Let's Go Metz
·10 de junho de 2025
FC Metz. « Un championnat à deux vitesses » : la dure réalité économique en Ligue 1

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·10 de junho de 2025
En conférence de presse ce mardi, Bernard Serin a évoqué la situation économique du FC Metz au moment de retrouver la Ligue 1, un « championnat à deux vitesses » selon lui.
Sans attendre les questions des journalistes, Bernard Serin a tenu à évoquer la situation économique du club à la Croix de Lorraine, au moment d’aborder une nouvelle saison en Ligue 1. Le président du FC Metz a abordé le sujet des droits TV, l’immense disparité entre les clubs européens et les autres ainsi que l’obligation pour des clubs comme le sien de reposer sur d’autres types de recettes, notamment la billetterie et le sponsoring.
Aujourd’hui, la LFP entreprend de créer une nouvelle chaîne. Cela suppose de nombreux coûts et des revenus quasiment inexistants pour les clubs de Ligue 1. « Les affaires de droits TV nous amènent à avoir une incertitude totale sur les revenus à venir. Une certitude à 100% de devoir mettre dans notre budget des montants qui sont quasiment nuls en droits TV », déclarait Bernard Serin, alors que le FC Metz passera devant la DNCG ce jeudi.
Cette absence de revenus va créer un vide dans l’équilibre budgétaire du FC Metz. « En termes de recettes, par rapport à la dernière saison en Ligue 1, nous allons perdre 20 millions d’euros », a expliqué le président du FC Metz. Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer comment la direction messine pourrait envisager un budget similaire à celui de la précédente saison disputée dans l’élite du football français. Pourtant, le FC Metz avait déjà le troisième plus petit budget du championnat.
Tous les clubs ne sont pas affectés de la même manière par ces problèmes de droits TV. Bernard Serin divise le championnat en deux catégories de clubs : les européens, et les autres. Les sept clubs européens peuvent compter sur les droits TV croissants des compétitions de l’UEFA (Ligue des Champions, Ligue Europa et Ligue Conférence), alors que les onze autres n’ont rien. « C’est un championnat à sept et un autre championnat à onze », caricature le président du club. « Nous avons un championnat à deux vitesses avec des écarts très importants de moyens entre les équipes qui sont européennes et celles qui ne le sont pas. »
Pour les clubs non européens, Bernard Serin compare la situation actuelle à celle d’il y a trente ans. « On pourrait dire que le Championnat de France revient trente ans en arrière, à un moment où les droits TV étaient très faibles et où la force économique des clubs résidait dans la billetterie et le sponsoring. Les stades les plus grands étaient ceux des équipes les plus riches. C’est un championnat qui est revenu trente ans en arrière uniquement pour les onze clubs qui ne sont pas concernés par les compétitions européennes. »
En analysant les propos de Bernard Serin, on comprend que l’absence de revenus liés aux droits TV signifie deux choses pour le FC Metz. Que le budget global du club va baisser par rapport à la dernière saison en Ligue 1, mais aussi qu’il faut augmenter les recettes propres du club. Pour réduire les coûts, le président du FC Metz estime inévitable de s’en prendre à la masse salariale.
« La part la plus significative du budget, c’est la masse salariale de l’effectif professionnel, staff compris. Les onze clubs qui ne sont pas européens vont devoir réduire la masse salariale, en proposant des salaires plus faibles sur les nouveaux contrats. Vous comprenez aussi ce que ça veut dire en termes d’indemnités de transferts. »Bernard Serin
Clairement, le président du FC Metz annonce que les joueurs ciblés par le FC Metz devront être des profils moins courtisés, avec une valeur plus faible sur le marché. « Les joueurs recrutés viendront dans un club qui n’a pas les mêmes moyens qu’avant. Forcément, les salaires que nous pouvons offrir aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’il y a deux ans, indique Bernard Serin. Il y a des joueurs qui viendront de championnats où le soleil brille moins et où malgré la nouvelle donne du football français, les salaires sont intéressants. Il est certain que les salaires en Slovénie sont plus bas que les salaires français de demain. On a aussi peut-être la possibilité de se faire prêter des joueurs par des grands clubs. »
Malgré cette austérité affichée par la direction messine, le président du club se montre optimiste quant aux revenus de la billetterie. Après une saison record à ce point de vue en Ligue 2, il espère observer une nouvelle hausse la saison prochaine.
« Cette année, nous avons approché les 20 000 supporters de moyenne en L2. On a eu 15 000 abonnés. Peut-être que la nouvelle configuration du stade attire plus que l’ancienne. On voit aussi de plus en plus de jeunes et de femmes au stade, ce qui est de bon augure pour la suite car on peut compter sur eux pour le futur. Je pense que cette année, on peut approcher les 25 000 spectateurs de moyenne. On va accueillir le champion d’Europe quand même ! »
Le maintien en Ligue 1 va représenter un défi énorme pour le FC Metz, avec une situation économique particulièrement tendue. Le mercato estival devrait rapidement s’activer, principalement dans le sens des départs pour le moment.
Crédit photo (archives) : Matthieu Henkinet (Une), Julien Buret (corps) / Let’s Go Metz