Peuple-Vert.fr
·23 giugno 2025
Un ancien Vert avoue avoir levé le pied pour éviter le Mondial 98 !

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llePassé par l’AS Saint-Étienne dans les années 1990, Christophe Deguerville mène aujourd’hui une vie simple, loin des projecteurs. À 56 ans, l’ancien latéral raconte une reconversion atypique, faite d’humilité, de travail, et d’un attachement intact au maillot vert.
Lui n’a pas fait de bruit. Pas de reconversion médiatique, pas de rôle dans les médias, pas de retour au club. Pourtant, Christophe Deguerville a disputé 413 matchs professionnels, dont une large partie sous les couleurs stéphanoises. Formé à l’ASSE, il y débute en 1988 sous les ordres de Robert Herbin. “Je revois Monsieur Herbin qui m’invite à m’entraîner avec les pros. Je n’y croyais pas. Pour le gamin fan des Verts que j’étais, je vivais un rêve.”
Son parcours, loin des strass du foot moderne, s’est construit dans la discrétion. Après un passage à Bastia et un retour bref à l’ASSE en 2002-2003, il raccroche. “Je n’avais pas de diplôme, il fallait bien se reconvertir.” Il enchaîne les petits boulots, devient cueilleur de fruits, puis prend un poste de mise en rayon dans un supermarché de Perpignan. “Aujourd’hui, je gagne un peu plus que le Smic. Je suis devenu comme des millions d’autres Français.”
Mais l’homme n’est pas amer. Il refuse les regrets, cultive la sobriété. “Je n’ai fait que taper dans un ballon. C’est mon point de vue.” S’il a brièvement entraîné les jeunes à Canet-en-Roussillon, il en garde un souvenir mitigé. “Les enfants n’ont plus la passion du jeu. Ils veulent tous être riches. Les parents sont là derrière, persuadés que leur fils leur rapportera des millions.”
Lui n’a jamais couru après la lumière. “Je n’aurais tué personne pour gagner un match. Je crois que je n’avais pas le mental du haut niveau. Ce n’était pas mon univers.” Il avoue même avoir volontairement levé le pied à l’approche de la Coupe du Monde 1998, conscient qu’une sélection aurait changé son quotidien. “Je n’aimais pas les honneurs.”
Et pourtant, des souvenirs, il en a plein. Son but contre l’OM en 1992. Les demi-finales de Coupe de France perdues à Geoffroy. “Il y a le regret de ne pas avoir joué l’Europe avec les Verts… mais j’ai fait une carrière plutôt sympa.” Deguerville se souvient aussi de ses débuts avec Cuervo, de ses nuits au stade, des conseils de Santini, des passes de Moravcik, du charisme de Blanc, de la rigueur de Kastendeuch. “Il faut du talent, bien sûr, mais surtout de la chance pour percer.”
Christophe Deguerville n’a jamais cessé de suivre les Verts. Il vient encore au stade avec sa fille, interne en médecine, abonnée à Geoffroy-Guichard. “J’achète ma place comme tout le monde.” Pas de traitement de faveur. Juste la fierté simple d’avoir porté le maillot vert.