Real Madrid – AC Milan : le 2e but milanais, comme un symbole | OneFootball

Lors de la défaite 1-3 contre l’AC Milan en Ligue des champions ce mardi 5 novembre, le Real Madrid a montré un visage bien triste. Une telle défaite, à domicile qui plus est, n’a pas du tout été appréciée, dans les travées comme dans les bureaux du club. Cette débâcle ne rassure pas, mais, comme le souligne Marca, une image plus frustrante que les autres reste en tête.

Décryptage d’un but alarmant

À la 39e minute du match, le score est de 1-1. Aurélien Tchouaméni est redescendu à côté de ses centraux pour relancer. Il a le ballon dans les pieds et voit Vinicius Jr. décrocher. Il lui adresse une passe peu puissante, pensant que le Brésilien allait continuer sa course, mais il se stoppe net et Youssouf Fofana intercepte le ballon en faisant une passe à Pulisic. En une fraction de seconde, le bloc milanais réagit. Reijnders et Leão lancent leurs courses à pleine intensité, tout comme Théo Hernandez sur son aile.

Côté Real Madrid, le néant. Sur les visages, la résignation. Kylian Mbappé baisse la tête. Jude Bellingham fait un geste d’incompréhension. Vinicius Jr. se plaint de la mauvaise passe à Tchouaméni alors que le Français hausse les épaules. Concernant le repli, Modrić est celui qui réagit le plus vite. Federico Valverde et Lucas Vázquez, de l’autre côté du terrain, lancent leur repli avec énergie. Ferland Mendy est plus lent à le faire.

Concernant la doublette d’attaque, le dauphin du Ballon d’or et le nouveau capitaine des Bleus marchent comme s’ils n’étaient pas concernés par l’action qui allait suivre.

L’image est terrible ! Dans une rencontre de Ligue des champions, après une humiliation 0-4 lors du Clásico, alors qu’ils ont déjà été menés 0-1 dans cette rencontre, les joueurs du Real Madrid ne montrent pas le moindre esprit combatif. Ils semblent se demander des comptes avant même d’engager leur repli.

Le reste de l’action amène à un but. Aurélien Tchouaméni, blessé, n’arrive pas à suivre Pulisic. L’Américain trouve Leão sur un centre qui envoie une frappe à ras-de-terre en pivot. Andriy Lunin s’emploie mais ne peut pas la capter. Álvaro Morata est le seul à avoir suivi et marque facilement sur ce ballon qui traîne. Tchouaméni et Valverde auraient dû intervenir.

Après ce but, on voit une nouvelle illustration de l’état d’esprit madrilène : tout le monde est résigné, personne ne relance le groupe. Un rien aurait suffi, que ce soit des sermons ou de la motivation, mais aucun joueur n’avait déjà plus envie de se battre.

Aurélien Tchouaméni a vécu une mauvaise soirée face à l’AC Milan (Photo by Angel Martinez/Getty Images)

Le Real Madrid se meurt

Cette séquence illustre bien une chose : le Real Madrid est en train de perdre son âme. Ce petit truc en plus que tout le monde envie à la Maison Blanche, ce qui fait des Merengues une institution, ce qui permet de remporter des grands matchs et propulse chaque saison le club madrilène parmi les favoris en Ligue des champions… ce petit surplus d’âme est en train de disparaître.

Avec le départ de Toni Kroos et de Nacho ainsi que la blessure de Dani Carvajal, le Real Madrid a perdu des joueurs qui ont tout vécu et qui pesaient non seulement sur le jeu mais aussi sur l’état d’esprit de leur coéquipiers. La rencontre est aussi mal tombée puisque Thibaut Courtois était absent.

Nul doute qu’il aurait poussé une gueulante après avoir pris un tel but. Andriy Lunin, s’il a le talent pour faire de grands arrêts, n’a pas encore l’âme d’un grand gardien. Il doit encore apprendre de son homologue belge, notamment en ce qui concerne l’attitude d’un portier. Mais ce n’est pas le seul.

Le Real Madrid a besoin de retrouver des leaders. Des joueurs capables de prendre la parole et de mener le groupe à la manière d’un général. La nouvelle version de cet effectif se veut très jeune. Si le talent est là, on sent encore un manque de maturité qui empêche certains de s’affirmer. Federico Valverde est un leader par l’exemple, mais ne l’est pas encore vocalement. Jude Bellingham semble aussi être un bon candidat, mais sa jeunesse lui fait encore défaut.

Et il y en a d’autres, cependant aucun d’entre eux n’est pour le moment capable de s’affirmer et de prendre les devants pour le groupe. C’est un problème qui devra être adressé en interne et qui semble peser de tout son poids sur la direction que prend cette saison.

François Simonin