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·17 de novembro de 2024

ASSE : Un Monstre chez les Verts

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Comme chaque semaine, présentation d'une Légende de l'ASSE. Place désormais aux dix meilleurs joueurs de l’histoire des Verts. Ceux qui occupent une place spéciale au firmament du club. Ils ont marqué une époque, une génération. Ils ont pris part à la légende et permis à ce que les Verts soient encore aujourd’hui à part dans le cœur des Français. Voici le portrait du 3ᵉ : Robert Herbin (491 matches, 99 buts de 1957 à 1972).

UN MARIAGE MOUVEMENTE AVEC L'ASSE

Robert Herbin est né à Paris le 30 mars 1939 et il a habité (cela ne s’invente pas) au 99, quai de la Loire. Le 1ᵉʳ avril 1947, les Herbin ont pris la direction de Nice, quittant la grisaille parisienne pour le soleil méditerranéen. Bien vite, l’enfant Herbin s’intéresse au sport et notamment au football qu’il pratique avec Paul, son frère ainé. Ils sont engagés ensemble au Cavigal de Nice sous les conseils de Bob Remond. Grâce à Bob Remond, son père spirituel, Robert Herbin gravit un à un les échelons au point de devenir un junior de tout premier plan. Il est même inscrit au concours du jeune footballeur où il termine à une brillante troisième place. Ses prestations de plus en plus remarquables lui ouvrent ainsi les portes de l’Equipe de France juniors.


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De telles perspectives attirent évidemment de nombreuses convoitises. Le premier club à s’intéresser à lui est Valenciennes, mais il n’est pas le seul. Lyon, Marseille, le Racing Club de Paris et l'ASSE sont sur la ligne de départ. L’OGC Nice, quant à lui, reste à l’écart, persuadé qu’Herbin choisira en fin de compte la destination la plus évidente, celle du Stade du Ray. Les enchères grimpent entre les différents protagonistes, Saint-Etienne proposant 25 000 francs et le Racing Paris 30 000 francs pour ne citer qu’eux. Nice, toujours persuadé que cet espoir de la région ne pouvait pas leur échapper, n’a pas participé aux enchères. Ils n’étaient même pas disposés à verser les 5 000 francs autorisés, car il faut bien le reconnaître, les sommes qui circulent pour s’attribuer le jeune prodige étaient illégales.

Le 2 juillet 1957, Pierre Garonnaire se rend au domicile des Herbin pour conclure les négociations. Mais Monsieur Herbin s’est engagé verbalement avec l’OGC Nice et il n’est, semble-t-il, pas disposé à revenir sur sa décision. Avec l’énergie du désespoir, le recruteur stéphanois se lance alors dans une argumentation passionnée. Heureusement, Garonnaire bénéficie d’une alliée inespérée en la personne de madame Herbin qui finalement fait pencher la balance de son côté. Ils signent alors ensemble la convention qui lie Robert Herbin à l’AS Saint-Etienne. De retour dans le Forez, Garonnaire se précipite dans le bureau de son président, Pierre Faurand, pour annoncer la nouvelle. À sa grande surprise, il se prend une sérieuse remontée de bretelles, premièrement pour avoir proposé une sommes supérieure à celle qu’ils avaient convenue (25 000 francs au lieu de 20 000 francs) et deuxièmement parce que l’acte signé n’avait aucune valeur légale. C’est Charles Paret en personne qui s’est déplacé pour officialiser lui-même le transfert en faisant signer le contrat définitif.

Quand les dirigeants de Nice sont mis au courant, ils entrent dans une colère noire et ils portent le dossier auprès des instances nationales. Ils reçoivent le renfort des Parisiens qui ont également été devancés et ces derniers, par dépit, ont avoué avoir proposé un montant largement supérieur au plafond autorisé. Autrement dit, il n’est pas possible que Saint-Etienne n’ait pas triché pour obtenir la signature de Robert Herbin. La sanction est alors inévitable et le néo-stéphanois est condamné à deux mois de suspension.

UNE CARRIÈRE DE JOUEUR BIEN REMPLIE

Robert Herbin débute sous le célèbre maillot vert à Geoffroy Guichard le 29 septembre 1957… en recevant Nice et dispute son deuxième match officiel contre le Racing Club Paris : curieux hasard du calendrier. Son règne commence dans l’entre-jeu stéphanois où il impose progressivement ses qualités techniques et physiques. Sa polyvalence fait merveille. Il peut aussi bien jouer en défense centrale ou être beaucoup plus offensif jusqu’à occuper même des postes d’attaquant avec le même bonheur.

