Antoine Leautey (Amiens SC) : « Il va falloir porter ses couilles » | OneFootball

Dominé dans tous les compartiments du jeu par le Red Star (2-0), un concurrent direct, l’Amiens SC continue d’inquiéter dans sa quête pour le maintien. Jamais le premier à se cacher, Antoine Leautey est venu prendre ses responsabilités devant la presse en regrettant, entre les lignes, la qualité de l’effectif amiénois.

Antoine, c’est une défaite très décevante…

« Ils étaient au-dessus de nous et ont montré un bien meilleur visage que nous. On sait que ce sera dur jusqu’à la fin, c’est le cas de le dire. À nous de nous accrocher jusqu’à la fin et de ne pas baisser la tête.

On n’a pas senti la flamme des débuts de matches…

Non, c’était… Je ne sais pas. Je l’ai dit, ça va être difficile. À nous de nous accrocher. En tout cas, merci aux supporters. On aura besoin de l’unité. Mais ça va être compliqué.

Est-ce que ça lâche, même inconsciemment ?

On ne peut pas lâcher (il insiste). C’est là qu’on voit les hommes. Ça va être tendu jusqu’à la fin, à nous de montrer notre caractère. Avec nos joueurs et les valeurs qu’on peut avoir, on va tout faire pour arriver à accrocher ce maintien. Ce mois de mars va être décisif, tout comme le mois d’avril. Ça se jouera jusqu’à la dernière journée. Il va falloir s’accrocher.

Au vu de l’entame de match, y a-t-il une cassure ?

Non, je ne pense pas qu’il y ait de cassure. On voit que, quand il y a un ou deux absents, c’est compliqué. C’est le problème de cette saison. On est trop irrégulier, on peut faire des bons matches et passer totalement à côté. Le problème, c’est qu’on ne peut passer à côté de ce genre de matches. Je ne sais même pas si on est passés à côté. Je trouve qu’ils nous ont été supérieurs dans tous les domaines, techniquement, physiquement… Il n’y a pas grand-chose à dire. Comme je l’ai dit, ce n’est plus la même équipe que ces dernières années, c’est une réalité. À nous de nous accrocher et de tout donner pour au moins laisser le club là où on l’a trouvé.

D’autant que vous n’êtes pas relégable puisque Caen, Clermont et Martigues ont perdu…

C’est ça. Je pense que ça va être une bataille à quatre ou cinq équipes et que certains vont se détacher. À nous de ne pas perdre contre nos concurrents directs. C’est important pour ne pas qu’ils reviennent sur nous.

En tant que joueur d’expérience, vous savez qu’une lutte pour le maintien est dure…

C’est dur… C’est éprouvant mentalement. On a une équipe de jeunes. Il va falloir mobiliser tout le monde. Des fois, ça joue à des détails, à des faits de jeu. Ce soir, ils étaient totalement au-dessus de nous. On sait que dans ces moments-là, ça peut critiquer à gauche, à droite, parler les uns sur les autres. C’est à ce moment-là qu’il va falloir être solidaire.

Est-ce le cas ?

Oui, c’est le cas. De toute façon, vous voulez qu’on fasse quoi d’autre ? Même vous, on a besoin de vous. Si tout le monde est contre nous, on sait que c’est compliqué. Je pense que, comme je l’ai dit, on ne peut pas… (Il hésite.) On fait avec ce qu’on a, on se bat. Il va falloir accrocher ce maintien avec les tripes. Ça va être compliqué, mais bon…

N’est-ce pas aussi aux cadres d’impulser cette dynamique et de créer un électrochoc dans le vestiaire ?

L’électrochoc, il n’y a pas besoin d’être un cadre pour s’en rendre compte. Il y a un moment donné, il n’y a plus d’âge dans le sens où il faut que chacun prenne ses responsabilités. Déjà, il faut que les anciens soient à leur niveau. Les jeunes, on a aussi besoin de leur fougue. À un moment donné, on ne peut pas tout gérer. Il faut qu’on aille dans le même sens. Pour l’instant, la seule chance qu’on a, c’est qu’on n’est pas relégables. À nous de nous battre pour ne pas descendre.

N’est-ce pas simplement vos limites ? De l’extérieur, on peut se demander comment le Red Star peut être autant supérieur à Amiens…

Ils ont été supérieurs à nous. Il y a des choses que je ne vais, mais ils sont meilleurs que nous, il n’y a pas photo. On peut le voir depuis pas mal de temps que si on n’élève pas notre niveau… Ce n’est pas une question de ne pas être au taquet, mais je pense que dès que certains joueurs ne sont pas à un très bon niveau, ça se ressent sur l’équipe. Il va falloir porter ses couilles (sic) et assumer jusqu’au bout pour maintenir le club.

Peut-on compter sur vous pour ça ?

J’ai signé à Amiens. À moi de me battre pour laisser le club en Ligue 2. »

Propos recueillis par Romain PECHON, avec Enzo PAILOT

Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport