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·27 de setembro de 2024
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Ce vendredi matin, Bordeaux Métropole a de nouveau échelonné la redevance du loyer du Matmut Atlantique versée par les Girondins de Bordeaux. Au cours des échanges qui ont durée 1h15, un seul mot d'ordre ou presque : obtenir plus de contreparties des Girondins de Bordeaux pour ces facilités financières, et faire émerger un nouveau mode de gouvernance au club.
La délibération décale la perception de la redevance du loyer du Matmut Atlantique du 15/10/2024 au 15/10/2026, soit la somme de 614 716,66 € TTC. Elle a été adoptée avec 101 voix pour, et seulement deux voix contre, dont celle de Philippe Poutou qui explique son positionnement (à lire plus bas dans cet article).
En contrepartie de cette nouvelle facilité de paiement, Bordeaux Métropole dans la délibération : “l’engagement du Football Club des Girondins de Bordeaux à tenir régulièrement informée les services métropolitains de sa situation financière et faire un point d’étape complet à 6 mois, en janvier 2025. Préalablement à ce point d’étape, le FCGB devra transmettre à la Métropole son bilan et son compte de résultat prévisionnels actualisés pour l’exercice courant du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025 ainsi que le prévisionnel du solde de l’actif disponible et du passif exigible jusqu’au 30 juin 2025. le FCGB communiquera à la Métropole ses bilan, compte de résultat et rapport général du commissaire aux comptes définitifs des exercices arrêtés au 30/06/2024.”
Cet échange de procédés entre Bordeaux Métropole et le FCGB doit tout de même faire l’objet d’un accord signé entre les parties.
Voici ce que le texte de la délibération qui a été adoptée prévoit : “Les modalités précises de règlement des sommes dues à la Métropole feront l’objet d’un accord signé entre les parties dans le respect des conditions énoncées ci-dessus. En cas de non-respect de l’une de ces conditions, l’intégralité des sommes dues deviendrait exigible sans délai, et le calendrier de paiement prévu dans la convention de 2011 serait alors remis en œuvre.”
“Les Girondins de Bordeaux sont un patrimoine immatériel, sentimental et affectif”, dit le maire de Bordeaux Pierre Hurmic.
Il poursuit : "Nous accordons des délais de paiement, mais pas de la gratuité. Il y a une conditionnalité pour la première fois (lire plus haut), c'est nouveau, j'apprécie que nous le fassions enfin. Le propriétaire du club pourrait nous en remercier plutôt que de nous accabler de propos désagréables."
Voici les extraits de trois prises de paroles marquantes au cours de cette matinée.
Le vice-président à l'économie et à l'emploi Stéphane Delpeyrat annonce la couleur : “Nous soutenons la délibération, et on a la responsabilité de ne pas aggraver les choses en entraînant une liquidation du club dont il serait difficile de se relever. Nous sommes en droit de demander des garanties au propriétaire actuel du club, nous sommes en droit d’avoir notre réflexion sur l'avenir et le devenir de ce club. C’est important que des socios soient organisées avec l'envie de s'investir. La métropole ne subventionne pas les Girondins de Bordeaux, c’est le lien avec le stade qui induit cette situation. De plus, la métropole ne renonce pas à recouvrir les loyers non payés.”
Nicolas Florian, ancien maire de Bordeaux et conseiller métropolitain, va plus loin et exige en contrepartie de ces facilités financières la “présence de la métropole dans le conseil d'administration des Girondins de Bordeaux". Il demande même de “convoquer Gérard Lopez pour une explication les yeux dans les yeux.”
Par la suite, le représentant du NPA, le conseiller communautaire Philippe Poutou exige des contreparties sociales à l'aide financière de la Métropole : “On est contre aider le club sans condition. Il nous faut des conditions minimales. On trouve inadmissible d'aider une entreprise qui a un plan de licenciement. C’est le 3e PSE en 4 ans. Il n’y a aucune condition sociale à cette aide de la Métropole. Cette mauvaise gestion est la conséquance d'une logique financière de l’ultralibéralisme. L'intérêt c’est de faire du pognon, et le club n'est pas géré dans l’intérêt des supporters et des salariés. Aider le club pourquoi pas, mais surtout discuter des perspectives. Il faut discuter de la SCIC, car il faut une autre structure, et définir comment la collectivité favorise cela. Afin d’ avoir le contrôle de l’activité du club, car ce sont toujours les salariés et les supporters qui payent. On le voit avec le mépris de l'équipe féminine.”
Le maire de Bordeaux, vice président de Bordeaux Métropole conclut avant le vote : “J’espère que le club va se sauver. Si c’est le cas, il faut exclure que nous, collectivités territoriales, nous soyons simplement le partenaire des pertes. Ce modèle n’est pas durable, comme celui de la gouvernance du modèle du club des Girondins. On doit réinventer un modèle à bout de souffle, et une gouvernance pour ancrer les Girondins dans son territoire. Nous devons exiger des futurs gestionnaires du club des Girondins qu’ils travaillent avec nous pour l'horizontalité dans la gouvernance, et qu’ils s'appuient sur la formation du club. La ville de Bordeaux sera au soutien de ce modèle avec ses supporters, salariés et acteurs économiques locaux. Je travaille sur ce sujet qui doit être étudié après la sortie du redressement judiciaire. Certains travaillent autour d’un SCIC pour associer toutes les parties prenantes, c'est incontournable.”