Toutefois, l’ASSE connaît une période délicate et semble mal gérer son premier titre de champion de France acquis lors de la saison 1956-57. Le départ cumulé de Rachid Mekloufi en 1958 et de Jean Snella en 1959, plonge le club dans une spirale négative. Robert Herbin arrive cependant à tirer son épingle du jeu puisqu’il connaît sa première sélection en équipe de France le 6 juillet 1960. Néanmoins, il se pose la question de savoir s’il doit poursuivre sa carrière à l'ASSE s’il veut continuer à progresser. D’autres clubs s’intéressent à lui, notamment le Racing Club de Paris qui lui fait même faire un essai le 7 juin 1960 à l’occasion d’un match amical contre le CSKA Sofia. Heureusement, aucun accord ne sera trouvé entre les différentes parties et Robert Herbin reste stéphanois pour le plus grand bonheur du nouveau président des Verts, Roger Rocher, fraîchement élu le 21 avril 1961.

Malgré une descente en D2 agrémenté par une victoire en Coupe de France en 1962, Robert Herbin repart de l’avant. Grâce, entre autres, au retour de Rachid Mekloufi, la remontée est immédiate. Robby y contribue largement en étant le meilleur buteur stéphanois avec 17 buts inscrits. Un autre retour remettra définitivement les Verts sur de bons rails : celui de Jean Snella. Avec l’entraîneur de ses débuts dans le Forez, L’international français complète son palmarès en ajoutant ses premiers titres de champion de France en 1964 et 1967. L’arrivée d’Albert Batteux consolide sa position, car le nouvel entraîneur stéphanois lui attribue le brassard de capitaine. L’ASSE confirme son hégémonie sur le football français en réussissant un doublé en 1968 et en remportant à nouveau le championnat en 1969.

UN EXPLOIT SINON UN DÉPART DE L'ASSE

Toutefois, l’épouse de Robert Herbin se plait de moins en moins à Saint-Etienne et elle le presse de retourner au soleil. Il n’en a pas envie, mais il est sur le point de céder à des propositions de Monaco, Nice ou Marseille (des équipes prêtes à l’accueillir) pour faire plaisir à sa femme. Tout se joue sur la rencontre de Coupe d’Europe ASSE-Bayern du 1ᵉʳ octobre 1969. Si les Verts sont éliminés, Robby part. S’ils se qualifient, il reste. Il convient de préciser que les hommes d’Albert Batteux ont été battus 2-0 au match aller en Bavière en étant tout heureux de ne pas avoir reçu une déculottée plus importante tellement ils ont été archi-dominés. Le pari est loin d’être gagné. Inutile de vous dire que le milieu de terrain de l'ASSE sera l’un des plus motivés pour renverser le score et contre toute attente grâce à deux buts d’Hervé Revelli et un de Salif Keita, Saint-Etienne réalise l’exploit. L’aventure avec l’ASSE peut continuer, cette saison-là se terminant avec un nouveau doublé avec une finale de coupe de France historique face au FC Nantes (5-0).

Sa fin de carrière de joueur coïncide avec les tempêtes médiatiques qui touchent le club avec les affaires Carnus-Bosquier en 1971 et l’année d’après celle qui oppose Keita et Rocher. Paradoxalement, malgré son statut de capitaine, Herbin se tient en retrait et évite de prendre parti. Tout juste, consent-il à affirmer qu’avec Georges Carnus et Bernard Bosquier, les Verts auraient été champions pour la cinquième année consécutive.

En 1972, Albert Batteux reprend sa liberté en désaccord avec les décisions de Roger Rocher. Ce dernier doit donc lui trouver un successeur. Il pense naturellement à Robert Herbin qui est en train de passer ses diplômes d’entraîneurs sur Paris. Toutefois, à 32 ans, il n’est pas dans son intention d’arrêter sa carrière professionnelle. Il estime avoir encore trois ou quatre belles années devant lui avant de raccrocher les crampons. Il faut tout le pouvoir de persuasion du président qui a une véritable affection à l’encontre de son joueur fétiche pour arriver néanmoins à obtenir son accord. Herbin s’engage alors vers une nouvelle direction qui l’amènera à côtoyer des sommets encore plus vertigineux.

UNE CARRIÈRE D’ENTRAÎNEUR EXCEPTIONNELLE

Robert Herbin a accepté la proposition de devenir entraîneur de l’AS Saint-Etienne, disposant d’un groupe actuel (comprenant les anciens comme Georges Bereta, Gérard Farison ou encore Jean-Michel Larqué) complété par les jeunes du centre de formation qui viennent de remporter la Coupe Gambardella en 1970 (Christian Lopez, Alain Merchadier, Pierre Repellini, Patrick Revelli, Jacques Santini, Christian Synaeghel …).

