Cœur de Gone
·17 settembre 2024
In partnership with
Yahoo sportsCœur de Gone
·17 settembre 2024
Avec une victoire et un nul, pour deux défaites, l’Olympique Lyonnais lance lentement son exercice 2024/2025, si l’on tente cet euphémisme. À la quête de points pour remonter au classement s’ajoute celle d’une identité de jeu marquante, identifiable, protagoniste… Si à Bollaert ce week-end (0-0), l’approche tactique de Pierre Sage a relativement anesthésié le milieu et l’attaque Sang et Or, la production offensive, à l’exception d’un sauvetage de Samba et d’un but refusé à Orban pour un centième de poil de genou, fut assez maigre. Le nombre de 8 frappes tentées est un révélateur des difficultés lyonnaises face aux solides Khusanov ou Medina.
Si la saison dernière, une grande partie des succès de Pierre Sage était dûe notamment à une force de caractère irréductible, flirtant bien souvent avec l’irrationnel, et au talent individuel d’un effectif renforcé et d’un Lacazette retrouvé, le septuple champion de France doit à présent réussir à glaner ses succès par la maîtrise. Moins de scénarios rocambolesques, de 3-2 et de 4-3, plus de contrôle : une aspiration de l’entraîneur à la philosophie séduisante, une espérance pour les supporters. Après deux défaites de rang, l’OL semble aller mieux, progresser, mais des zones d’ombre subsistent.
Sempiternel problème depuis les départs successifs de Guimaraes et Paqueta en 2022, le cœur du jeu des Gones peine à trouver constance, compatibilité. En clair, aucun trio ou duo type ne parvient à imposer sa domination sur la durée au milieu du terrain. Pierre Sage n’échappe pas à cette problématique. Celui qui souhaite voir son équipe être dominante et avoir la possession se heurte pour le moment dans la recherche de son milieu de référence.
Nemanja Matić a apporté sa sérénité empreinte d’expérience depuis son arrivée, mais à 36 ans, le Serbe manque clairement de coffre dès lors que le pressing adverse se veut intense. Meilleur joueur lyonnais face à Lens, Corentin Tolisso éprouve des difficultés dans son volume de jeu, bien que sa technique soit nettement supérieur à la moyenne de la Ligue 1, un peu comme Matić finalement. Ce qui pose potentiellement un premier problème de compatibilité entre deux profils similaires. Enfin Maxence Caqueret pâtit d’un mal récurent l’empêchant probablement de viser des clubs d’un standing supérieur pour un éventuel départ, l’irrégularité. Parfois indispensable, tantôt grossièrement maladroit, le numéro 6 aux 177 matchs avec l’OL n’arrive pas à se montrer régulier, aussi bien à l’intérieur de ses matchs qu’il démarre parfois comme un diesel, que sur la durée de ses saisons. À 24 ans, le Gone doit parvenir à trouver cette fiabilité de performance.
Des formules à trouver
Avec les arrivées de Tanner Tessmann et de Jordan Veretout, Pierre Sage devrait donc disposer de 5 potentiels titulaires pour 3 postes au milieu. Voire 2 s’il décide d’amener un Rayan Cherki ou un Saïd Benrahma au cœur du jeu, afin de pallier le déficit de créativité dans les 30 derniers mètres et d’attaque de la surface. À la question du milieu de terrain s’ajoute enfin l’attaque. Si Lacazette semble indéboulonnable, qui pour accompagner le Général ? Un duo avec Mikautadze ou Orban, deux neuf aux profils radicalement différents, une attaque avec des joueurs de côté tels que Nuamah ou Fofana, un mix de ces deux options ? Une chose est certaine, l’OL ne dispose pas actuellement de circuits offensifs identifiables et efficaces, ni d’un milieu protagoniste. Seule la défense semble donner quelques certitudes avec les récentes solides prestations de Niakhaté, un Ćaleta-Car leader de charnière, et un Abner, belle surprise d’un mercato jugé décevant par beaucoup. La réception de l’OM dimanche soir (20 h 45) pour la cinquième journée de Ligue 1 pourrait permettre de nous éclairer davantage et de constater si le match de Lens était bien l’ébauche d’un projet de jeu stable à venir.
Photos par Clément SIMON | www.coeur-de-gone.fr