ASM-RCSA : les tops, les flops | OneFootball

« Helas » concluait Titus alors que Bérénice le quittait pour toujours. « Helas » auraient pu en conclure nos chers supporters, hier soir, contrariés de ce seul point qui tranchait le noeud d’une rude confrontation face aux strasbourgeois. Qu’on se le dise, l’adversaire qui s’est présenté au Louis II hier soir était nettement supérieur à ceux que les asémistes terrassaient 3-0 la semaine dernière, opposant une densité impeccable, un pressing de chaque instant tout en maintenant la menace de transitions offensives fatales. Les esthètes en sortiront déçus de n’avoir pu voir la diagonale trouver les clés de combinaisons décisives dans les 25 derniers mètres. Les réalistes reconnaîtront que la partie disputée hier soir fut de très haut niveau, l’adversité y était excellente à la limite du vicelard (simulations à outrance), les monégasques ont globalement dominé la rencontre, proches de l’emporter dans les dernières minutes, mais le nul, sur l’ensemble, apparaît cohérent. On relève les copies !

Les Tops

C.Mawissa

La présence de T.Kehrer sur le banc de touche aurait pu déclencher une vague de scepticisme, tant le choix d’une doublette Singo-Mawissa apparaîssait audacieux. Il n’en fut rien. Prime avant tout doit revenir à notre défense hier soir qui a livré une excellente prestation et prime des primes doit revenir à C.Mawissa auteur d’une partie parfaite. Notre jeune international montre désormais le plein potentiel du prospect qu’il était encore il y a quelques mois. Une puissance et une agilité hors-normes couplées désormais d’une confiance au poste qui le fait commander sa ligne et se placer à bon escient. Un sublime retour en début de partie alors qu’Emegha était lancé face à Köhn, une série de justes interventions en tranchant les trajectoires de passes adverses, une présence de la tête dans la surface et cette signature du futur très grand qu’il est… cet apport offensif en seconde période, passes nettes, déport latéral et conduites vers l’avant pour augmenter la pression sur le bloc adverse. Il vient d’avoir 20 ans et incarne l’avenir pérenne de notre défense centrale pour la saison prochaine.

D.Zakaria

Capitaine, commandeur, leader, pièce maîtresse… vous choisirez le qualificatif qui vous sied. Quoiqu’il en soit, notre milieu défensif est au rendez-vous de cette fin de saison haletante, ce qui laisse penser que l’ASM finira sur le podium. L’adversaire du soir disposait d’une équipe de très haut niveau et d’un état de confiance au beau fixe, d’une agilité redoutable en transition ce qui ne laisse pas le droit à l’erreur de notre milieu. Associé à Camara, lui aussi en pleine forme, notre milieu suisse, qui endosse un rôle de couverture considérable, a joué le relai, le pressing, la récupération, le troisième point de combinaison latérale, l’organisation des lignes et la fixation. 360° de maîtrise !

M.Biereth

Il n’a pas de pied gauche, aucune élégance, pas de faculté de conduite de balle…. et pourtant quel joueur ! Lui qui ironiquement se proclame en antithèse, est bien doté d’une intelligence de jeu hors concours. Il s’en fallut d’un cheveu à la 47′ pour le priver d’un but de renard et, particulièrement surveillé, peinait à être trouvé dans sa sainte surface, là où il règne sans conteste. Mais quelle dévotion, quelle opiniâtreté, quelle combativité ! Sans cesse il presse, harcèle, contraint les défenseurs à une vigilance absolue. En rupture, en déport, il appelle toujours la bonne zone, niché dans cet entre-deux qui le rend absolument insupportable, il a livré une grosse partie hier soir en dépit d’un compteur vierge.

Les Flops

T.Minamino

Lui aussi se dépense c’est un fait, lui aussi se montre particulièrement endurant et contraint aussi les adversaires à une ample vigilance. Mais son poste requiert de la justesse et de la créativité. Tout ce dont il a, une fois encore, manqué au japonais dans cette rencontre. La densité du bloc strasbourgeois exige, dans des moments très précis de la construction monégasque, un choix juste. Les contrôles sont trop sécuritaires, les orientations ne sont pas bonnes, il ne dribble pas assez et, trop souvent, veut se muer en soliste alors que la base de son registre est à la construction collective. Nouvelle prestation insuffisante.

Les entrants (Balogun, Magassa, Ben Seghir)

Hier soir c’était un match pour le banc ! Lorsque l’intensité est très forte, que le bloc adverse plie mais ne rompt pas, la différence vient de la fraîcheur. Dans ce duel de coach, qui a d’ailleurs tourné vinaigre après match, A.Hütter a déployé ses forces additionnelles à la 70′ (Ben Seghir, Diatta) et 80′ (Balogun, Magassa). L’on ne pourra pas reprocher à notre technicien d’avoir joué petit bras en maintenant clairement un dispositif offensif résolument tourné vers l’intention de victoire.

Les choix du coach, que l’on pourra seulement critiquer pour être un poil tardifs, ont néanmoins été judicieux. Les entrants ont, dans cette animation conservée, eu l’occasion de faire pencher définitivement ce match en notre faveur. Mais les entrants ont failli ! Magassa s’est montré fragile et particulièrement maladroit dans ses gestes. Ben Seghir, trouvé idéalement par Akliouche au point de penalty, manque une tête pourtant totalement à sa portée (74′), puis, à nouveau servi par Akliouche, une frappe au 20m encore plus à sa portée (76′). Balogun, avait l’occasion de s’illustrer, à peine entré sur le terrain, d’une tête au point de penalty, situation idéale, se contente du centre de la cage pour un arrêt facile de Petrovic alors que l’évidente option de la piquer et de la croiser nous offrait trois points (83′). Enfin à la 87′ lancé par Vanderson, il rate un contrôle, certes difficile mais qui lui offrait le face à face ultime avec Petrovic. L’arbitre signalera ensuite hors-jeu le ballon une fois perdu. Les ralentis nous ont pourtant montré qu’il ne l’était pas. La lumière aurait pu venir de notre banc !

Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport