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·28 de maio de 2025
Ganso, l'étoile filante que le PSG a failli s'offrir

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·28 de maio de 2025
Son nom est arrivé comme une météorite, mais Ganso, un immense talent que le PSG a longtemps courtisé, a disparu comme une étoile qui s’éteint. Sans faire de bruit, ni de fureur.
C’est l’histoire d’un mec né au mauvais moment. Un mec qui vient et disparaît à son rythme, sans jamais prévenir. Mais sans jamais manquer de classe ni d’élégance, non plus. Arsène Lupin des temps modernes, mouchoir en soie, tête haute, il est parti depuis longtemps maintenant, mais sa carte de visite tout en dorures et simplicité traîne toujours quelque part sur la cheminée.
Ganso, s’appelle-t-il. Pour son long cou sûrement un peu, mais aussi beaucoup pour son élégance un poil désuète. La première fois qu’on l’a vu sur un terrain de foot, il avait 19 ans. C’était en 2008, au Brésil, à Santos plus exactement, où il était arrivé deux ans plus tôt et où sa facilité technique faisait déjà grand bruit. Il aurait pu commencer plus tôt. Son talent hurlait à la porte de l’équipe première mais une rupture des ligaments croisés avait retardé l’échéance trop longtemps.
La première fois qu’on l’a vu c’était en 2008, donc. Pas longtemps, une mi-temps seulement. Et puis c’est tout, il a disparu, remplacé par son coach. Mais on avait déjà tout vu de Ganso. Sa classe autant que ses travers.
On l’a vu revenir petit à petit. On l’a vu grossir. On l’a vu devenir. Un an plus tard, il était déjà sur toutes les lèvres, il était un phénomène à qui on pardonnait enfin tout. C’est vrai qu’il n’était toujours pas le plus rapide, mais il était le « nouveau Zidane ». Un 10 à l’ancienne qui allait ramener ses lettres de noblesse au titre. C’est vrai qu’il n’était pas le plus travailleur à la perte du ballon, non plus, mais l’immense Socrates disait de lui que c’était « le plus grand talent du Brésil des dernières années ». Alors ça valait bien de construire l’équipe autour de lui.
À ses côtés, un autre prodige de trois ans son cadet prenait de l’ampleur. Neymar da Silva Santos Júnior. Ensemble, ils allaient devenir les plus grands. Amis jusqu’au bout des ongles, ils l’étaient déjà, ils n’avaient plus qu’à mettre le monde dans un raz-de-marée et secouer jusqu’à l’essorer. Ganso en grand patron et Neymar en subordonné, primeur au plus grand talent de la paire. 2010, 2011, les titres commencent à pleuvoir pour les deux hommes. Individuels et collectifs, Coupe du Brésil, championnat, et enfin Copa Libertadores. Ganso est alors convoité par le PSG pour lancer la machine QSI mais le transfert tombera à l’eau et Leonardo recrutera finalement Pastore.
En 2012, Ganso filera finalement vers São Paulo où il continuera à éblouir mais où ses failles seront un peu plus visibles chaque jour. Joueur génial, à la passe qui transperce les lignes, aux caresses affolantes et à la créativité hors-norme, il est un romantique. Un poète. Alors bien sûr, par moments, il disparaît, dans le match, dans la saison et quand il faut mettre le bleu de chauffe, il n’est jamais le premier. Et puis, il y a les blessures, aussi. Ça n’aide jamais les blessures.
Son grand transfert vers l’Europe, il l’aura malgré tout. Pas vers le Barça ou le Real comme le monde le lui avait prédit, mais vers le Séville FC de Jorge Sampaoli. Compte tenu de ce que l’on sait maintenant, c’était loin d’être le meilleur endroit pour lui. 16 matchs la première année. 12 la seconde. Sampaoli voit bien que son joueur a du talent, mais il voit surtout qu’il ne travaille pas assez pour l’équipe. Il n’y a plus aucune place pour ce genre de joueur dans ce genre d’équipe et peut-être même plus dans cette époque, tout simplement. Il va falloir lui trouver une porte de sortie. Discrète pour plantage industriel. Amiens arrive sur la pointe des pieds. Séville continuera à payer le salaire, ça veut tout dire. Au revoir et bonne continuation.
En Ligue 1, Ganso retrouvera Neymar, son vieil ami arrivé un an plus tôt pour 222 millions d'euros et on peut alors apprécier toute la cruauté de la vie. Le subordonné est devenu la superstar, la superstar est devenu un joueur d’Amiens. Bientôt, il ne sera même plus qu’un remplaçant en Picardie. Les pieds sont toujours là. Mais le manque d’efforts aussi et le football a changé. Surtout en Europe. Plus aucune place pour les romantiques. Ganso retournera donc au Brésil pour une dernière danse. Pour disparaître définitivement. À Fluminense, à son rythme, là où il peut briller de temps en temps, marcher quand il le souhaite et disparaître le reste du temps.
Par Ianis Periac
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