Aurélien Tchouaméni, un crack déclassé au Real Madrid ? | OneFootball

Un grand destin lui est promis, mais ce dernier devra-t-il s’écrire loin de Madrid ? Depuis le début de saison, le football d’Aurélien Tchouaméni interroge. Si le milieu défensif n’est pas cataclysmique, son profil ne convainc plus. Pas assez percutant, pas assez inventif en relance, parfois en manque de rythme, etc. L’ancien bordelais n’apparaît pas comme le sauveur tant attendu au poste de numéro 6.

Tchouaméni, tout pour la défense

Arrivé en 2022 au club, le milieu français a déjà montré des performances et des momentum remarquables. Souvent rassurant, il peine cependant à se montrer décisif. L’ancien Bordelais prend peu d’initiatives outrepassant les prérequis de son poste et son profil paraît parfois limité dans l’entre jeu madridista.

Preuve en est, Aurélien Tchouaméni ne réalise qu’une passe clé tous les trois matchs en moyenne. La plupart de ses ballons distribués en profondeur (2,5 par matchs en moyenne) n’ont pas volonté d’être décisifs, bien qu’ils trouvent souvent preneur.

Si l’on ne regarde que les affrontements face à l’Atlético de Madrid, le FC Barcelone et ceux en Ligue des champions, les statistiques du joueur montrent peu de volontés offensives. Ainsi, sur six rencontres, il n’a délivré que 2 passes clés, réussi 2 dribbles et tiré à 5 reprises, pour deux tirs cadrés. À côté de cela, ses statistiques dans la conservation du ballon et dans les efforts défensifs forcent le respect. Après 103 matches joués avec le Real Madrid, il s’inscrit plus comme un joueur de sécurité que de coups d’éclats.

S’adapter aux besoins du Real Madrid

Début octobre, Carlo Ancelotti faisait le tour de ses joueurs au milieu de terrain, expliquant qu’ils avaient « ce toucher de balle » particulier, à l’exception d’Aurélien Tchouaméni qu’il qualifiait plutôt de joueur « fondamental sur le plan défensif. » Intelligent, il sait relancer et intercepter et sa qualité dans la lecture du jeu est indéniable, tout du moins défensivement. Cependant, son manque de polyvalence tend à se faire sentir.

Auparavant, le Français était accompagné de Toni Kroos, un pur milieu relayeur, ainsi l’attrait exclusivement défensif du Tricolore ne faisait pas tache, les profils se complétant. Aujourd’hui, les spécialistes ne sont plus au Real Madrid. Que cela soit Federico Valverde ou Eduardo Camavinga, voire Jude Bellingham et Luka Modrić, ce sont des profils polyvalents où chacun assure sa part du travail, autant en transmission, qu’en attaque ou en défense.

Intervient alors ce qui définit généralement la qualité d’un entre jeu : l’équilibre. Si Aurélien Tchouaméni veut s’acclimater plus facilement à son poste, il devra se montrer plus offensif dans son attitude et plus tranchant dans ses relances. Il y a un temps, certains rigolaient à l’idée d’imaginer Casemiro en numéro 10, au vu de sa capacité à se projeter franchement vers l’offensive lors des phases de contre. Pas sûr que le vice-champion du monde doit arriver à de telles fantaisies, pas certain qu’il doit y renoncer non plus.

Le juste milieu de ce que doit produire l’ex-Monégasque dans la péninsule ibérique, c’est à lui et au staff madridista de trouver la solution. Le Real Madrid ne bricolera pas son effectif pour lui permettre de jouer dans les meilleures conditions. C’est à lui de changer, de se révolutionner. Aurélien Tchouaméni a tout pour devenir un grand joueur. Son habileté d’adaptation dans les prochains mois pourrait décider si ce renouveau se fera dans la capitale espagnole ou pas.

À la croisée des chemins ?

La saison passée, Aurélien Tchouaméni a dépanné à 10 reprises en tant que défenseur central. Sérieusement convaincant à ce poste, certains observateurs se sont demandés si l’avenir du joueur ne se dessinait pas plutôt dans la charnière. « Non, l’avenir d’Aurélien est au milieu », avait alors confié Carlo Ancelotti en conférence de presse. Cependant, les mêmes raisons pour lesquelles certains imaginaient le Français une ligne derrière, semblent être les reproches qui lui sont faits aujourd’hui à la pointe basse madridista.

Dans un peu plus de deux mois, Aurélien Tchouaméni fêtera ses 25 ans et sera en plein dans sa septième saison en tant que professionnel. Ainsi, le natif de Rouen n’aura plus rien d’un jeune espoir et son manque d’évolution dans son jeu, face aux problèmes au milieu du Real Madrid, pourrait ne plus être toléré. Dans les prochains mois, il devra sûrement montrer qu’il est capable de devenir un autre joueur, au risque de devenir une erreur de casting.

Erwan Harzic.