Copa Sudamericana 2025 : nuit de honte | OneFootball

Copa Sudamericana 2025 : nuit de honte | OneFootball

In partnership with

Yahoo sports
Icon: Lucarne Opposée

Lucarne Opposée

·21 de agosto de 2025

Copa Sudamericana 2025 : nuit de honte

Imagem do artigo:Copa Sudamericana 2025 : nuit de honte

On aurait aimé parler football. Le choc d’historiques entre Independiente et Universidad de Chile avait de quoi séduire. Au lieu de cela, il a basculé dans une nouvelle nuit de terreur.

Après la victoire 1-0 de l’aller, l’Universidad de Chile se déplaçait au Libertadores de America non seulement pour aller chercher une place en quarts de finale de la Sudamericana, mais aussi pour offrir un nouveau duel entre anciens vainqueurs de l’épreuve synonyme d’histoire. Malheureusement, pour la partie footballistique, il n’y a qu’une quarantaine de minutes à retenir. Le temps pour le diamant chilien, Lucas Assadi, d’ouvrir la marque, le temps aussi pour le talentueux Santiago Montiel, d’égaliser peu avant la demi-heure. Ce sera tout pour évoquer ce match sous l’angle du football. Car une fois encore, les événements en tribunes ont fait basculer ce choc dans l’horreur.


Vídeos OneFootball


Tout aurait commencé lorsque les supporters chiliens ont volé une banderole du Rojo, créant avant-match une forte tension. Cette situation aurait ensuite donné lieu aux premières courses poursuites dans les tribunes, les supporters d'Independiente, qui se trouvaient en dessous des supporters chiliens et n'avaient aucune protection, ni physique, ni policière, décidant de fuir leur tribune. Car très rapidement, des projectiles furent lancés entre les tribunes, des pétards, des morceaux de sièges, des bâtons, des débris, même des toilettes du stade. Au fil des minutes, ces jets n’ont fait que s’amplifier. Tout a fini par basculer dans l’horreur, puis la tragédie.

Car pendant que sur le terrain, les capitaines étaient appelés par l’arbitre Gustavo Tejera – déjà présent lors du dramatique Colo-Colo – Forteleza qui a fait deux morts – pour interrompre la rencontre, pendant que le speaker du stade demandait aux supporters de la U de quitter leur tribune, tout a définitivement basculé. Face à l'agressivité, aux retards et à l'inaction des forces de sécurité, les supporters d'Independiente ont commencé à demander à leur barra d’intervenir. Ce qu’elle a fait. La tribune supérieure, celle du parcage visiteur, a donc été à son tour envahie et emportée dans une violente chasse à l’homme, sorte d’appel au meurtre commun. Où était la sécurité – aucun des six cent cinquante policiers dépêchés pour la rencontre n’est intervenu selon TyC Sports –, qu’en était-il des contrôles, comment ont-ils pu tranquillement accéder à la tribune ? On le sait tous, on préfère ne plus répondre à ces questions. Et on contemple cette anarchie, cette violence inouïe, ces personnes qui se jettent de la tribune pour fuir quand elles n’y sont pas poussées, ces personnes allongées en tribunes, inconscientes, ces images d’agressions horribles, parfois sur des enfants, ces fans ensanglantés errant aux abords du stade quand d’autres partent en ambulance, certains ayant leur pronostic vital engagé.

Personne ne se souviendra que pendant une quarantaine de minutes, on a joué au foot au milieu d’un chaos naissant au moment même où la fédération locale cherche à faire revenir les supporters adverses dans les tribunes de son championnat (alors qu’aucune mesure n’est prise contre les barras). Mais tout le monde se souviendra du silence et de l’inaction qui s’en suivront désormais. Car, comme toujours, l’annulation du match aura les mêmes conséquences. Chaque camp se renvoie déjà la balle des responsabilités, certains pointent le faible nombre de policiers, d’autres cherchent à savoir qui a vraiment débuté, d’autres enfin pointent du doigt le fait d’accueillir autant de supporters adverses à proximité des barras du Rojo sans aucune mesure de sécurité adéquate, quand certains dirigeants trouvent déjà des excuses à leur « supporters ». Tous se battent surtout pour obtenir gain de cause devant la commission de discipline de la CONMEBOL qui devra décider qui d’Independiente ou de la U aura le droit de jouer le quart de finale alors que la meilleure réponse serait d’exclure les deux clubs et les suspendre pour plusieurs années. Comme si finalement tel était le seul intérêt désormais. Car là est finalement le seul enjeu de ces soirées de honte, vite passer à autre chose, oublier la centaine de blessés (dont certains dans un état grave – certaines sources évoquent des morts), continuer de faire du buzz en diffusant la chute d’un supporter de la U depuis la tribune, l’agression subit par un supporter sans doute mineur lynché à coup de bâtons, les images des corps dénudés gisant dans la tribune après « l’intervention » de la barra, et retourner à son tranquille quotidien.

Pendant ce temps, les barras continueront de bomber le torse et faire régner leur terreur. Après le fiasco de la finale de Copa América 2024, le Brésil – Argentine interrompu et qui n’a découlé sur aucune sanction, après les morts de Colo-Colo – Fortaleza, après ses divers scandales d'affaires de racisme, la CONMEBOL continue de regarder son président danser sur X ou se féliciter d’organiser un match de Coupe du Monde. The show must go on paraît-il.

Saiba mais sobre o veículo