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·27 de janeiro de 2024

BILLET : Nemanja Matic, le cas d’école

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Au bout d'un feuilleton bien décevant, Nemanja Matić a quitté le Stade rennais où il était arrivé il y a moins de 6 mois, pour l'Olympique Lyonnais, conformément à son (...)

Qui l’eut cru ? L’enthousiasme était total le 14 août dernier, lorsque le Stade rennais réussissait le gros coup de son mercato en attirant une pointure mondiale, une référence au poste de milieu de terrain, un palmarès 3 étoiles : Nemanja Matić. La classe internationale. Arrivé de l’AS Roma, le Serbe incarnait concrètement le passage dans une nouvelle dimension voulu par le club breton, en pleine ascension depuis plusieurs années. Matić, c’était la garantie de frapper fort sur le marché, de faire résonner le nom du Stade rennais autrement que par le biais seul du terrain. Avec Matić, Rennes devenait un club ambitieux se donnant les moyens de son ambition. Cinq mois plus tard, la fin de l’histoire entre l’expérimenté joueur multi-titré et le SRFC a de quoi faire passer les récents départs de jeunes talents jugés trop gourmands pour des contes de fées.


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Nul ne pourra identifier les réelles raisons, les vrais prétextes, le vrai malaise ayant poussé Nemanja Matić à agir comme il l’a fait. Les torts sont probablement partagés entre club et joueur, mais ce qu’il est possible de juger, ce sont les actes. En cause, ceux d’un joueur ayant de son propre chef annoncé son envie de départ, avant de vider son casier puis de prendre la fuite en train, bien que sous contrat, puis d’être contraint de rétropédaler pour obtenir gain de cause, voyant que son coup de sang ne mènerait probablement à rien. Car c’est bien la conclusion de ce mois de janvier au cours duquel le SRFC a eu à gérer son image en plus de son mercato : après un bras de fer et deux semaines sans avoir à venir s’entrainer, Nemanja Matić a eu ce qu’il voulait.

Difficile d’être surpris, puisque c’est globalement la tendance en 2024 sur la planète foot. Pas d’école internationale à Rennes ? On pointe alors plus facilement les limites des clubs français à s’adapter aux exigences de grands joueurs étrangers, plutôt que la capacité d’un adulte de 35 ans à constater en une recherche Google qu’il n’y aura pas d’offre à sa demande. L’école, le logement, les véhicules, les anniversaires, les repas, il n’y a aujourd’hui plus vraiment de limites à l’accompagnement d’un joueur professionnel, qui grandit au fur et à mesure que ses obligations se réduisent. Dans ce contexte, une amende pour un retard à une causerie passe évidemment moins bien, même pour un ancien président de la commission de discipline de Manchester United, qui expliquait récemment les avoir distribuées à Paul Pogba ou Jadon Sancho.

La situation sportive n’était probablement pas celle que Nemanja Matić attendait (ni les supporters du Stade rennais d’ailleurs), et il aurait peut-être été plus logique de se réfugier derrière elle, après tout. Car deux mois après le départ de Bruno Genesio, un autre cadre du secteur sportif quitte le navire Stade rennais, et de quelle manière. Deux semaines après un train attrapé juste avant une alerte à la bombe, Matić met fin à l’histoire avec Rennes loin des supporters rennais l’ayant accueilli lors de son atterrissage à l’aéroport de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Une question d’image et d’époque

Ce feuilleton, si mauvais soit-il, laisse tout de même l’image du Stade Rennais écornée. Celle d’un club tentant de se développer année après année, vivant une saison qu’il n’est pas près d’oublier. Avec le départ de Matić, le monde du foot connait maintenant les limites de Rennes, et s’il était difficile d’attirer des joueurs d’expérience et de ce calibre, cela pourrait l’être encore plus désormais. Alors qu’il avait fait un pas en avant pour dépasser sa réputation de club tremplin, le club breton vient d’en faire un en arrière avec le départ du plus gros CV de son histoire, cinq mois seulement après son arrivée… pour un concurrent. En acceptant la transaction avec Lyon, le SRFC rappelle aussi qu’il est un club comme les autres, pour lequel le pragmatisme de la balance transferts passe encore avant l’hypothèse de blocage d’un transfert par principe.

Cependant, malgré toutes ces considérations, il reste curieux de voir qu’à notre époque, dans le football, faire machine arrière est simple comme bonjour. Le 14 août dernier, le milieu de terrain signait un contrat de deux ans le liant de ce fait au SRFC jusqu’en juin 2025, soit le même terme que celui de Bruno Genesio depuis la prolongation de l’ex-entraineur en juillet 2022. Pourtant, en janvier 2024, les deux hommes sont partis de leur plein gré, du jour au lendemain, et avec indemnités pour l’un. C’est aussi ça le football au XXIe siècle, un environnement où les contrats à durée déterminée n’ont semble t-il plus aucune valeur, où le mot engagement n’a plus vraiment de sens, où il devient dur de garder un cap lorsque chaque membre de l’équipage peut déserter quand bon lui semble.

Au bout du compte, le Stade rennais et son désormais ex-joueur se quittent de loin. Un communiqué expéditif du club breton, accompagné d’un tweet bien senti ayant fait supprimer le sien au club rhodanien qui s’était laissé aller à un chambrage au lendemain d’une défaite à domicile, et l’image d’un Nemanja Matić assis en tribunes au Groupama Stadium pour admirer ses anciens coéquipiers battre les nouveaux. Si le joueur a aujourd’hui trouvé à ses enfants une classe internationale que les supporters rennais lui cherchent toujours, ce cas d’école donne encore une fois le même enseignement : en 2024, ce sont les acteurs du terrain qui dictent le jeu.

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