Malgré toute sa bonne volonté, Herbin doit se rendre à l’évidence. Il lui manque deux éléments de valeurs en défense pour bonifier son groupe. Il lui faut un gardien de but et un défenseur central. Pierre Garonnaire, avec qui il travaille en toute confiance, lui trouve deux étrangers (parce que le marché français est inabordable), Yvan Curkovic et Oswaldo Piazza. Avec ses deux trouvailles, l’entraîneur est ainsi paré pour mettre en œuvre ses idées. L’éclosion de Dominique Bathenay, lors de la saison 1973-74, au poste de milieu défensif a fini d’asseoir ce secteur. Le retour d’Hervé Revelli, dont les talents de buteurs ne sont plus à prouver, a donné une puissance offensive supplémentaire, qui a permis à l’ASSE de se lancer à l’assaut du championnat de France. Saint-Etienne remporte le titre en 1974 en finissant en apothéose sur un 6-1 face à Nîmes lui assurant le trophée à deux journées de la fin. Les Verts gagnent également la Coupe de France en disposant de Monaco (2-1), faisant taire tous les sceptiques qui pensaient que Robert Herbin était trop jeune pour être entraîneur. Désormais nantis de certitudes inébranlables, l’ASSE peut se mesurer à ce qui se fait de mieux en Europe.

Le début d’année 1974-75 doit être celle de la confirmation et pourtant les débuts sont difficiles. Les Verts sont incapables de s’imposer à l’extérieur où s’enchaînent les désillusions et le premier tour de la Coupe d’Europe arrive à grands pas laissant craindre le pire. Et contre toute attente, ils ont réalisé un match plein remporté 2-0 contre le Sporting de Lisbonne qui a été l’adversaire désigné par le tirage au sort. La saison de l’ASSE est lancée et ils obtiennent un nul plein de promesse au match retour (1-1). Toutefois, le meilleur est à venir. Et pourtant alors que les Verts semblaient sur la bonne voie, ils s’écroulent lamentablement à Split, laminés par les Yougoslaves de l’Hajduk (1-4), humiliés par un arbitrage tellement complaisant de la part du Turc Babacan qu’ils écument de rage. Herbin va utiliser cette colère à bon escient. Bien sûr, le miracle semble impossible, mais il reste quand même à sauver l’honneur et faire bonne figure devant son public.

Le 6 novembre 1974 restera comme une date historique pour le club. En se qualifiant 5-1 après prolongations grâce à deux derniers buts d’Yves Triantafilos, l'ASSE a fait une entrée fracassante dans l’Europe du football. Cet exploit inespéré a marqué les débuts de l’épopée stéphanoise et l’ASSE s’est hissé sans coup férir jusqu’en demi-finale de la Coupe des Champions après s’être débarrassé des Polonais Ruch Chorzow. Ils ne seront battus que par les futurs vainqueurs de la compétition, les Allemands du Bayern de Munich. Pour regoûter au parfum de la Coupe d’Europe, les Verts doivent de nouveau remporter le championnat, ce qu’ils font de manière encore plus aisée. Jean-Michel Larqué se permet même de demander à Robert Herbin de participer au dernier match de la saison à Geoffroy Guichard contre Troyes. Et cerise sur le gâteau, Herbin marque un des cinq buts de son équipe sur penalty pour une victoire nette et sans bavure (5-1). Saint-Etienne réussit le doublé pour la deuxième année consécutive, performance jamais réalisée jusqu’alors.

LA FINALE A GLASGOW COMME APOTHEOSE EN VERT

Place à la saison 1975-76 sur laquelle tout a été déjà écrit et terminée par la finale à Glasgow ainsi qu’un troisième titre de champion de France. On ne le sait pas encore, mais les Verts viennent de vivre leurs plus belles années. Une élimination prématurée par Liverpool lors de la campagne européenne suivante va conduire Roger Rocher à changer de stratégie et abandonner la politique de formation interne qui avait eu de si bons résultats. L’ASSE est encore capable d’exploits retentissants comme contre le PSV Eindhoven en 1979 (6-0) ou à Hambourg en 1980 (5-0) mais la chute semble irrémédiable. Le triumvirat Rocher-Garonnaire-Herbin va alors exploser en plein vol entraînant, malgré un dixième titre de champion en 1981, la démission forcée du président en 1982 et le licenciement sauvage de l’entraîneur en 1983.

Depuis, l’ASSE est à la poursuite de son lustre d’antan. Si Robert Herbin est revenu aux manettes en 1987 après de courtes expériences à Lyon, Strasbourg et l’Arabie Saoudite, ses résultats seront moins enthousiasmants malgré une 4ᵉ place en championnat en 1988 (qui reste la meilleure performance depuis 1982) et une demi-finale de Coupe de France en 1990 qui lui sera fatale puisqu’il sera limogé par André Laurent au lendemain de la défaite contre Montpellier (0-1).

Une dernière tentative lors de la saison 1997-98 associé à Pierre Repellini se soldera carrément par un échec, les Verts évitant de peu la rétrogradation en national. Toutefois, cela ne saurait bien évidemment faire oublier l’incroyable palmarès que Robert Herbin s’est forgé en tant que joueur et entraîneur des Verts au point d’avoir été pendant longtemps le professionnel français le plus titré de l’histoire du football.

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