visait véritablement, n’étaient autre que Matias Fernandez-Pardo (61′), Osame Sahraoui (71′), Chuba Akpom (71′), Ismaily (83′) ou Nabil Bentaleb (84′).
Dépitée par le discours entonné précédemment par ses deux acolytes, Laurie ne lâchait pas un mot sur la dernière thématique. Elle laissait alors le champ libre à Paul : « Je pense que le coach a raison. Il y a des joueurs qui font leur footing alors qu’ils devraient se donner à fond pour tenter de s’accaparer une place de titulaire. Ils ne montrent pas vraiment qu’ils ont envie de bousculer la hiérarchie. Ce sont pourtant eux qui ont le plus de fraîcheur », jugeait Paul, qui réclame plus du groupe lillois dans son intégralité.
Nathan s’oppose à ce discours et prend un virage à 90 degrés. Le problème, ce n’est pas les remplaçants, mais le coach : « Il n’y a pas que les remplaçants qui n’ont pas le niveau en ce moment… C’est aussi au coach de les laisser jouer ! Je pense à Matias Fernandez-Pardo. Le mec est le joueur le plus dangereux face à Lens… et il finit sur le banc le match suivant. Franchement, je ne comprends pas ces compositions trop frileuses avec 9 joueurs à vocation défensive. Je ne sais pas comment nos remplaçants peuvent se montrer en quinze petites minutes », s’agaçait-il. Sa perception des choses est claire, mais pas partagée par Laurie, qui finissait juste par lâcher de simples mots : « Faites confiance au coach et à nos joueurs ». C’est ainsi que se concluait un débat riche en idées.